Après David Hayter, Lionel Lovisa et Stefanie Joosten, nous avons relancé le Projet CO*P**A*I*N avec nos amis de MetalGearSolid.be. En effet, nous avons eu l’immense honneur de nous entretenir avec Donna Burke la voix de l’iDroid et l’interprète du thème « Sins of the Father » dans Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Lors de notre interview, Donna Burke a même évoqué très brièvement l’avenir de Hideo Kojima. « V has come to ! ».
L’interview en Anglais.
Bonjour Donna, tout d’abord merci à toi de nous avoir accordé cet entretien. Pour nos lecteurs peux-tu te présenter ?
Donna Burke : Salut à tous ! Je suis une Australienne qui vit à Tokyo depuis 1996. Avant, j’étais enseignante dans un lycée de Perth, j’adorais ce travail. Je chantais également à l’occasion de mariages ou pour d’autres événements, comme les enterrements. C’était un travail à temps partiel. J’ai toujours rêvé de devenir une chanteuse et une actrice célèbre, mais je n’ai jamais eu le courage de suivre mon rêve jusqu’à ce que je débarque au Japon.
Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Donna Burke : C’est une véritable libération que d’aller vivre à l’étranger – où vous ne passez pas inaperçu. On ne sait pas de quel pays vous venez, et on ne se soucie pas de l’école que vous avez fréquenté, ou dans quel quartier vous avez grandi… Tout se déroule dans l’instant présent : Pouvez-vous faire ou non ce métier ? Êtes-vous aimable ? Êtes-vous fiable ? Cette petite boîte dans laquelle j’ai grandi a fini par exploser et j’étais libre de vivre dans le présent et de façonner cette réalité pour dire enfin : « je suis chanteuse et actrice ».
Nous savons que tu es très proche du secteur du jeu vidéo. Comment as-tu commencé à travailler dans ce domaine ?
Donna Burke : Franchement, je ne m’en souviens plus… Des agents vous appelent pour travailler sur des projets qui sortent bien plus tard. Il faudra que j’aille vérifier sur Wikipédia et sur YouTube pour me rappeler de tout mon travail ! Mais je me souviendrai toujours de ce moment lorsque j’ai réalisé : « Woaw, mon premier VRAI rôle d’actrice ! ». C’était lors de mon audition pour Silent Hill 3 chez Konami… Je ne me rappelle pas vraiment de Silent Hill 2, sauf de mes fous rires lorsque j’enregistrais des bruitages de zombies. Mais dans Silent Hill 3, de devais [incarner un personnage qui] avalait un fœtus fraîchement avorté, avant de devenir folle… Je me rappelle de cette moquette grise, de cette rangée de Japonais assis pour me voir tenir entre mes mains une bouillie tiède et ensanglantée. Je me disais « Oui, je suis assez folle pour manger ça », et c’est ce que j’ai fait.
Donna Burke Au Tokyo Game Show 2015
Te définirais-tu comme une gameuse ?
Donna Burke : Pas pour le moment, non. Mais il ne faut jamais dire jamais ! Je ne peux même pas regarder des séries pleines de suspense comme Game of Thrones, parce que mon estomac et mes épaules ont tendance à se crisper, mon visage se tord dans tous les sens… Puis je me dis : « Pourquoi suis-je terrifiée comme ça ? Arrête ! » Pour vous donner une idée, j’ai regardé Pulp Fiction en me cachant les yeux avec les mains… en criant… Et je me rappelle de la première fois que j’ai vu Alien. J’ai flippé comme jamais… Même au tout début, rien qu’en écoutant la musique… Mais j’adore les films comme Star Wars, les James Bond, Mission Impossible,… Les films d’action, là ça va.
En 2004, tu as lancé ta propre agence, Dagmusic, peux-tu nous parler de la naissance du projet ?
