En 2014 sortait sur PC The Elder Scrolls Online, un MMORPG reprenant l’univers, le gameplay et la direction artistique de la prestigieuse saga videoludique The Elder Scrolls.
Sans bouleverser le genre, le jeu avait été globalement salué par la critique et les joueurs à l’heure ou l’on cherchait encore un successeur au phénomène World of Warcraft. Cette année encore, TESO revient sur le devant de la scène avec la sortie d’une version console nommée Tamriel Unlimited, qui inclut l’intégralité des DLCs et les MAJ du titre. C’est aussi l’occasion pour Bethesda Software et ZeniMax d’acter officiellement la fin de l’abonnement payant, abandonné il y a quelques mois pour la version PC.
Cette édition console est-elle à la hauteur des espérances ? Nous avons testé pour vous la version PlayStation 4, et nous vous donnons sans plus attendre notre verdict.
Une fois TESO : TU lancé, nous assistons d’entrée de jeu à une magnifique cinématique en images de synthèse. Superbe et épique, cette introduction met indéniablement le joueur dans le bain. On y est, on y croit ! Le contexte est alors présenté : dans le monde de Tamriel, trois alliances (Daguefilante, Coeurrébène et Aldmeri) se livrent une guerre pour le contrôle de la cité impériale. Une fois la vidéo achevée, le retour à la réalité est malheureusement bien cruel. Le jeu n’est pas franchement beau et accuse le coup techniquement. Textures très moyennes, environnements cubiques, animations rigides, on se croirait vraiment sur PS3. Quelle déception ! Nous avons affaire à un MMO certes, mais nous sommes clairement en dessous de ce que l’on est en droit d’attendre sur cette génération. L’aspect graphique et la réalisation générale n’est vraiment pas le point fort du jeu.
On se console alors rapidement en découvrant une customisation d’avatar assez complète et plutôt bien pensée. Il est évidement possible d’incarner un homme ou une femme, évoluant parmi neufs races différentes, combattant pour l’une des trois fameuses alliances. La personnalisation physique est vraiment poussé et il est très amusant de créer son propre personnage. Nous avons d’ailleurs choisi de parcourir le monde de Tamriel en compagnie d’un elfe des bois aux faux-airs de Dany Trejo (!)
Une fois notre héros crée, nous entrons enfin dans le jeu. Enfin, pas encore. TESO: TU commence par un incontournable tutoriel qui nous présente les bases du gameplay. Plutôt court, ce prologue est peu palpitant mais a le mérite d’être efficace. Vous serez sortis d’une prison (a l’instar de Oblivion) par une mystérieuse jeune femme nommé Lyris. Cette dernière vous apprends que vous êtes l’élu, l’un des sauveurs de Tamriel. Rien que cela ! Peu original et un brin artificiel, on appréciera pourtant cette scénarisation qui implique le joueur. Quelques ennemis abattus, un boss terrassé et un prophète libéré, nous débarquons enfin à Tamriel. Cette fois, c’est la bonne.
Les premières heures sur TESO sont particulièrement agréables. On découvre la première ville, on croise d’autres joueurs qui se baladent sur montures ou en groupe. On se taille même une petite réputation auprès des autorités locales… Et au delà des gros défauts techniques évoqués auparavant, on découvre finalement une direction artistique au top. Les environnements et des villes de Tamriel ont indéniablement de la classe, malgré un coté un peu redondant.
Et bien sûr, véritable moteur de la progression; de nombreuses quêtes nous sont proposées. Ces missions sont étonnamment bien scénarisés et amenés par des PNJ loin d’être muets. Ces quêtes ont aussi le bon goût d’éviter certains travers du genre, de ceux qui nous demandaient de tuer des poules à la chaîne pendant des heures pour gagner 10xp. Le joueur n’est pas perdu dans l’univers immense de Tamriel et tombe régulièrement sur de nouveaux objectifs à atteindre. De nombreux coffres/objets sont également à récupérer et pousse à l’exploration et au crafting. Il est difficile de ne pas se retrouver avec un inventaire plein à craquer dès les premières heures de jeu. On veut tout récupérer.
Aussi bien jouable à la première personne (comme dans les autres épisodes) qu’a la troisième personne, TESO: TU fait des affrontements le centre de son gameplay. Dans ce jeu, les combats sont prenants et très nerveux. Il faudra alors régulièrement esquiver ses adversaires et anticiper leurs cycles d’attaques pour en venir à bout. Certains boss demandent même d’être battus avec une technique particulière, à l’instar de nombreux RPG solos. A noter que la possibilité de faire du PvP vous sera offerte plus tard dans le jeu, une fois arrivé dans la région de Cyrod
Paradoxalement, la vue FPS n’est finalement pas très jouable et sera vite abandonné au profit du mode 3eme personne bien plus lisible. A part cela, le jeu est vraiment bien adapté pour une utilisation à la manette. Bien sûr, les combats prennent de l’ampleur et de l’intérêt au fur et à mesure de notre progression. L’expérience acquise dans les quêtes et les combats donne des points de compétences qui sont ensuite à dépenser dans les différents aspects de son personnage: magie, santé, attaques spéciales… Du classique.
Nous avons également particulièrement apprécié l’interface de jeu et les menus qui reprennent ceux de The Elder Scrolls V: Skyrim. En résulte un menu clair et accessible pensé pour les consoles. Comme quoi, faire un MMORPG ergonomique sur PS4 et Xbox One, c’est possible. Pour finir, concernant les bruitages, ils sont tout à fait correct et sont dans la totale continuité de ce qui se fait dans la saga. On appréciera le fait que tous les PNJ soient doublés en français, un gros plus pour l’immersion. Les musiques épiques du soft, aux sonorités fantasy sont également un gros point fort du jeu. Peu étonnant, quand on sait que l’OST est toujours signé de Jeremy Soule, créateur de l’excellent thème de Skyrim. Certaines compostions sont clairement dignes de ce que l’ont peut entendre dans la trilogie du Seigneur des Anneaux.
En définitive, The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited se révèle avant tout être un bon MMORPG, efficace et accessible. Son univers, sa richesse et son gameplay font du titre de ZeniMax Online l’un des meilleurs free2play de l’année. Il s’agit clairement là d’une alternative sérieuse à Final Fantasy XIV. On regrettera cependant une réalisation technique décevante, les bugs et le manque de prise de risque général. Si TESO: TU ne réinvente pas la roue, il applique avec brio une formule bien huilée. Du tout bon !