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The Tommy Westphall Universe : Le DCU, le MCU, X-Files, Law & Order, Breaking Bad, Buffy et plus de 400 séries se déroulent dans le même univers partagé

Alors que les univers partagés sont légion, 90% des œuvres fictionnelles américaines se déroulent dans un mega univers commun, le Tommy Westphall Universe.

Les univers partagés

Depuis la naissance du Marvel Cinematic Universe, les spectateurs n’ont jamais été aussi attentifs aux univers partagés.

Pourtant, les scénaristes n’ont pas attendu la mise en place du MCU pour dessiner des connexions entre des œuvres fictionnelles. Sans citer tous les univers partagés, nous avons Dallas (1978-1991) et Côte Ouest (1979-1993) qui se déroulent dans le même univers narratif. Ou encore le personnage de Steve Urkel (Jaleel White) qui connectent les séries « La Vie de famille« , « Notre belle famille » et « La Fête à la maison« , des séries qui ont fait également l’objet de spin-off.

En France, nous avons les séries de la société AB Productions de Jean-Luc Azoulay. L’ensemble des personnages de ces séries sont connectés, de près ou de loin, à Hélène Girard (Hélène et les Garçons) et à sa sœur Justine Girard (Premiers Baisers).

Nous connaissons une pléiade d’univers partagé comme le Buffy-Verse, le MCU, le DCU, le Monster-Verse ou encore le View Askewniverse. Chacun de ses univers ont leur propre continuité. Cependant, au dessus de ces univers narratifs, il y a un mega univers qui englobe toutes les œuvres fictionnelles. Le Tommy Westphall Universe. Voici son histoire.

Hôpital St Elsewhere

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Créée par Joshua Brand et John Falsey, St. Elsewhere est une série télévisée médicale américaine diffusée – sans compter les rediffusions – de 1982 à 1988 sur NBC.

Composée de 6 saisons et de 137 épisodes, elle met en scène Ed Flanders, Norman Lloyd et William Daniels dans le rôle de médecins enseignants dans un hôpital, St. Eligius, vieillissant et délabré de Boston, qui offrent aux internes un avenir prometteur dans la prise de décisions médicales.

Selon TV Guide, la série figure parmi les 60 meilleures séries de tous les temps.

Un final déroutant

Diffusé le 25 mai 1988, le dernier épisode de la série a choqué les fans. Intitulé « The Last One« , le final de St. Elsewhere révèle aux spectateurs que toutes la série se déroule en réalité dans la tête d’un enfant.

En effet, toutes les intrigues viennent de l’imagination de Tommy Westphall, un personnage interprété par Chad AllenMatthew Cooper dans « Docteur Quinn, femme médecin » – qui est apparu plusieurs fois à l’écran.

Dans les deux dernières scènes du dernier épisode, Donald Westphall, qui vient de retourner à St. Eligius, se trouve dans le bureau du Dr Auschlander et réfléchit à la mort récente de son collègue et mentor des suites d’une attaque cérébrale. Sur l’air ‘Chi il bel sogno di Doretta‘, Tommy Westphall entre dans le bureau et court à la fenêtre, où il regarde la neige tomber à l’extérieur de St. Eligius.

Un plan extérieur de l’hôpital montre Tommy Westphall assis dans le salon d’un immeuble aux côtés de son grand-père, Daniel Auschlander (Norman Lloyd). Le père de Tommy, Donald Westphall (Ed Flanders), arrive dans l’appartement avec un casque de chantier. S’en suit un dialogue :

Donald Westphall : « Salut papa, comment ça va ? »

 

Daniel Auschlander : « Bien. Comment s’est passée ta journée sur l’immeuble ? »

 

Donald Westphall : « Eh bien, on a finalement terminé le 22e étage. Et je suis crevé. Comment va-t-il ? (en parlant de Tommy) Il t’a causé des problèmes ? »

 

Daniel Auschlander : « Il est assis là depuis que tu es parti ce matin, comme il le fait tous les jours. Un monde à lui tout seul. »

 

Donald Westphall : « Je ne comprends pas cette histoire d’autisme, papa. Voilà mon fils, je lui parle, je ne sais même pas s’il peut m’entendre. Il reste assis là, toute la journée, dans son propre monde, à fixer ce jouet. A quoi pense-t-il ? »

Ensuite, Donald Westphall dit à son fils, qui est en train de secouer la boule à neige, de venir se laver les mains pour passer à table. Donald place la boule à neige de son fils sur la télévision. La caméra zoome lentement sur la boule à neige, qui se révèle contenir une réplique de l’hôpital St Eligius à l’intérieur.

