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The Callisto Protocol : Interview avec Emmanuel Bonami

Une interview avec l’acteur et comédien de doublage Emmanuel Bonami, qui nous parle de son rôle de Jacob Lee dans le jeu-vidéo The Callisto Protocol.

Acteur, comédien de doublage et directeur artistique français, Emmanuel Bonami a une carrière riche et variée. Aussi bien au cinéma qu’à la télévision, où il a joué dans des films comme Fornacis, Maman a tort ou encore Coup De Chance de Woody Allen, et des séries comme Candice Renoir ou Insoupçonnable.

Emmanuel est également connu pour avoir prêté sa voix à de nombreux personnages de jeux vidéo, notamment Solid Snake dans Metal Gear Solid, un rôle culte qu’il a tenu en 1998. Aujourd’hui, il revient sur son expérience dans le jeu The Callisto Protocol, un survival horror futuriste où il incarne Jacob Lee, un prisonnier qui doit survivre à une invasion extraterrestre.

Salut Emmanuel, merci de nous accorder cette nouvelle interview. Tu es le comédien de doublage français du personnage de Jacob Lee dans le jeu vidéo The Callisto Protocol, peux-tu nous parler de ce projet et de ton rôle ?

Emmanuel : Avec plaisir. Alors, par quoi commencer ?

Comment es-tu arrivé sur le projet ?

Emmanuel : En passant des essais tout simplement. Le DA (directeur artistique) de la VF du jeu m’a demandé de venir passer un casting. Et j’ai été choisi par le client.

Qu’est-ce qui t’a séduit dans ce jeu et dans le personnage de Jacob Lee ?

Emmanuel : J’ai bien aimé la personnalité de Jacob Lee. Un peu cash. Parfois ironique. Un vrai personnage de SF.

Comment as-tu travaillé ta voix et ton interprétation pour ce rôle ? Quels ont été les moments les plus difficiles et les plus agréables ?

Emmanuel : En essayant d’être naturel tout en respectant les contraintes du jeu. Pour ma part, j’aime toujours enregistrer des jeux vidéo. C’est donc toujours agréable. Cela étant dit, on enregistre les lignes de dialogues les unes après les autres en suivant la version anglaise. On n’a donc aucunes images… cela peut-être parfois « difficile ».

As-tu eu l’occasion d’échanger avec le casting original ou de voir leur session d’enregistrement ?

Emmanuel : Non. Parfois sur certains jeux, on peut travailler sur la motion capture originale. Mais ce n’était pas le cas ici.

Le jeu se déroule dans un univers de science-fiction horrifique, très sombre et oppressant. Quel a été ton ressenti en découvrant cet univers ? Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ou impressionné ?

Emmanuel : Que c’était justement sombre et oppressant. Le genre d’univers que j’apprécie particulièrement. Nous n’avions que les phrases de dialogue à disposition, mais on pouvait déjà sentir qu’on n’était pas là pour rigoler.

Es-tu personnellement fan de science-fiction et d’horreur ? Quels sont tes jeux ou tes films préférés dans ce genre ?

Emmanuel : Je suis plus fan de SF que d’horreur en tant que spectateur. En matière de jeux, The Last of Us : Part I et II évidemment (un chef d’œuvre du genre, avec une excellente VF d’ailleurs), certains Resident Evil (je joue au remake du IV en ce moment). Pour ce qui est des films… Alien, Blade Runner, Blade Runner 2049, Dark City, J’ai rencontré le diable, Pitch Black, Star Wars

The Callisto Protocol est présenté comme un successeur spirituel de la série Dead Space, à laquelle Glen Schofield a également participé. Es-tu familier avec cette série ? Quelles sont les influences ou les hommages que tu as pu remarquer dans The Callisto Protocol ?

Emmanuel : Je connaissais Dead Space de nom et de réputation mais guère plus n’y ayant jamais joué.

Le jeu se situe en 2320, dans une prison coloniale située sur la lune Callisto de Jupiter. Comment as-tu imaginé la vie et la personnalité de Jacob Lee dans ce contexte futuriste et hostile ? Quelles sont les émotions ou les motivations qui l’animent ?

Emmanuel : J’avais imaginé une sorte de baroudeur qui en avait vu pas mal dans sa vie. Il avait un peu morflé, mais gardait malgré tout un sens de l’humour, un regard un peu ironique sur la vie. Très rapidement, ce qui l’anime est « survivre ».

As-tu eu l’opportunité de jouer au jeu ? Quelle est ton impression sur le résultat final et sur la qualité du jeu ?

Emmanuel : Je n’ai malheureusement pas eu l’opportunité de jouer au jeu…

Selon toi, quels sont les éléments essentiels pour réussir un bon doublage dans un jeu vidéo ? En quoi cela diffère-t-il du doublage d’un film ou d’une série ?