Donna Burke : En 2003, je chantais pour de nombreuses publicités à la télévision. L’une des sociétés de production musicale s’est plainte auprès de moi parce que toutes les agences avec lesquelles elle travaillait pour embaucher des chanteurs étrangers utilisaient les mêmes personnes agées. Là, je me suis dit que je pourrais lui apporter mon aide Je crois que mon passé, entant qu’enseignante au lycée, m’a donné le goût d’aider les gens et de découvrir leurs talents. C’est d’ailleurs ce que fait Dagmusic tous les jours. Nous trouvons des talents à Tokyo et nous leur donnons du boulot. Nos clients aiment le fait que nous ne nous relâchions jamais. Nous essayons toujours de trouver de nouvelles têtes. Ainsi, nos clients ne doivent plus s’envoler vers Los Angeles ou Londres pour enregistrer. Aujourd’hui, nous avons étendu notre domaine sur le doublage, la composition musicale de jeux vidéo, etc… Tout cela est parti du désir d’aider.
Comment as-tu été amenée à faire du doublage ?
Donna Burke : En vivant tout simplement à Tokyo, en étant inscrite chez beaucoup d’agences, avec une cassette de démo, en aimant le métier d’actrice et en prenant des accents rigolos. Quand j’étais petite, j’avais pour habitude d’enquiquiner les gens. Ils me demandaient : « mais pourquoi ne parles-tu pas avec une voix normale ? » Le contraire ne serait pas marrant, n’est-ce pas ? J’avais des professeurs qui venaient du Royaume-Uni, d’Amérique, de Singapour, de France et d’Irlande. Du coup, je faisais rire mes camarades de classe en imitant mes professeurs. J’adore l’imitation. Je ne peux même pas prendre l’ascenseur sans imiter sa voix. Au Japon, ils ont beaucoup plus de machines qui parlent qu’en Australie, alors je suis ravie !
Comment s’est passée ta première rencontre avec Hideo Kojima ? Comment es-tu devenue une des interprètes de la série ? Connaissais-tu la série avant Metal Gear Solid : Peace Walker ?
Donna Burke : Désolée, comme je ne joue pas aux jeux vidéo, je n’avais jamais entendu parler de Metal Gear avant. D’ailleurs, je ne savais absolument pas que je chantais une chanson si importante pour une série avec telle renommée… [Lors de l’enregistrement], ils se sont probablement demandés pourquoi j’étais aussi détendue, calme et joyeuse ! Jamais ils n’auraient pu imaginer que je ne connaissais pas du tout la série.
Donna Burke en Concert (2015)
Tu as chanté « Heavens Divide » pour Peace Walker. Comment est née cette chanson ?
Donna Burke : Il était prévu que je la chante au studio Sunrise, qui se situe non loin de mon bureau. J’ai apprise la chanson en quelques jours. Je suis entrée dans le studio où j’ai rencontré Akihiro Honda. Il est très gentil, c’est une joie de travailler avec lui. J’ai chanté la chanson et je suis partie… 18 mois plus tard, on m’a demandé de la chanter pour la sortie du jeu. Quand j’ai vu que les médias du monde entier étaient présents, à Akasaka Blitz, je me suis dit à ce moment : « Hmmmm, c’est vraiment un gros truc ! »
En avril 2010, pour la sortie de Peace Walker, Hideo Kojima avait déclaré : « Lors de la conférence, j’ai regardé Donna chanter à côté de la scène. J’ai eu les larmes aux yeux. Après l’entracte, je pleurais à chaudes larmes. Aussi, j’ai presque pleuré pendant les répétitions. Sa performance live était divine. A la fin, je lui ai serré la main pour lui montrer ma profonde gratitude… » Connaissais-tu cette anecdote ? Qu’est-ce que cela te fait de voir que ton travail apporte de telles émotions au public ?
Donna Burke : OMG ! Je n’ai jamais entendu cette anecdote, mais c’est vrai ! Ma journée est comblée ! Woaw ! Quand je quittais la scène, je sautillais d’excitation et d’émotion, et [Hideo Kojima] était là. Je crois que c’était la première fois que je le rencontrais. Pour être tout à fait honnête, quelqu’un m’a murmuré à l’oreille que c’était lui, le réalisateur du jeu. À l’époque, je n’avais jamais entendu parlé de lui, et j’étais loin d’imaginer ce que la série représentait. Et puis, Hideo Kojima est quelqu’un avec une apparence normale. Il est amical, souriant et humble. Il n’est pas marqué sur son front « ATTENTION !!! CÉLÉBRITÉ !!! ». Le marqueur « célébrité » ne s’affiche jamais sur lui !