La fin d’Hôpital St Elsewhere expliquée

Présenté comme le directeur de St. Eligius, Donald Westphall travaille en réalité dans la construction, et l’intégralité de la série n’a jamais eu lieu. Les événements de cette série médicale de six saisons n’étaient qu’une fantaisie imaginée par un personnage secondaire, le fils autiste de Donald Westphall, Tommy Westphall.

Selon l’écrivaine Lindsey Freeman, le cadrage narratif de l’imagination de Tommy dans une boule à neige s’explique par le fait que, en tant que ‘gadget onirique et mnémonique‘, la boule à neige ‘accompagne souvent les séquences de rêve que l’on trouve à la télévision et au cinéma (…) Bien qu’il s’agisse d’une fin controversée et exaspérante pour certains téléspectateurs fidèles, l’épisode final de St. Elsewhere illustre les frontières riches et souvent floues de la façon dont nous faisons l’expérience du monde‘.

Et c’est la que débute la théorie du plan grand univers partagé jamais produit.

L’hypothèse de l’univers de Tommy Westphall

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Comme beaucoup de productions américaines, la série créée par Joshua Brand et John Falsey a fait l’objet de nombreux crossovers avec d’autres programmes télévisés. Puisque la série se déroule dans l’esprit de Tommy Westphall, par extension logique, les séries des épisodes croisés viennent également de son imagination. Le premier a formulé cette hypothèse est Dwayne McDuffie.

McDuffie, qui nous a quittés en 2011, est un grand nom de la pop culture. Scénariste américain de comics (Marvel / DC etc.) et de dessins animés, il a créé la série télévisée d’animation Static Choc et est à l’origine du « Damage Control » dans les histoires de Marvel Comics. Un organisme qui est apparu récemment dans le Marvel Cinematic Universe.

Dans un article intitulé « Six Degrees of St. Elsewhere » publié en 2002, Dwayne McDuffie revient sur l’hypothèse de l’univers de Tommy Westphall. St. Elsewhere a fait l’objet de crossovers avec plusieurs séries, qui elles mêmes ont fait l’objet d’autres crossovers avec d’autres séries et de séries dérivées.

Selon McDuffie, St. Elsewhere est au centre d’un vaste univers fictif qui se déroule entièrement dans l’esprit de Tommy Westphall.

Les bases de l’univers partagé

Diffusé le 27 mars 1985, le dernier épisode de la troisième saison de St. Elsewhere est un crossover avec la série Cheers (1982-1993). Il s’agit d’une comédie qui raconte la vie d’un bar de Boston, le Cheers, tenu par Sam Malone (Ted Danson). Une série qui fait l’objet d’un spin-off, Frasier (1993-2004). Les personnages de ces deux séries apparaissent également en caméo dans la sitcom Wings (1990-1997).

Un autre crossover a permis de connecter Hôpital St Elsewhere aux séries du célèbre producteur Dick Wolf, mais aussi à la série de science-fiction The X-Files (1993-2018).

Homicide : Life on the Street

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La série Hôpital St Elsewhere est étroitement connectée à la série policière Homicide : Life on the Street de NBC. En effet, deux personnages de St. Elsewhere ont été repris dans la série Homicide : Life on the Street, qui a été produite par Tom Fontana.

Dans un épisode de la sixième saison intitulé « Mercy« , Alfre Woodard reprend son rôle du Dr Roxanne Turner, qui est accusée d’avoir illégalement euthanasié un patient atteint d’une maladie grave. Un autre épisode d’Homicide indique que le personnage du détective Tim Bayliss (Kyle Secor) est soigné hors écran par le docteur « Ehrlich », interprété par Ed Begley Jr. dans St Elsewhere.

Dans le final d’Homicide : The Movie, Begley reprend son rôle du Dr Victor Ehrlich.

L’importance de John Munch

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Le créateur de la franchise Law & Order (toutes les séries policières avec « New York » dans le titre), Dick Wolf, est un ami proche de Tom Fontana. Les deux compères se sont régulièrement amusés à croiser leurs personnages à travers leurs séries respectives.

