Eklecty-City.fr a eu le privilège de s’entretenir avec Julien Seri (Yamakasi, Scorpion avec Clovis Cornillac) actuellement en plein travail sur son nouveau film Night Fare. Une belle interview durant laquelle nous revenons sur le parcours du cinéaste, qui aurait du diriger Robin Williams dans un prochain long-métrage, nous évoquons également Night Fare avec le producteur Pascal Sid.
Bonjour Julien, tout d’abord merci à toi de m’avoir accordé cet entretien, peux-tu te présenter en quelques mots :
Julien : Un réal ayant commencé par le court, le clip, puis venu à la pub avant d’être approché par Luc Besson pour passer au long. J’ai été assez précoce.
Ta vocation pour le cinéma est née vers l’âge de 16 ans quand un responsable du service vidéo de Clichy te sollicite pour porter des caisses de caméra pour une compétition de natation. Sur place le caméraman est absent, on te propose alors de filmer l’évènement. Quels souvenirs gardes-tu de cette journée qui a changé ta vie à jamais ?
Julien : Évidement un magnifique souvenir… Après ça, devant mon envie et mon énergie, la personne en charge du service, Thierry Coignoux, m’a filé les clés du bureau. J’avais accès aux caméras et aux salles de montage… Je me suis donc formé grâce à lui. Je bossais pour la ville quand ils avaient besoin. Respect à jamais à la ville et à Thierry.
Aujourd’hui, quels conseils donnerais-tu à ce jeune de 16 ans passionné par les arts martiaux ?
Julien : Just do it.
Avant d’évoquer ta filmographie, parlons publicité et clip vidéo. Tu as réalisé plusieurs clips vidéo et des dizaines de films publicitaires pour lesquels tu as remporté de nombreux prix. Peux-tu nous en dire plus ?
Julien : J’ai commencé les clips grâce à la confiance de Laurent Voulzy. A 22 ans. La pub a démarré à 24 ans. Mon premier Lion au festival de Cannes. Je dois tout à la pub et aux producteurs qui m’ont fait confiance et démarrer : Isabelle Fayard, Catherine Barra, Farid Chaouche (TELEMA).
Tu as dirigé Robin Williams ainsi que sa fille, Zelda, pour les vidéos publicitaires de « Zelda ». Parle-nous de cette rencontre :
Julien : Un moment inoubliable… 6 films sur six mois… Une énorme campagne pour Nintendo. New-York et San-Francisco. J’ai été un privilégié de pouvoir diriger Robin. On devait faire mon prochain film ensemble… « Love Run« . Sa simplicité, sa générosité et son professionnalisme m’ont bluffé et poussé à lui parler de mon film. J’ai eu un blanc de deux mois, puis un mail… Il acceptait. Il adorait le scénario. Il devait jouer le mentor du héros.
Parmi ces différentes réalisations (clips, publicités) quels sont celles qui te tiennent à cœur ? A la rédaction, notre coup de cœur est clairement pour la pub Kookai, aujourd’hui culte, pour laquelle tu as remporté un Lion à Cannes en 1997.
Julien : Kookai était une fausse pub a la base. Le client avait refusé le script. Catherine Barra (TELEMA) et Pascale Petit (CLMBBDO) m’ont alors appelé et demandé si je voulais me lancer dans l’aventure sans promesse de résultat. J’ai lu le script de 5 lignes et j’ai foncé. Le film était inratable. On a donc tourné sans pression ni contrainte. J’ai pu tourner le film sans filtre et avec le soutient sans faille de deux créatifs incroyable (Témin et Delacroix).
Le premier Nintendo avec Robin Williams a aussi une place importante dans mon cœur… Et plein d’autres. J’en ai fait 450 en tout… Pas que du bon, mais je suis fier de ma petite carrière. Pour les clips, je suis vraiment fier de mon premier clip pour Aston Villa, celui de Kayla, de Voulzy, de Philippe Dajoux, de Sam Neves…
Nous l’avons évoqué précédemment, tu as réalisé des spots publicitaires pour des jeux vidéo, « The Legend of Zelda : Ocarina of Time », « ResidentEvil : Revelations » ou encore « Dead or Alive Dimensions ». Aujourd’hui la frontière entre les jeux-vidéo et le cinéma est de plus en plus mince, affectionnes-tu ce média et as-tu des jeux qui t’ont marqué ?
Julien : Je suis de plus en plus attiré par les jeux vidéo… Ils deviennent de vrais films. Assassin’s Creed, Call Of Duty, Zelda. Je voudrais travailler plus pour ce medium.
