Falcon et le Soldat de l’Hiver est la deuxième série Marvel de l’année après Wanda Vision, voici la critique sur cette série remplie d’action qui n’a pas oublié d’être dans son temps.
Un peu de contexte
La série se résume dès son premier épisode : action digne d’un film Marvel et développement de personnage. Les deux héros mis en avant sont l’ancien bras droit et bras gauche, sans jeu de mot, de Captain America alias Steve Rogers à savoir Sam Wilson / Falcon joué par Anthony Mackie et Bucky Barnes / Le Soldat de l’hiver incarné par Sebastian Stan. Maintenant que cette figure importante aussi bien pour l’Amérique que pour ces anciens compagnons n’est plus en service, il faut préparer l’avenir et continuer de vivre après le traumatisme laissé par Thanos.
Les héros de l’histoire
Ainsi Falcon, revenu d’entre les disparus, doit retrouver sa place au sein de sa famille ainsi qu’au sein de la société. Même si la série développe un binôme, le plus gros développement de personnage sera fait sur Falcon. Le format série est idéal pour l’établissement de Sam Wilson qui finit par épouser à merveille son nouveau rôle de protecteur de la paix.
D’un autre côté il y a Bucky, le Soldat de l’Hiver qui cherchera tout au long de l’histoire a taire le traumatisme de son passé et sera la conscience de Sam pour le pousser à assumer l’héritage du Capitaine.
La « non » complicité deux collègues au cours de l’aventure est remplie de référence aux anciens films. Puisqu’on est chez Marvel, les scènes sont ponctuées de répliques qui font mouches ou de situations gênantes où l’on a l’impression de voir un vieux couple se disputer sans pouvoir communiquer vraiment leurs sentiments. Une gène qui s’efface dans les derniers épisodes pour construire une relation bien plus saine et plus camarade.
Les méchants ! Les méchants !
Parlons des antagonistes, ils sont multiples et prennent plusieurs visages. Il y a l’élément perturbateur avec la bande de jeunes terroristes nommée les Flag-Smashers, l’antagoniste en la personne de John Walker (Wyatt Russel le fils de Kurt), le nouveau Captain America après que Falcon ait refusé le bouclier, et bien sûr l’ennemi de toujours le Baron Helmut Zemo (Daniel Brühl).
Quel régal de voir Zemo dans cette série, ses bonnes manières, son intelligence et son majordome sont autant de moments savoureux où ce méchant montre un visage plus humain et sympathique. Il n’oublie pas d’être opportuniste pour saisir à son avantage chaque situation.
John Walker alias Captain America offre de bons moments, la majorité de ces scènes sont liés à de l’action. Il permet de voir un Capitain America plus humain mais maladroit et fragile psychologiquement dans les situations extrêmes de stress arrivant à son paroxysme dans une scène assez dure pour du Marvel. Sans être proche d’un Punisher, il est l’exemple du soldat dont les traumatismes le pourchassent l’empêchant d’atteindre l’idéal qu’il recherche.
Le groupe des Flag Smashers est nettement moins réussi que les deux autres, dans le sens où trouver de l’empathie envers eux n’est pas chose aisée. Malgré un format plus long qu’un film, la série n’arrive pas à nous attacher à ce groupe dont certains membres sont mis en avant pour servir l’histoire alors que le spectateur doit se sentir déchiré entre les héros et ces antagonistes.
L’action n’est pas que dans les effets spéciaux !
Que de merveille ! Les scènes d’actions aériennes avec Falcon sont assez impressionnantes et très satisfaisante, la qualité est à son apogée. Les autres scènes d’actions sont du corps à corps. Malheureusement le montage très coupé, empêche de se satisfaire de la puissance de certain coups et de la chorégraphie générale. On est loin de la maestria d’un Daredevil mais force est de constater qu’il y a déjà plus moyen dans la production que la série plus urbaine de Netflix pouvait se permettre.
Le vrai sujet
La série brille autour du traitement personnage de Falcon alias Sam Wilson. C’est un homme, mais il est noir et ça change tout ! Le Black Lives Matter n’est pas une simple fantaisie dans ce monde fictif, il y a aussi des problèmes entre blancs et noirs. Plusieurs scènes font écho au malaise de la société américaine, et plus largement à toute société patriarcale possédant un racisme systémique. Ainsi, une simple discussion mouvementée entre Bucky et Sam fait intervenir les policiers créant une situation ridicule où un représentant des forces de l’ordre très menaçant, intimant au Faucon en civil de se calmer malgré explications rassurantes de Bucky, finit par se confondre en excuses après que l’identité de Sam lui soit communiqué par son collègue.
Le personnage d’Isaiah Bradley est représentatif d’une époque pas si lointaine et toujours latente où un homme noir n’est pas reconnu malgré son sacrifice pour la patrie. Il cristallise cette espèce de sentiment d’imposteur de Sam à prendre le bouclier, comment assumer l’héritage de Capitain America puisque d’autres rappelleront sans cesse qu’il n’est pas légitime à cause de la couleur de sa peau.
L’ultime épisode arrive à la conclusion de ce sujet et à la construction du personnage de Sam, un épisode fort dans son message : Respect, reconnaissance et héritage. Une bonne introduction pour Captain America 4 récemment annoncé.
Conclusion
Série qui semble se chercher dans ses premiers épisodes, jusqu’à trouver une conclusion très satisfaisante. Agréable spectacle.
Les six épisodes de Falcon et le Soldat de l’Hiver sont disponibles sur la plateforme Disney+.