Interprété par Richard Belzer, qui nous a quittés le 19 février 2023, John Munch est l’un des personnages les plus populaires de la télévision américaines. Initialement, Munch est un personnage régulier dans Homicide et New York, Unité Spéciale (depuis 1999). Belzer campe le personnage dans six autres séries :

Dans quatre épisodes de New York, police judiciaire (depuis 1990), dans l’épisode ‘They Say It’s Your Birthday‘ de The Beat, dans l’épisode ‘Quand les morts parlent‘ de New York, cour de justice (2005-2006), dans l’épisode ‘Un accent de Baltimore‘ de The Wire / Sur écoute (2002-2008), dans l’épisode ‘Le Voyage en Irak‘ de la série Arrested Development (2003-2019) et dans l’épisode ‘Les Bandits solitaires‘ de X-Files.

Ainsi, via la série Homicide et le personnage de John Munch, plusieurs séries viennent se connecter à l’univers partagé de Tommy Westphall. Celles qui sont connectées à X-Files, à savoir Millennium (1996-1999) et The Lone Gunmen (2001), et toutes les séries du Wolf-Verse, qui se compose entre autres :

– Des séries estampillée Law & Order / New York : « Unité Spéciale« , « Section Criminelle« , « Cours de Justice« , « Conviction« , « Crime Organisé« , « True Crime« , « Hate Crimes« , « Londres, police judiciaire« , « Paris, enquêtes criminelles« , « Los Angeles police judiciaire« .

– De la série New York Undercover (1994-1999).

– Des séries estampillées Chicago (« Fire« , « Med« , « P.D.« , « Justice« ) et FBI (« FBI« , « Most Wanted« , « International« ).

De multiples références

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Au fil des années, établir des connexions avec la série St Elsewhere est devenue une sorte de jeu pour les showrunners des séries américaines. Lors du 75e anniversaire de NBC, la série Scrubs (2001-2010) réunis les acteurs Ed Begley Jr, William Daniels, Stephen Furst et Eric Laneuville dans un épisode où ils incarnent un quatuor de médecins tombés malades lors d’une convention médicale.

Dans les épisodes 7 et 8 de la première saison de City on a Hill (2019-2022) diffusée sur Showtime, St. Eligius est mentionné à plusieurs reprises et apparait avec un plan extérieur de l’hôpital. Dans la série Oz (1997-2003), la société Weigert, qui est apparue dans la dernière saison de St. Elsewhere, prend en charge le service médical de la prison après avoir passé un accord avec le gouverneur Devlin dans la saison 3.

Expansion de l’univers de Tommy Westphall

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L’univers de Tommy Westphall continue de s’étendre en permanence avec les actualités des séries. Pour cela, il faut qu’un personnage faisant partie de cet univers apparaissent dans une autre production ou qu’un élément – une marque, un lieu, une société fictive – apparaisse dans la diégèse.

Vous n’ignorez pas que les scénaristes et réalisateurs utilisent dans leurs œuvres des marques fictionnelles. Ces marques sont souvent reprises par les uns et les autres, souvent en guise de clin d’œil. Cet élément suffit à connecter les univers entre eux. A titre d’exemple, citons la série Breaking Bad (2008-2013) avec laquelle un pont a été établie avec l’univers de Tommy Westphall.

La marque de cigarette « Morley » apparait dans les séries « Beverly Hills, 90210« , « Buffy contre les vampires« , « Malcolm« , « Burn Notice« , « Medium » ou encore « Prison Break« . La banque fictive Cradock Marine vue dans les épisodes « Monday« , « The Amazing Maleeni » et « Surekill » de X-Files apparait dans l’épisode « Say My Name » de Breaking Bad.

Non seulement l’univers de Vince Gilligan se connecte à celui de Tommy Westphall, mais des éléments de la série permettent de faire un lien avec d’autres séries et univers. Un sac de méthamphétamine bleue de Breaking Bad apparait dans les épisodes « Bloodletting » de The Walking Dead, ainsi que dans l’ épisode « Keep Your Enemies Closer » d’Arrow.

Tous ces éléments permettent de rendre cohérent l’univers de Tommy Westphall.

Un univers sans fin

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Toutes les séries citées jusque maintenant ont fait l’objet de revival, de séries dérivées et permettent de connecter d’autres œuvres à l’imaginaire de Tommy Westphall.

Ainsi, les séries estampillées « Les Experts« , « Esprits Criminels » ou encore « JAG » qui a donné naissance à la franchise NCIS se sont connectés à l’univers de Tommy Westphall. Le lien avec la série Arrow (2012-2020) a permis non seulement de connecter les séries DC de la CW, mais toutes les productions live DC Comics, dont le DCEU, lui même connecté au DCU de James Gunn, via le crossover Crisis On Infinite Earths.