A 23 ans, tu es repéré par un grand monsieur, souvent incompris du cinéma, Luc Besson, qui te propose la réalisation d’un premier long-métrage, Yamakasi. Scénariste du film, tu quittes au cours du tournage la chaise de réalisateur pour laisser la place à Ariel Zeitoun. Désirant raconter ton histoire, tu réalises par la suite « Les Fils du Vent ». Le long-métrage n’a pas reçu le succès escompté pour plusieurs raisons, il est considéré à tort comme la suite de « Yamakasi », le scénario se veut trop chargé, mais aussi et surtout une absence totale de la production, de l’assistant réalisateur etc.
Peux-tu revenir sur les différents obstacles rencontrés sur ces deux films ?
Julien : Pour « Yamakasi« , j’ai un protocole d’accord qui m’empêche de raconter ce qui s’est passé dans les détails. Mais j’ai gagné ce procès. Pour « Les Fils du Vent« , j’ai accepté de travailler avec UGC car je croyais qu’ils aimaient ce film. Ils voulaient juste piquer la franchise à Besson. Le scénario était trop ambitieux pour les acteurs et pour moi, certes, mais en plus, ne pas être produit cela n’aide pas à faire un bon film.
La prod a quand même coupée 32 scènes du scénario à 4 jours du tournage. Le film était mort né. La production a monté l’équipe contre moi. Il y avait des techniciens avec moi, d’autres contre moi. L’ambiance était catastrophique. Mais ce tournage fut pour moi la rencontre avec Elodie Yung. Magique.
Le directeur de prod était un sale mec qui voulait se la jouer « bonhomme » avec moi. Il voulait faire le mariole. « Abattre » celui qui avait dit « non » à Besson. Il à même tenté d’arrêter le film suite au SRAS… Il est parti un jour du tournage en me disant que je tournais la mon dernier jour… Que demain le film serait définitivement arrêté. Un voyou. Le mec a même voulu se mettre au sport pour accueillir sa femme « au mieux » en Thaïlande. Résultat, déchirure abdominale dès la première séance. Un vrai bouffon.
Dans ce métier parfois y’a des crétins qui ne sont pas la pour vous ou votre film. Je ne suis pas rancunier, mais la… J’ai beaucoup plus souffert sur « Les Fils du Vent » que sur « Yamakasi ». Je reste malgré tout très fier de son look et de certaines scènes même si j’ai bien conscience que ça ne suffit pas à faire un bon film.
La production a totalement enterrée le film qui n’est trouvable nulle part… Il n’y a même jamais eu de Blu Ray. Une honte.
Alors que tu as dirigé les Yamakasi, je crois savoir que tes fils pratiquent le parkour. Doit-on s’attendre à les voir dans un avenir proche devant la caméra (rires) ?
Julien : Je referais bien un film avec les Yamakasis… On en parle depuis des années. La V1 d’un scénario existe…Si mes enfants veulent en être, je serais ravi.
Quelques années après, Chris Nahon, à qui tu as présenté Luc Besson pour « Le Baiser Mortel du Dragon », te parle de « Scorpion » comme un film étant « la somme de tous tes courts-métrages ». En 2007, « Scorpion » débarque sur nos écrans avec Clovis Cornillac, le long-métrage est bien reçu par la critique qui salue notamment la mise en scène du premier combat. Peut-on parler de « Scorpion » comme un film de « la Deuxième Chance » ?
Julien : Oui totalement… J’étais vraiment dans une impasse. Un film sur lequel j’étais venait de s’arrêter. La période était très dure. « Scorpion » a été une expérience magnifique pour moi. En plus je l’ai co-produit. Le film à des défauts, mais pour une fois, j’ai pu faire le film que je voulais.
Pascal Sid nous a rejoint, merci à toi d’avoir accepté le jeu de l’interview. Pour nos lecteurs, présentes-toi en quelques mots ?
Pascal : Je suis Pascal Sid, j’ai réalisé une dizaines de courts métrages, une trentaine de publicités et un long métrage, « Derrière les Murs » en 2011. Night Fare est mon premier long métrage en tant que producteur.
Si nous nous rencontrons aujourd’hui, c’est aussi pour parler de ce fabuleux projet qui est « Night Fare ». Avant de développer autour du projet, définissez- le film en un mot :
Julien : Radical
Pascal : Tendu.
Julien, présente-nous le pitch de « Night Fare » :
Julien : Deux gars qui après une soirée parisienne bien arrosée font un taxi basket. Mais ils l’ont fait à la mauvaise personne.
Afin de mener à bien le projet, vous avez lancé une campagne de crowdfunding. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi avoir choisi le financement participatif ?
Julien : Parce qu’il fallait trouver un moyen autre de financer le film… Sinon il ne se serait pas fait dans ce timing.
Pascal : Ce type de financement est vraiment participatif, et, quoi qu’on puisse penser, sélectif. Il n’y a pas de commission, mais on passe aussi par un jugement subjectif, comme pour le financement de chaine classique, sauf que dans le cas du crowdfunding les décisionnaires sont plus nombreux, et les sommes investis moins conséquentes.
