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[CRITIQUE] Terminator Zero : Un renouveau animé pour une franchise légendaire

Découvrez si Terminator Zero, disponible sur Netflix depuis le 29 août 2024, parvient à redonner vie à la saga avec ses thèmes et son animation.

CRITIQUE AVEC SPOILER

Disponible depuis le 29 août 2024 – date anniversaire du Jugement Dernier dans la saga, le 29 août 1997 – sur Netflix, Terminator Zero est une nouvelle itération télévisée de la saga initiée par James Cameron en 1984. Il est toujours fascinant d’écrire sur une franchise telle que Terminator. Si elle était synonyme autrefois de chef-d’œuvre, la franchise apparaît aujourd’hui comme has-been chaque fois que l’on évoque son nom. Une saga emblématique des années 80 et 90 qui a été massacrée par les producteurs hollywoodiens, tout comme d’autres grandes franchises emblématiques telles que Alien – dont le dernier en date, Alien Romulus, a littéralement déçu les fans – Predator, RoboCop ou encore Jurassic Park.

L’apogée et la décadence d’une légende cinématographique

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Initialement, il y a The Terminator (1984) de James Cameron, un chef-d’œuvre d’épouvante qui a remporté le Grand Prix du Festival du film fantastique d’Avoriaz en 1985. La franchise suit la lutte de John Connor, le futur leader de la résistance humaine, contre les machines dirigées par l’intelligence artificielle Skynet. Les films explorent les voyages dans le temps et les tentatives de Skynet pour éliminer John Connor avant qu’il ne puisse mener la résistance à la victoire.

Le premier opus fait l’objet d’une suite en 1991, Terminator 2 : Le Jugement Dernier, un film qui redéfinit à jamais le concept de blockbuster américain et qui, plus de 30 ans après, surpasse encore de nombreux blockbusters actuels. Les choses se compliquent par la suite, James Cameron se détache de la franchise dont les droits passent de mains en mains, jusqu’à ce qu’il en récupère une partie en 2019. En 2003, Terminator 3: Le Soulèvement des Machines de Jonathan Mostow est à la fois une suite et un remake déguisé du film précédent, avec une fin nihiliste où John Connor n’a d’autre choix que d’embrasser son destin. Un choix audacieux pour l’époque.

En 2009, Terminator Renaissance de McG est un film imparfait mais qui a le mérite de s’inscrire dans la continuité des trois précédents et de proposer de nouvelles idées pour le lore de la saga. Il se déroule dans le futur, mais pas celui de 2029 décrit par James Cameron, mais une décennie auparavant, en 2018. C’est pourquoi les fans ont été en partie déçus, car ils n’ont pas eu un film montrant la guerre aperçue dans les séquences du futur de Cameron. Malheureusement, bien que ‘Renaissance’ reste aujourd’hui la meilleure proposition de suite à T3 , le film, qui devait être le premier opus d’une nouvelle trilogie, déçoit et ne fait pas l’objet de suite.

En parallèle, il y a la série ‘Les Chroniques de Sarah Connor‘ avec Lena Headey en 2009. Composée de deux saisons, la série se place comme une suite alternative au second film de James Cameron et est également l’une des meilleures propositions de suite à la franchise.

Par la suite, les droits de la franchise passent entre les mains de Paramount et de Skydance avec David et Megan Ellison, les producteurs qui feront beaucoup de mal à la saga. Annoncés eux aussi comme le premier opus d’une nouvelle trilogie avec le potentiel de lancer des séries dérivées, ‘Terminator Genisys‘ (2015) et ‘Terminator : Dark Fate‘ (2019) enterrent pour de bon le Terminator.

Tokyo 1997 : Un choix narratif audacieux

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Terminator Zero s’inscrit donc dans ce contexte difficile où l’image de la franchise a été ternie par les producteurs hollywoodiens. Alors que James Cameron a récemment révélé qu’il travaillait sur un projet de film secret Terminator abordant la thématique de l’intelligence artificielle à la lumière de notre époque, la série animée de Netflix doit conquérir à la fois les fans, une nouvelle génération de spectateurs et le public global de la plateforme au N rouge.

