Micromania-Zing, acteur majeur du marché vidéoludique en France, est mis en vente par GameStop. Cette décision soulève des interrogations sur l’avenir des boutiques physiques et du jeu vidéo en général.
Depuis sa création en 1983 par Albert Loridan, Micromania s’est imposé comme une référence incontournable dans la distribution de jeux vidéo en France. Initialement spécialisée dans la vente par correspondance, l’enseigne a progressivement développé un réseau de magasins, atteignant 444 boutiques en 2013. Son rachat en 2008 par le géant américain GameStop a marqué un tournant décisif, faisant de Micromania une filiale du plus grand distributeur mondial du secteur.
GameStop et sa stratégie de recentrage
Si le rachat de Micromania par GameStop en 2008 avait permis à l’enseigne française de s’adosser à un groupe international puissant, le contexte économique et l’évolution du marché du jeu vidéo ont progressivement remis en cause cette dynamique. GameStop, confronté à des difficultés financières et à la fermeture de nombreux magasins à travers le monde, a déjà cédé ou fermé plusieurs de ses filiales en Europe. La montée en puissance du jeu dématérialisé et la concurrence des plateformes de vente en ligne ont profondément modifié les habitudes de consommation, fragilisant les boutiques physiques.
Le 18 février 2025, GameStop a annoncé officiellement la mise en vente de ses opérations en France et au Canada. Dans son communiqué de presse, l’entreprise a précisé que cette cession s’inscrivait dans une stratégie globale d’évaluation de ses actifs internationaux : ‘GameStop Corp. (NYSE: GME) annonce qu’elle prévoit de vendre ses opérations en France et au Canada.‘ Cette décision, bien que prévisible au regard de la situation économique du groupe, marque une nouvelle étape de son désengagement du marché européen.
L’avenir incertain de Micromania-Zing
Face à cette annonce, Micromania-Zing a rapidement réagi pour rassurer ses clients et employés. Dans un communiqué officiel, l’enseigne a affirmé que ‘la mise en vente de la structure française Micromania-Zing n’impacte aucunement son fonctionnement‘. Les activités se poursuivent normalement, les précommandes seront honorées et les bons d’achat restent valides. Toutefois, cette déclaration ne répond pas aux interrogations sur le long terme.
Bonjour,
l’annonce par notre maison mère Gamestop de la mise en vente de la structure française Micromania-Zing n'impacte aucunement notre fonctionnement.
Nos activités se poursuivent normalement, et nous continuons à développer notre offre jeux vidéo, produits dérivés et…
— Micromania-Zing (@Micromania_Fr) February 18, 2025
L’avenir de Micromania-Zing dépend désormais d’un éventuel repreneur capable de redonner un second souffle à l’enseigne. Un investisseur français ou étranger pourrait maintenir le réseau actuel, mais il est aussi possible que des fermetures de magasins surviennent si la rentabilité n’est pas assurée. L’histoire de GameStop en Europe montre plusieurs scénarios possibles : en Italie, des acquéreurs ont repris les magasins, tandis qu’en Allemagne, ils ont été contraints de fermer.
La situation de Micromania-Zing soulève aussi la question plus large du futur du jeu vidéo physique. Si le numérique s’impose progressivement, de nombreux joueurs restent attachés aux versions physiques et aux boutiques spécialisées, notamment pour les éditions collector et les produits dérivés. La transformation amorcée avec l’intégration de Zing en 2017 visait justement à diversifier l’offre pour s’adapter à ces évolutions. L’avenir de Micromania-Zing est incertain. L’enseigne pourrait-elle renaître sous une autre forme ou devra-t-elle, à terme, s’effacer face à l’évolution du marché ? Les mois à venir seront décisifs pour répondre à cette question.
