Drôle d’idée que de réaliser cinquante-six ans après le remake d’un chef d’œuvre. C’est pourtant l’incroyable défi que s’est lancé Antoine Fuqua – réalisateur des très sympathiques Training Day et Southpaw – avec les Sept Mercenaires. Un remake d’un remake donc. Pour rendre le projet intéressant il aurait fallu adopter une approche singulière justifiant cette énième version d’une même histoire. Hors, a priori, Fuqua s’en fout.
Loin de prendre le moindre risque, le réalisateur préfère se reposer sur son expérience et son casting de luxe. Entre Denzel Washington son compère de toujours, Chris Pratt la nouvelle coqueluche d’Hollywood, mais aussi Ethan Hawk, Vincent d’Onofrio et Lee Byung hun. Une palanquée d’acteurs renommés et éclectiques viennent donner un point d’intérêt au film et composent cette nouvelle horde sauvage de mercenaires. Ces derniers partent défendre un petit village du Far-West contre un très vilain méchant entrepreneur campé par Peter Sarsgaard.
Pantouflard, Antoine Fuqua livre le minimum syndical. Ne cherchez aucun sous-texte, aucun éclat, aucun souffle. En bon petit soldat de l’entertainment, le réalisateur film son histoire avec une platitude folle.
Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, le tout se regarde sans déplaisir. Principalement porté par la gouaille de son casting, les Sept Mercenaires est au final un agréable divertissement. Certes tout cela est fait sans aucun génie mais, en ouvrier consciencieux, Fuqua emballe son film dans une modeste efficacité.
Le public en a pour son argent en somme. Les balles fusent, les héros souffrent, les méchants trépassent. Tous les ingrédients du western sont réunis et si le film n’avait pas porté un titre aussi évocateur, il aurait sans doute eu tout à y gagner.
Basé sur une structure narrative rodée, plus que le chef-d’œuvre de John Sturges, c’est son propre Roi Arthur – sorti en 2004 avec Clive Owen dans le rôle titre – qu’Antoine Fuqua est en train de remaker. Mêmes personnages singuliers et archétypaux, même façon de les rassembler, mêmes péripéties et rebondissements, mêmes gimmicks, etc…
Concentré sur ses scènes d’actions, le réalisateur oublie d’en diriger ses acteurs livrés à eux-mêmes. Denzel Washington se la joue badass, Chris Pratt cabotine, Vincent d’Onofrio est en roue libre… Malgré ça, le charisme naturel et le talent de chacun arrive à colmater la brèche.
D’une œuvre magistrale et intemporelle, Antoine Fuqua accouche donc d’une modeste série B d’action. Une souris en regard des ambitions – si ambitions il y a eu. Mais ce dernier fait ça avec l’honnêteté du petit artisan : sans jamais prendre son spectateur pour plus bête qu’il ne l’est, sans prétention aucune. Le travail est humble, propre et le réalisateur sait s’entourer. Assurément, Les Sept Mercenaires est parfaitement dispensable ; mais il n’en reste pas moins regardable si tant est que vous n’y soyez pas trop regardant et que l’espoir d’arriver à la cheville de la version de 1960 ne vous a jamais effleuré.
Dois-je l’intégrer à ma vidéothèque ?
Techniquement le DVD est tout ce qu’il y a de plus correct. Le piqué de l’image est bon et l’encodage s’en sort avec les honneurs.
Question bonus vous trouverez quatre petites featurettes d’une durée comprise entre 5 et 10min :
– la première reviendra sur les sept mercenaires du titre ainsi que leurs acteurs ;
– la seconde sera consacrée à Antoine Fuqua et à sa réalisation ;
– la troisième donnera la part belle à Peter Sarsgaard et à son rôle de Bogg ;
– enfin la quatrième livrera les secrets de la musique du film qui avait la douloureuse mission de succéder au thème d’origine.
Si vous êtes fan de westerns, aucune raison pour qu’il ne figure pas sur vos étagères.
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