Comment s’est déroulée la création de la magnifique chanson « Sins of the Father » avec Ludvig Forssell ? Le processus était particulier, non ?
Donna Burke : Oui, Akihiro Honda m’a demandé de faire des démos en fredonnements deux chansons. Je lui ai dit que je voulais écrire des paroles vite fait pour m’aider à mieux chanter. Mais il a été clair : « nous n’utiliserons jamais tes paroles » m’avait-il dit… Et moi je lui ai répondu « Ok, pas de soucis… » Puis on s’est mis à enregistrer les démos chez Dagmusic. Il les a fait écouter à Hideo pour qu’il fasse son choix. Akihiro avait comme mission de réaliser une chanson encore plus belle que Heavens Divide, pour dépasser les attentes des fans. Ensuite, j’ai rencontré Ludvig, moment où ils m’ont enfin permit de découvrir les vraies paroles. Il m’a expliqué le sens des paroles et la façon dont il souhaitait que je les chante – surtout au début de la musique. Ludvig était aussi avec moi sur Skype lors de l’enregistrement à Los Angeles… Le pauvre, c’était au milieu de la nuit pour lui, mais il voulait quand même être là pour m’aider.
Lorsque tu interprètes une chanson aussi émouvante que « Sins of the Father », dans quel état d’esprit es-tu ?
Donna Burke : Si ça fait quelques mois que je ne l’ai plus chantée, j’ai pleuré les premières fois… [En la chantant], je pense à tous les gens auxquels elle fait référence… Des gens torturés, qui ont tout donné et qui se sont fait trahir. Ceux qui se sentent abandonnés et oubliés, pourrissant dans une cellule quelque part, qui sentent une rage noire monter en eux, mais qui restent néanmoins vulnérables, qui ne sont pas insensibles à l’amour, à l’honneur et à la vie. Puis, je réalise que « merde ! Cette chanson est tellement incroyable ! » Je la fait tourner un peu plus dans ma tête et finalement je me dis « OMG, il faut que je m’entraine plus, que j’aille à la gym et que je fasse des gammes pour la chanter comme il se doit… » jusqu’à ce qu’éventuellement j’y arrive. Grâce à Sins of the Father, je suis en meilleure forme vocale et physique que je jamais je ne l’ai été, alors je peux rendre honneur à cette chanson sans penser à moi-même.
Il paraît que Heavens Divide connaît un vrai succès dans les karaokés japonais. Penses-tu que « Sins of the Father » pourrait devenir aussi populaire ? Nous aimons beaucoup cette chanson, ici.
Donna Burke : Pour être franche, je suis toujours étonnée que Sins of the Father ne connaisse toujours pas un succès planétaire… Non pas pour ma performance ou pour le jeu. Mais la chanson en elle même… Elle est fantastique, si profonde et pourtant si accessible, loin d’être ennuyeuse. Elle a du coeur, de la mélodie, de l’émotion… Je veux vraiment croire qu’elle sera virale un jour… Comment ne pourrait-elle ne pas l’être ? Tout ceux à qui je la chante, et qui ne connaissent pas MGSV, restent bouche bée.
