AccueilCinéma The Raid 2 : Testostérone made in Indonesia

[CRITIQUE] The Raid 2 : Testostérone made in Indonesia

The-Raid-2-Berandal-2013-Movie-Picture-01

« Si la pire chose qui t’arrive ici c’est de montrer ta bite, alors tu peux t’estimer heureux« .

A peine a-t-il dégommé un immeuble entier (cf. le premier volet), que Rama, jeune flic de Jakarta, se voit imposer une nouvelle mission. S’il veut débarrasser la ville de toute sa racaille, il doit se faire mettre en prison pour s’acoquiner avec la pègre, l’infiltrer et la compromettre. Seulement, pour se faire jeter au trou, il va devoir aller coller deux ou trois gifles au fils d’un politicien véreux. La sentence est conséquente et Rama aura tout le temps de se faire des petits copains en prison.

Pour les connoisseurs ès cinématographie, à la lecture de ce synopsis, vous vous doutez bien que le film ne brille pas par ses dialogues hautement lyriques, son intrigue haletante, ni par ses personnages complexes. Las ! The Raid 2, c’est 2 heures d’action brutale et 28 minutes de fadaises vaguement scénarisées.

J’en veux pour preuve, le scénario qui se retrouve aux crédits figurants/cascadeurs : « prisonniers, hommes de la tanière porno, hommes du bar etc. ». En effet, le film utilise la même économie consumériste que le divertissement pour adulte (et d’une certaine manière, de la comédie musicale) : l’histoire n’est qu’un prétexte fallacieux pour apporter au spectateur ce qu’il est vraiment venu voir. Et qu’est-ce qu’il est venu voir le spectateur ? Et bien, je vais vous le dire, moi, ce qu’il est venu voir le spectateur : il est venu voir des mecs se coller des mandales tellement outrancières qu’en comparaisons les Expandables ne sont guère plus que Valérie Damidot et ses joyeux plâtriers – et la seule chose qu’ils vont vous coller, c’est un sticker.

Ainsi The Raid 2 se qualifie bien plus par ses scènes d’actions magnifiquement chorégraphiées, que par n’importe lequel des autres éléments cinématographiques qui le composent. Structuré en tableaux, à la manière d’un jeu vidéo, le métrage se construit exclusivement sur une escalade de la violence et du spectaculaire. Les protagonistes ne progressent pas, mais le nombre de victimes augmente exponentiellement à mesure que le film se déroule. L’identité de chaque tableau vient de son aspect visuel : de la boue volatile dans laquelle se mêlent prisonniers et matons, aux tapisseries rouges du restaurant de Bejo, tout est créé pour flatter l’œil. A la fin de chaque séquence, on s’attendrait presque à voir s’afficher « niveau terminé ».

Inutile de se voiler la face, The Raid 2 n’est ni plus ni moins un film parfaitement gratuit, n’hésitant pas à sombrer dans le putassier. Entre le sound design qui relève du grotesque (« VRAAA – le téléphone va sonner et ça va être un coup de fil du méchant! »), les choix artistiques qui ne relèvent d’aucune logique (il neige à Jakarta ?!) et le manque d’intérêt flagrant pour le scénario, on ne peut pas vraiment dire que l’œuvre de Gareth Evans fasse dans la dentelle. S’ajoute à cela un nombre d’effets gores non négligeable et pas piqués des hannetons, pour ne pas citer mon boucher. « Y’en a un peu trop, j’vous l’mets quand même ? »

De fait, Gareth Evans nous met carrément tout.

Pourtant, lorsque le Monsieur pose sa caméra sur ses combattants en train de se corriger le faciès, il semble touché par la grâce. Sa mise en scène assez pauvre lors des scènes d’intrigue, devient alors inspirée et magnifiquement aérienne – quant elle ne relève pas du génie pur et dur. Les coups et les gueules cassées fourmillent à l’écran tel un divin ballet, sublimé par la souplesse des déplacements et la rapidité des coups de l’art martial représenté – le Pencak-Silat. De quoi faire grimper le compteur à testostérone directement à « température maximale ». Pas de doute, le Monsieur sait y faire, et il est généreux.

Alors, quoi ?

Alors, je dirais qu’il est difficile de ne pas recommander The Raid 2 à tout amateur de mise en scène léchée et de pan-en-plein-dans-la-geule. Ami, il est dorénavant difficile d’ignorer l’Indonésie en matière d’action cinématographique outrancière. Les autres, ne vous forcez pas, le film ne propose guère plus et est au demeurant, un peu trop long.

Réalisé par Gareth Evans, The Raid 2 : Berandal est attendu dans nos salles pour le 23 juillet 2014 avec Iko Uwais, Julie Estelle, Alex Abbad, Yayan Ruhian et Donny Alamsyah.

Restez connectés avec nous sur les réseaux sociaux pour découvrir toutes les news cinéma et les dernières critiques cinéma.

Votre soutien est important pour Eklecty-City, retrouvez toutes les actualités pop culture sur les réseaux sociaux : Facebook, Threads, Instagram, Twitter.

Vous avez aimé ? Partagez :

Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

Sur le même sujet

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.