Emmanuel : Je ne sais pas si cela diffère vraiment du doublage d’un film ou d’une série, dans tous les cas, il faut que l’interprétation, car il s’agit bien de cela, soit juste. La différence se fait dans les contraintes techniques, en doublage de film ou série, on travaille avec une bande rythmo et l’image, et plus souvent avec un fichier Excel en jeu (bien que la bande rythmo apparaisse de plus en plus dans les doublages vidéoludiques).

Tu as également doublé un autre personnage emblématique du jeu vidéo : Solid Snake dans MetalGear Solid. Cela fait plus de 20 ans que tu as prêté ta voix à ce personnage culte, qui a marqué toute une génération de joueurs français. En 2018, je t’ai notamment proposé de retrouvé le personnage de Snake pour la séquence finale de MGS 5. Comment vis-tu cette relation particulière avec les fans ? Est-ce que tu es toujours attaché à ce personnage ? Est-ce que tu aimerais le retrouver dans un nouveau jeu ou un remake ?

Emmanuel : Je suis très attaché à ce personnage. Cela fait presque 25 ans que l’on se suit avec Solid Snake. C’est un peu fou quand on y pense… ¼ de siècle ! Je suis toujours touché quand je reçois un petit message teinté de nostalgie. Et c’est là, qu’on se rend compte comment un jeu peut vraiment marquer. Je serai vraiment ravi de retrouver une fois de plus ce personnage emblématique. Est-ce que cela verra le jour ?

En quoi le personnage de Solid Snake se rapproche ou se distingue de celui de Jacob Lee ? Quelles sont les similitudes et les différences entre ces deux héros du jeu vidéo ?

Emmanuel : Solid Snake est un soldat d’élite, alors que Jacob Lee est pilote de cargo. L’un est un expert en infiltration et combat alors que l’autre est un baroudeur, qui va devoir malgré-lui survivre dans un environnement hostile. Les deux doivent mener leur mission au bout.

NDLR : En 2020, j’ai proposé à Emmanuel Bonami, Stéphane Cornicard et Pierre Maubouché, respectivement les voix françaises de Solid Snake, Liquid Snake et de Vulcan Raven de reprendre leurs personnages pour l’introduction d’une vidéo qui revient sur les possibilités d’un Metal Gear Solid 6. Une vidéo également accompagnée tout le long d’un featuring avec Donna Burke, l’interprète des thèmes de Metal Gear Solid 5.

Ces dernières années, quels sont les autres jeux vidéo que tu as doublés ou auxquels tu as participé en tant que directeur artistique ? Quels sont ceux dont tu es le plus fier ou qui t’ont le plus marqué ?

Emmanuel : J’ai travaillé sur Final Fantasy, Jurassic World, Dead by Daylight que j’enregistre régulièrement depuis quelques années, et puis j’ai eu la chance de doubler Ghost pour Call Of Duty (merci Nat). J’ai par ailleurs fait un peu moins de direction artistique récemment mais j’ai adoré diriger la VF Dying Light 2, et de pouvoir collaborer avec d’excellents comédiens.

Que peux-tu nous dire sur ton actualité du moment ? Quels sont tes prochains projets ou tes envies dans le domaine du doublage ou du cinéma ? As-tu des rôles ou des genres que tu aimerais explorer davantage ?

Emmanuel : Depuis janvier, j’ai eu la chance de travailler sur plusieurs tournages, avec des équipes formidables. Vermines, premier long métrage de Sébastien Vanicek, un film de genre avec des araignées. Machine une série de Fred Grivois, avec qui j’avais déjà travaillé sur La Résistance de l’Air puis tout récemment un thriller, Le Mangeur d’Âmes de Julien Maury et Alexandre Bustillo, adapté du roman de Alexis Laipsker.

Pour la suite pas d’envies particulières, si ce n’est de continuer de travailler sur des projets intéressants, de rencontrer de nouvelles personnes, d’en retrouver d’autres. Mais surtout d’avoir la chance de pouvoir s’épanouir professionnellement. Pour ce qui est d’explorer… je ne sais pas. Peut-être des personnages plus sensibles, plus fragiles…

As-tu des messages à faire passer à tes fans ?

Emmanuel : Merci. C’est vraiment incroyable et touchant de recevoir des messages aussi sympathiques depuis toutes ces années. J’étais loin d’imaginer que cela puisse être possible quand on a enregistré le jeu l’été 1998.

Pour terminer, peux-tu nous dire en quelques mots pourquoi il faut absolument donner sa chance à The Callisto Protocol ?

Emmanuel : Si vous aimez les univers SF sombre, anxiogène et… gore. Essayez de survivre dans le pénitencier d’Iron Sky sur Callisto.

Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Emmanuel Bonami de s’être prêté au jeu d’une interview.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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