Mais si le projet ne plait pas, le financement n’avance pas non plus. C’est donc un choix du cœur, un choix de notre part de permettre aux premiers spectateurs du film de pouvoir investir pour acheter sa place en avance et permettre au film de se faire grâce à cet acte d’achat. Ce type de film a un vrai public, nous en sommes persuadés, et c’était donc logique que l’on se tourne vers ce public pour lui proposer d’agir concrètement afin que Night Fare puisse exister, puisque les chaines freinent vraiment ces derniers temps à les financer.
Les délais d’attente et l’incertitude nous a poussé donc à faire l’impasse sur le financement classique, aussi parce que ce film particulièrement se prêtait à une économie réduite. Ce ne sera pas le cas pour tous les films.
C’est malheureux, mais aujourd’hui les studios ne soutiennent plus les prises de risques, la création et se contente de financer ce que l’on connait déjà. Seulement quelques réalisateurs, américains, parviennent à imposer leurs idées. Quel est votre ressenti sur tout ça ?
Julien : Si l’on veut avoir le contrôle total sur nos œuvres, nous devons les produire nous même… Ou alors il faut accepter le jeu des studios. Je suis content des deux côtés tant que les choses sont claire.
Pascal : Je ne pourrai jamais blâmer les financiers de ne pas prendre de risques. Mettez vous à leur place, risqueriez vous votre argent pour financer un film dont le potentiel est limité ? Moi personnellement je ne le ferai pas. Donc je comprends que cela puisse être compliqué pour les studios d’investir sur autre chose que du sur, surtout les sommes engagés (on parle de centaine de millions de dollars). La qualité des films doit pouvoir primer malgré tout.
Pour des films de studio, je trouve que les Batman de Nolan sont plutôt réussi. Tout dépend aussi du metteur en scène et de sa vision, de sa direction artistique, de ses choix de casting. Donc à mon avis le problème se situe autant chez les dirigeants que sur les réalisateurs sans idées. Spielberg, Cameron, Jackson, Scott, Howard sont également des réalisateurs de studio…
Citez un remake qui surpasse l’original. Pour moi, le premier qui me vient à l’esprit est « Scarface » de Brian De Palma :
Julien : « L’Affaire Thomas Crown » de John Mc Tiernan.
Pascal : « La Colline à des Yeux« , d’Alexandre Aja.
Vous avez tous les deux un jolie palmarès, vous avez travaillé avec les plus grands. Quel regard portez-vous sur le travail de chacun ? Notamment sur celui de Paul Mignot qui n’a malheureusement pas pu se libérer aujourd’hui.
Julien : Paul et Pascal sont deux réalisateurs ultra talentueux. Je les ai rencontré au début de leurs carrières… Ils ont eu besoin de moi… Maintenant c’est moi qui ai besoin d’eux. Jolie histoire.
Pascal : Je suis admiratif du travail de Julien. J’ai beaucoup appris à ses cotés, et j’espère pouvoir lui rendre l’appareil en l’aidant du mieux que je peux pour Night Fare. Nous avons beaucoup de choses en commun, et avons collaboré sur de nombreux scriptes ensembles. Nous avons la même envie de cinéma. C’est un metteur en scène avec une énergie et une créativité folle, un vrai sens de l’image et des partis pris fort. Il gagnerait a enfin réaliser les films qu’il mérite vraiment. Julien serait parfait pour Hollywood, avec des budgets à la hauteur de ses ambitions. Mais il a également de très beau projet plus proportionné au marché que j’espère pouvoir l’amener à réaliser dans les années qui viennent.
Quand à Paul, j’ai découvert son travail par le biais de Julien, qui nous avait tous les deux engagés comme cadreurs sur « Scorpion« . Paul a un sens immense de l’image et du cadrage, une exceptionnelle énergie qu’il met au service de travaux publicitaires de grandes envergures. Je pense que la synergie des 3 est très prolifique, et qu’ensemble nous pouvons déplacer des montagnes.
Quand on pense à ce que nous venons de mettre en place en 6 mois pour Night Fare… J’ai très hâte de voir le potentiel de Paul s’exprimer dans la fiction et le long métrage en particulier, et je serai ravi de l’y aider.
« Night Fare » a pour références « Duel » de Steven Spielberg et « Collateral » de Michael Mann, réalisateur que nous affectionnons ici notamment pour le cultissime « Heat ». N’avez-vous pas peur d’être attendu au tournant avec de telles références ?
Julien : Ce sont des références lointaines… Je ne me permettrais pas de me comparer à ces deux génies… Je ne suis qu’un simple petit artisan.
Pascal : Ce sont des références visuelles ou thématiques, des moods uniquement. On ne peut pas se comparer à « Collateral« … 65 millions de dollars de budget… C’est sans commune mesure avec notre film.