Heavens Divide a atteint la 18ème place des chartes Oricon au Japon et je pensais que Sins of the Father atteindrait la première place. Mes espérances n’ont toujours pas été comblées… du moins jusqu’à ce que je travaille sur un reality show avec Stefanie – qui, j’espère, fera le buzz. Je pensais que je ferais le tour du monde pour la chanter à la télévision, que j’allais être invitée à plusieurs événements liés aux jeux vidéo. Mais il ne s’est rien passé. Une part de moi-même pense toujours que cela peut encore se produire, que la chanson prendra du temps à se faire remarquer et qu’elle deviendra soudainement virale. Mais d’un autre côté, je me dis que « ce n’était pas fait pour que ça marche, alors arrête de t’inquiéter. »
Je serais ravie que le Late Show de Stephen Colbert m’invite pour chanter Sins of the Father. Il a récemment convié un orchestre de 75 personnes qui est venu interpréter le thème de Zelda, alors pourquoi pas moi, non ?! J’ai tout fait pour être invitée à la chanter aux Game Awards, le 3 décembre. Mais s’ils refusent, après tout ça, je n’aurai rien à me reprocher… Ça voudrait peut-être dire que ce n’était pas fait pour marcher. Et je m’en contenterai.
Parfois, c’est quand beaucoup de temps a passé qu’on réalise qu’une porte qui se ferme était la meilleure chose qui puisse vous arriver. C’est pourquoi, dans les années à venir, je regarderai peut-être tout cela en arrière et je serais reconnaissante que cette chanson n’ait pas été un succès immédiat… Si ça l’avait été, je ne travaillerais pas d’arrache-pied avec Stefanie en ce moment même.
Parmi tous tes travaux dans les jeux vidéo, quel est l’œuvre qui te tient le plus à cœur ?
Donna Burke : Pour le côté acteur (motion capture et doublage), je dirai le personnage de Claudia dans Silent Hill 3. Côté chanson, Sins of the Father dans Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Toutefois, j’ADORE aussi fredonner le thème de Quiet que j’ai eu l’occasion d’enregistrer pour le trailer de l’E3 2013. J’en ai les larmes aux yeux chaque fois que je l’entends ou que je la chante. Quelque chose se déclenche en moi, les poils sur mon bras se redressent… C’est une chanson pleine de beauté et de douleur.
Serait-il possible que nous retrouvions ta voix dans le prochain Shenmue ?
Donna Burke : Je ne savais pas qu’ils en faisaient un autre. Pendant longtemps, il a été élu dans le Livre des Records comme étant le jeu le plus cher jamais développé ! Moi, je n’ai enregistré que cinq phrases dans ce jeu… « La vieille dame du restaurant à nouilles » et une « jeune fille dans la rue ». Ça dépend où ils organiseront les enregistrements et si l’agent me connaît ou pas.
Tu as repris le thème Snake Eater, musique adulée par les fans de Metal Gear. Voyais-tu cela comme un challenge ? Aimerais-tu interpréter un autre thème de MGS qui ne se trouve pas dans l’album « Metal Gear Solid Vocal Tracks & Cover » ?
Donna Burke : Une des nombreuses choses que j’ai apprises en travaillant avec Hideo Kojima, c’est qu’il faut écouter les fans… Alors, je les ai entendus dire « que ce serait cool si Donna faisait une reprise de Snake Eater ». C’est pourquoi, j’ai demandé à Konami l’autorisation de pouvoir l’enregistrer, avec « Calling to the Night », une autre chanson que je souhaitais refaire.
Dans le même temps, à mon insu, Hideo avait l’intention de réaliser un album de reprises. Et durant une session d’enregistrement pour l’iDroid, je lui ai expliqué que je souhaitais chanter Snake Eater… Je n’oublierais jamais sa réaction. Il était confus… Comme il prévoyait lui aussi ce projet, sans m’en avoir encore parlé, il s’est demandé comment j’étais au courant… Moi-même j’étais confuse car je croyais qu’il n’avait pas compris ce que je voulais faire … J’ai même blagué : « Est-ce que tu lis secrètement mes emails ?!?! » Rassurez-vous, ce n’était pas le cas !
Je viens de commencer un livre d’Elizabeth Gilbert intitulé « Big Magic » qui met en avant l’idée selon laquelle l’inspiration et les idées flottent vraiment des gens, s’attachant à eux tout en espérant que la personne les acceptera. Dans le cas de Snake Eater, on a tous les deux dit oui.
II y avait cinq chansons qu’ils voulaient que je reprenne, mais « Calling of the Night » n’était pas incluse. J’aurais aimé en faire un hymne rock avec un rythme légèrement accéléré… Peut-être que j’aurai l’occasion de le faire lors d’un concert !
