Méconnu du grand public, et après It Follows, le réalisateur David Robert Mitchell récidive avec ‘Under the Silver Lake‘ présenté au mois de mai dernier au Festival de Cannes. Le film sort chez nous le 12 décembre prochain en DVD et en Blu-Ray.
Notre avis ici sur le second long-métrage du réalisateur.
Une intention de base louable
Louable pour ses nombreuses références au cinéma de Hitchcock, de Brian de Palma, de David Lynch ou encore de Richard Kelly, sa proposition en terme de mise en scène – un tableau vivant ou l’on voit le protagoniste avancer vers un lieu précis, idée géniale – son casting en général avec des seconds rôles remarqués, et surtout ce qu’il raconte d’un point de vue formel et sensoriel.
Techniquement, c’est irréprochable. Le film peut surprendre dans un sens comme dans l’autre. Cela dépend de votre ressenti, du cinéma auquel vous vous rattachez, il pourrait vous laisser de marbre.
D’une durée de 2H19, certaines longueurs se font ressentir. Le 3°acte étant le moins abouti par rapport aux deux premiers, le dernier plan laisse planer le doute. C’est une question d’interprétation.
Un film puzzle ou tout est à analyser
Ou du moins. Car si il y a bien un film ou on vous conseille d’être pointilleux sur les détails, les dialogues, le cadre qui délivre souvent des messages à caractère subliminal, c’est bien Under the Silver Lake. On vous le recommande vivement. Un second voire un troisième visionnage sera bien utile afin de mieux cerner le style visuel et ses nombreux jeux de piste.
Il y a également des références liées à la pop-culture américaine d’une certaine époque – le choix des couleurs, l’utilisation de la musique avec des variations hitchcockiennes, la production design, la photographie – mais pas seulement. Los Angeles ici superbement filmée dépeint une Amérique malade, rarement caricaturale.
D’où une certaine réalité, qui jadis est toujours d’actualité. On est loin des films satiriques bien appuyés sur les États-Unis. Néanmoins il ne sont pas totalement épargnés.
Le seul voire l’unique problème du film
Et il n’est pas des moindres, puisque l’acteur Andrew Garfield mis en tête d’affiche n’arrive pas une nouvelle fois à donner satisfaction en tant qu’acteur. Son personnage est bien écrit, sa quête est justifiée, mais on manque d’empathie vis à vis de lui. Il a une démarche qui n’est pas en soi déplaisante. Son jeu est très limité, ne se basant que sur des expressions gênantes ayant une tête de chien battue la plupart du temps.
Il n’arrive pas à composer le cadre, à lui donner un sens, de l’empathie compte tenu de son interprétation. Et cela peut être un problème pour un film.
Si vous n’êtes pas directement lié aux personnages, voire au personnage principal, vous serez déconnecté de l’histoire. D’autres spectateurs vont voir un film uniquement pour un acteur en particulier , même si le film est mauvais, ils auront un avis moins nuancé. C’est encore une question de sensibilité, de ressenti.
Bien qu’il ne soit pas l’unique problème du film, on est bien embarrassé même si ce n’est pas le désastre absolu – il a certaines fulgurances dans certains face à face, en vain – ce choix ne nous paraît pas judicieux.
Ceci étant dit, Under the Silver Lake est une jolie découverte, un trip visuel parfois paranoïaque que l’on vous recommande – passée inaperçue et l’un des meilleurs films de cette année – et qui confirme le talent du réalisateur David Robert Mitchell.
Un metteur en scène qu’il faudra bien suivre comme Richard Kelly à ses débuts.
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