Il y’a bien un taxi, il y’a bien du suspens et un peu d’action, des éléments dramatiques, une romance, le film est tourné dans des conditions de basses lumières extrêmes qui profitent des éclairages de la ville. Mais la comparaison s’arrête là. Quand à « Duel« , le rapport est encore plus complexe, car c’est surtout la rencontre entre des personnages humains, opposés à un personnage mécanique (la voiture de taxi) mais qui est incarné également par le chauffeur. Donc là encore, référence seulement. Même si la durée de tournage sera similaire.
Parlez-nous de l’esthétisme du film et de ses comédiens :
Julien : Sobre, radical, urbain, graphique.
Pascal : Les deux acteurs principaux sont Jonathan Howard et Jonathan Demurger. Extrêmement talentueux tous les deux, ils ont une vrai approche des rôles, et ont saisi tout de suite qui étaient leurs personnages et pourquoi ils agissaient d’une manière ou d’une autre. Un vrai cadeau pour un metteur en scène, Julien prend un véritable plaisir à les diriger. Fanny Valette, Édouard Montoute, Zakaria Gouram et Jess Liaudan entre autres complètent le casting. Peu de rôles, mais tous ont leur importance dans le film.
Julien, la romance occupe une place importante dans ta filmographie. « Night Fare » comprendra-t-il de la romance ?
Julien : Oui… Bien sur… Mais elle n’est pas le moteur du film. Pas d’inquiétude.
Julien est-il fleur bleue (rires) ?
Pascal : Je ne pense pas. Il apporte une grande valeur à l’émotion et aux sentiments, mais n’est pas naïf à ce propos. Il a une grande expérience de la vie. Vu ta question, c’est sa manière de mettre en scène qui t’a peut être donné cette impression ? Toujours est-il que si c’est le cas, ça n’apparaitra pas dans Night Fare. Le film est après, dur, et même s’il y a des sentiments et de l’amour, son traitement sera au diapason du film. Sobre.
Il me semble que « Night Fare » a trouvé récemment un distributeur, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Julien : Trop tôt.
Pascal : Ce sont des informations que nous ne pouvons vous donner pour le moment, désolé.
Qui signera la musique de « Night Fare » ?
Julien : Alex Cortes de Seppuku Paradigm.
Pascal : Un artiste va signer la musique originale, et nous allons également faire collaborer un groupe et un chanteur pour participer à la bande originale du film. Dans tous les cas, elle sera urbaine, sombre, tendu, peut être presque « Carpenterriene », en tout cas dans le ton du film.
En tant que spectateur, quels films attendez-vous pour 2015-2016 ?
Julien : Mad Max : Fury Road, Batman v Superman : Dawn of Justice, le prochain Audiard, le prochain Spielberg…
Pascal : Mad Max : Fury Road, Star Wars Episode VII, James Bond 24, Jurassic World, Mission Impossible 5…
Nous approchons de la fin de l’interview, avant de conclure je vous propose ce petit quizz ciné :
Le film qui…
…a marqué ton enfance ?
Julien : « Les Sept Samourais« .
Pascal : Conan, Predator, Aliens et Les Goonies, je ne peux pas choisir.
…t’a rendu insomniaque ?
Julien : L’Exorciste.
Pascal : The Thing.
…t’a déçu malgré sa réputation ?
Julien : Lucy.
Pascal : 2001 l’Odyssée de l’Espace, techniquement et sensoriellement incroyable, mais abscons pour moi.
…qui tourne boucle chez toi ?
Julien : « Le Dernier Samourai« .
Pascal : « Les Aventuriers de l’Arche Perdue« .
…te remonte le moral ?
Julien : « Les Aventuriers de l’Arche Perdue« .
Pascal : La Vie Rêvée de Walter Mitty, j’ai adoré ce film !
…t’a le plus énervé ?
Julien : Lucy .
Pascal : Le Hobbit : La Désolation de Smaug, il se termine au moment où ça commence…
… te ressemble le plus ?
Julien : « Le Dernier Samourai« .
Pascal : « Heat« . Je me retrouve dans les personnages de De Niro et Pacino.
Quelle question auriez-vous souhaité que je vous pose et qu’auriez-vous répondu ?
Julien : « Love Run » c’est pour quand ? Moi : « Début 2015 ! »
Pascal : Quel film aurait tu voulu que les studios te propose de réaliser ?
Ma réponse : Fight Club !
Nous sommes arrivés à la fin, encore merci de vous êtes prêtés au jeu d’une interview, à bientôt.
Julien : Merci a toi… Vivement la projo.
Pascal : Merci à toi, et à bientôt pour la projection presse.
Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Julien Seri et Pascal Sid pour s’être prêtés au jeu d’une interview. Merci également à Yann Danh.
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