Nous avons retrouvé ta voix pour le titre « Glassy Sky » de la version animée de Tokyo Ghoul, un manga qui connaît un fort succès en France. Es-tu une fan de la série ?
Donna Burke : J’ai acheté la première saison sur iTunes, mais je n’ai pu regarder que les deux premiers épisodes parce que… je suis une poule mouillée ! C’est tellement triste que, même quand je veux le regarder, à la fin d’une journée de travail je préfère rire un bon coup. Alors, je remets toujours ça à plus tard. MAIS, je suis infiniment reconnaissante qu’on m’ait donné la meilleure chanson de la bande originale (à mon avis), et je suis très heureuse qu’elle ait fait un carton sur YouTube… Et c’est mérité… C’est une chanson tellement belle…
Stefanie Joosten, qui est une de tes amies, interprète Quiet dans MGSV. Elle chante également une musique magnifique dans le jeu. Comment l’as-tu conseillée, elle qui n’est pas chanteuse ?
Donna Burke : Pour être tout à fait honnête, je me suis retrouvée impliquée dans ce projet seulement parce que Kojima Productions m’a littéralement supplié pour le faire. Je ne suis pas professeur de chant, et je crois que c’est un métier très particulier. Un mauvais professeur de chant peut causer de terribles dégâts, pas seulement à la voix, mais aussi à la fibre artistique du chanteur et lui faire perdre son assurance. Mais après avoir rencontré Stefanie, je me suis rendue compte que je pouvais bien travailler avec elle !
Je me souviens que Nicole Kidman était terrifiée à l’idée de chanter, mais si elle jouait un personnage qui chante, ça passait comme une lettre à la poste. Cette même approche a très bien fonctionné avec Stefanie. J’adore l’improvisation [au théâtre], alors je lui ai fait faire beaucoup d’exercices d’interprétation et de mouvements pour détendre son corps et la préparer à jouer Quiet. Ça a marché parce que Stefanie est intelligente et connait bien ses qualités et ses défauts. Je pouvais voir quand elle était trop tendue. Elle s’était mise dans la tête « qu’elle n’était pas faite pour être chanteuse ». Mais une fois qu’elle s’est sortie cette idée de la tête, elle a joué Quiet à la perfection.
Donna Burke et Stefanie Joosten, lors du tournage de leur reality show chez Dagmusic
Récemment, nous avons interviewé Stefanie Joosten. Nous savons que c’est une amie proche, as-tu un message à lui faire passer ?
Donna Burke : Ouais… Tu me recommandes quoi comme gloss ? Tes lèvres sont toujours si pulpeuses ! Oh, vous vouliez dire un vrai message ? [Se racle la gorge] Stefanie, on n’a qu’une seule vie. Profites-en bien. Choisis toujours d’être créatrice, et non pas quelqu’un qui se contente seulement de réagir. Dis oui à ta petite voix intérieure.
Tu es aussi la voix de l’iDroid dans MGSV. Comme pour les voyageurs dans le Shinkansen, tu informes les joueurs durant le jeu. Comment se sont passés ces enregistrements. Hideo vidéo était-il présent dans le studio ?
Donna Burke : Oui, il me dirigeait pour l’enregistrement de l’iDroid… J’ai effectivement fait la voix du Shinkansen. Chaque session d’enregistrement étaient plutôt faciles, elles duraient à environ une heure.
Quel est ton sentiment sur le fait que Kojima Productions n’existe plus ? Les fans se sentent un peu orphelins.
Donna Burke : Je suis très intéressée, curieuse et enthousiaste de voir ce que créera Hideo Kojima par la suite. J’ai entendu dire qu’il sera toujours à Tokyo. Mais tout sera bientôt révélé !
Hideo Kojima, Donna Burke et Akio Otsuka chez Dagmusic, lors de la fête de la sortie de MGSV, le 2 septembre 2015
As-tu gardé contact avec Hideo Kojima et son équipe après la sortie de MGSV ? Penses-tu pouvoir travailler à nouveau avec eux dans le futur ? Pourquoi pas avec Guillermo del Toro et Norman Reedus qui souhaitent vraiment travailler avec Hideo Kojima, malgré l’annulation de Silent Hills ?