Supervisé par Mattson Tomlin, co-scénariste de The Batman II, et produite par le studio d’animation japonais Production I.G (Ghost in the Shell : Stand Alone Complex) en collaboration avec Skydance Television, Terminator Zero se déroule principalement à Tokyo en 1997, quelques heures avant l’événement du Jugement Dernier à Los Angeles. Pris entre futur et passé, un soldat est renvoyé dans le temps pour changer le destin de l’humanité en pleine guerre. Il arrive en 1997 pour protéger Malcolm Lee, un scientifique qui développe une IA appelée Kokoro, destinée à rivaliser avec Skynet. Alors que Malcolm navigue dans les complexités morales de sa création, il est traqué par un assassin implacable venu du futur, menaçant le sort de ses trois enfants.

Bien que placer l’action à Tokyo puisse surprendre de prime abord, ce choix narratif se révèle intelligent. Les thématiques soulevées par la franchise reflètent l’histoire du Japon. L’archipel est un leader mondial en matière de technologie et de robotique. De plus, la culture japonaise a une longue tradition de réflexion sur les relations entre l’homme et la machine, souvent explorée dans des œuvres comme Ghost in the Shell et Akira. La célèbre réplique des films de James Cameron, ‘pas de destin mais ce que nous faisons’, renvoie également aux concepts de destin et de sacrifice présents dans des histoires traditionnelles telles que celles des samouraïs.

Terminator Zero : Un renouveau inattendu

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Terminator Zero n’oublie pas ses fans. Tout au long des huit épisodes d’environ 20 minutes chacun que compte cette première saison, la série multiplie les clins d’œil à l’ensemble des films. Plutôt que des références directes, ce sont des plans, des bruits et des sons qui évoquent les meilleurs moments de la saga, ravivant ainsi la nostalgie des fans. La série se distingue également par ses innovations, notamment en explorant de nouvelles capacités et possibilités pour le T-800.

Bien que James Cameron ne soit pas directement impliqué dans la série de Netflix, celle-ci semble avoir pris en compte ses idées. Cameron a toujours souhaité que la franchise mette l’accent sur le développement de l’intelligence artificielle et son interaction avec l’humanité, et Terminator Zero suit cette direction. Concernant le canon de la saga, la série s’inscrit dans son propre univers tout en faisant allusion, sans les mentionner explicitement, aux différentes timelines. Si les événements principaux des quatre premiers films peuvent coexister dans une continuité unique, la série ‘Les Chroniques de Sarah Connor’ et les films ‘Genisys’ et ‘Dark Fate’ ont perturbé la logique narrative du canon de Terminator.

Terminator Zero explique cela en suggérant qu’à chaque voyage dans le temps, une nouvelle timeline apparaît. Elle explore également l’idée d’une boucle temporelle, une approche évoquée par James Cameron, qui avait révélé que John Connor est en réalité une création de Skynet, de sorte que la guerre ne se produise jamais dans une autre timeline.

Parmi les révélations de Terminator Zero, il est dévoilé que Malcolm Lee, le scientifique central de l’histoire, vient en réalité du futur, au-delà de l’année 2022. Nous découvrons également qu’Eiko, le soldat envoyé pour protéger Malcolm, est en fait sa mère venue du futur, bien qu’elle ignore l’identité de son père. Une autre révélation clé est que Malcolm parvient à convaincre l’IA Kokoro de la valeur de l’humanité grâce à son sacrifice ultime, répondant ainsi à la question essentielle de savoir si l’humanité mérite d’être sauvée. La robot nounou de Malcolm, Misaki, est également originaire du futur et ses souvenirs ont été utilisés pour façonner la personnalité de Kokoro.

Enfin, nous apprenons que le T-800 tueur est aussi là pour protéger Kenta Lee, le fils aîné de Malcolm, qui, dans une timeline alternative, est celui qui a réussi à trouver une entente entre les humains et Skynet.

Terminator Zero : Une bouffée d’air frais

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Finalement, Terminator Zero se révèle être une bonne surprise. Bien que la série ne sauvera pas la saga à elle seule, seul un nouveau film digne de ce nom pourrait le faire, Terminator Zero insuffle une nouvelle vie à la franchise grâce à son animation, ses nouvelles musiques originales, son histoire et ses thèmes philosophiques et éthiques autour de l’intelligence artificielle. La série parvient à accomplir ce que les deux derniers films de la franchise n’ont pas réussi : s’émanciper des films de James Cameron.

RÉSUMÉ

Terminator Zero redonne vie à la franchise en animation avec des thèmes philosophiques et des clins d'œil nostalgiques aux fans, tout en s'émancipant des films de James Cameron.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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