Le Marvel Cinematic Universe se connecte au Tommy Westphall Universe via le film Avengers : Infinity War. Suivez le lien pour comprendre comment le MCU se connecte à l’univers de Tommy Westphall.

Un jeu de piste pour les passionnées

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A l’instar de ces passionnés qui traquent les billets de banque pour savoir d’où ils viennent, pister les indices des œuvres fictionnelles est devenu un véritable hobby pour une poignée de spectateurs.

Ainsi des sites comme The Tommy Westphall Universe permettent de cartographier l’ensemble de l’univers de Tommy Westphall. Le site propose une map, une clé de compréhension, ainsi qu’une Master List pour déchiffrer et identifier entièreté des œuvres de fiction qui se rattachent au monde imaginaire de Westphall.

Débuté en 2009, un Wiki de plus de 2000 articles couvre l’ensemble de l’univers de Tommy Westphall.

Un univers qui a ses limites

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Si l’entièreté des œuvres fictionnelles américaines finissent par se rattacher, tôt ou tard, à l’univers de Tommy Westphall, la théorie a ses limites. Bien évidemment, sur le papier, elle se tient, mais il s’agit ni plus ni moins d’easter egg.

Pour illustrer cette limite, revenons sur le personnage de John Much, qui est pourtant un des éléments primordial dans la construction de ce mega univers fictionnel.

Nous avons vu que Richard Belzer a repris son personnage dans plusieurs séries, notamment dans un épisode de X-Files. Cependant, dans un épisode de « Homicide : Life on the Street« , nous pouvons apercevoir une scène de la série de Chris Carter à la télévision. De plus, à un moment donné, Much se retrouve seul dans une pièce et dit que tout le monde est probablement chez soi en train de regarder X-Files.

Si on suit la logique de l’univers de Tommy Westphall, cela signifierait que X-Files est une série télévisée dans l’univers de X-Files… ce qui rend impossible l’existence de cet univers partagé.

Le commentaire de Dwayne McDuffie

Au début de l’article, j’évoquais celui de Dwayne McDuffie qui selon lui les cinq dernières minutes de St. Elsewhere est « la seule émission de télévision » jamais réalisé. Tout le reste est un rêve éveillé de Tommy Westphall.

En réalité, celui qui est à l’origine de la formulation de cette hypothèse voulait démontrer la « stupidité » de cette dernière. Pour McDuffie, la continuité des bandes dessinées devrait être traitée de la même manière que la continuité de la télévision, c’est-à-dire que chaque série a sa propre continuité, individuelle, même lorsque cette série partage des personnages d’autres séries.

Si plusieurs séries, qui n’ont rien en commun, ont fait effectivement l’objet de crossover, elles ignorent leurs continuités respectives. Ainsi, ça leur permet d’avoir tout le plaisir des crossovers, qui n’ont aucun impact narratif, sans le bagage des deux séries qui forcerait les scénaristes à tout garder en ordre. Si les guest-shots et les crossovers peuvent être amusants, la continuité obsessionnelle des séries croisées n’existe pas.

Un univers, celui de la fiction

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Pour illustrer les propos de McDuffie, j’ai envie de prendre l’exemple d’Albert à l’ouest (2014). Dans le film de Seth MacFarlane, Christopher Lloyd apparait en tant que Dr Emmett Brown et Jamie Foxx reprend son rôle de Django. La logique voudrait que l’on parle d’univers partagé entre la saga « Retour vers le Futur » et Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino.

Vous en conviendrez, il serait ridicule que la trilogie de Zemeckis partage le même univers que le film de Seth MacFarlane et de l’univers « meta » de Quentin Tarantino. Il s’agit ni plus, ni moins, de simple easter egg pour amuser le spectateur.

Simplifions les choses. Bien qu’il y ait des univers connectés reconnus (MCU, Law & Order, DCU etc.) il y a un qu’un seul univers narratif. L’univers de la fiction. La meilleure représentation que l’on peut avoir de cet univers fictionnel que « nous avons créé » est le Hell’s Club d’Antonio Maria Da Silva. Cet univers fictionnel fonctionne sur plusieurs niveaux, avec des interconnexions entre différentes œuvres, parfois sans impact sur la continuité global des histoires. Et parfois, ces personnages se croisent pour simplement divertir les spectateurs.

Quant au Tommy Westphall Universe, ce grand univers fictionnel va alimenter encore pendant des années les conversations des passionnés. Outre les conversations sur internet, l’univers fait même l’objet d’exposition dans des galeries.

Tout savoir sur les univers partagés

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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