Donna Burke : Oui, je suis toujours en contact avec Hideo, de même qu’avec certaines personnes de son équipe. Beaucoup d’entre-eux travaillent encore chez Konami. Il s’entoure de grands talents. C’est un plaisir de travailler avec eux. En plus d’être talentueux, ils sont gentils ! Mon bureau est à Roppongi, près de Konami. Je ne connais pas grand chose sur le projet Silent Hills – sauf que j’aimerais y faire un cameo, si jamais il se réalise un jour !
Je suis sûre que je travaillerais avec eux à l’avenir, si je peux contribuer de quelque manière que ce soit aux nouveaux paris risqués de Kojima ou de futurs projets chez Konami. Ma société Dagmusic existe depuis 10 ans et elle tient un studio depuis 6 ans. Nous avons plein de clients dans le secteur des jeux vidéo et de l’anime qui ont appris à nous connaitre et qui aiment nos talents vocaux, nos compositeurs, nos chanteurs et notre studio bon marché et si enthousiaste, proche de la gare et de pleins de bons restaurants. En fait, j’ai une approche à long terme : soyez gentil avec tout le monde et ils se souviendront de vous, des années plus tard. Ainsi, ils voudront à nouveau travailler avec vous. Les connards n’obtiennent du boulot uniquement qu’en dernier recours.
As-tu joué à P.T., le teaser jouable de Silent Hills ? Que penses-tu de ce petit jeu d’horreur signé vidéo Productions ?
Donna Burke : Ce jeu fait vraiment peur, alors pour résumer : NON ! À moins de laisser la lumière allumée… Non, j’aurai toujours aussi peur !
Quels sont tes futurs projets ? Aurons-nous la chance de te voir chanter sur scène ici en Europe ?
Donna Burke : J’adorerais venir chanter en Europe et j’espère que des conventions de jeux vidéo et d’anime m’inviteront pour chanter ! [clin d’œil]
Je suis fortement occupée à produire une émission humoristique avec Stefanie qui, nous espérons, fera rire nos fans. Beaucoup d’entre-eux nous ont proposés de faire un duo [vous vous souvenez combien j’ai appris à écouter et à être inspirée par les fans ?!] C’est en m’amusant avec le thème de Quiet qui m’a poussé à concocter un reality show, dans lequel Stéphanie participera avec joie.
Comme je le disais plus tôt, beaucoup de gens nous ont demandé ce qu’il allait se passer ensuite, et pour être honnête, on n’a pas de gros projets pour l’instant, de propositions pour chanter ou d’invitation à une cérémonie ! Donc, maintenant que MGSV est sorti, nous sommes occupées à produire des choses pour nos fans au lieu d’attendre que le téléphone sonne.
C’est un superbe sentiment – et oui je suis complètement attachée à Stefanie qui a bien plus de fans que moi ! C’est extrêmement satisfaisant de créer quelque chose à partir de rien avec quelqu’un que j’aime beaucoup. C’est un plaisir de passer du temps en sa compagnie et de travailler avec elle.
Es-tu toujours jalouse de Ludvig Forssell pour ses longs cils, ses cheveux blonds, sa fine silhouette et son talent d’écriture (rire) ?
Donna Burke : C’est qui Ludvig Forsell ? Jamais entendu parler de lui !
Nous sommes arrivés à la fin de l’interview, encore merci pour tout Donna.
Donna Burke : Merci beaucoup de m’avoir donné l’occasion de rentrer en contact avec la France !!! J’adore toujours autant aller là-bas. Et soyez sûr que je boirai du vin et que je mangerai du fromage français chaque semaine !
Interview réalisée par Eklecty-City.fr et MetalGearSolid.be qui remercient chaleureusement Donna Burke pour s’être prêtée au jeu.
Notre teaser réalisé pour cette interview, en collaboration avec Donna Burke.