Alors que Terminator Dark Fate sera sur nos écrans dans quelques petites semaines, Tim Miller continue la promotion du film. La dernière interview du réalisateur avec Fandango commence à faire le tour du web et des forums de cinéma. En effet, les propos de Miller inquiètent une fois de plus certains fans.
Lorsque Fandango interroge le réalisateur au sujet de la trame des deux films originaux de James Cameron, qui consiste à supprimer Sarah dans le premier, John dans le second, afin que Skynet remporte la guerre contre l’humanité, Tim Miller répond : ‘je dirais que les deux premiers films portaient sur l’arrêt du jugement dernier et la montée des machines. Et je dirais que ce film parle de l’arrêt du jugement dernier et de la montée des machines, parce qu’à la fin de T2, Sarah pensait que ses actions avaient peut-être empêché le jugement dernier, mais ce n’est pas le cas. Et ce que nous constatons dans notre film, c’est que la montée de l’IA est inévitable et que le jugement dernier est inévitable.‘
Déjà nous voyons que comme dans Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines, la montée de l’IA est inévitable ainsi que le jugement dernier. Dark Fate recycle donc T3.
Concernant le personnage de Dani Ramos (Natalia Reyes) et du transfert de responsabilité, Dani est la nouvelle Connor, Miller répond :
‘Je pense que ce film parle du transfert de responsabilité à quelqu’un d’autre. Quand Sarah a détruit Cyberdyne à la fin du deuxième film, cela a changé l’avenir. Le changement s’est poursuivi au fil du temps et a pris le pas sur ce qui existait auparavant et a écrit un nouvel avenir. Il se trouve que cet avenir est semblable, et peut-être même plus sombre que celui qui existait avant elle. Donc, nous voyons le changement, mais cela n’a pas vraiment de sens en ce qui concerne les voyages dans le temps, mais si vous changez quelque chose à l’avenir, le résultat sera différent. De nouveaux héros s’élèveraient, de nouveaux défis se poseraient, et cet avenir serait différent de celui qui existait auparavant. Il n’y a qu’un avenir.‘
Il revient ensuite sur le classement R-Rated du film. Le réalisateur de Deadpool évoque ce qu’à dit James Cameron. Au début du tournage, certaines scènes été tournées pour deux versions – PG-13 et R-Rated – avant que Dark Fate se voit attribuer très rapidement un classement R. Le réalisateur explique que le PG-13 aurait été un problème car ‘on ne peut pas empêcher Linda Hamilton de dire : ‘Salut, connard.’ Elle aime jurer.‘
Fandango l’interroge ensuite sur les arguments qui ont poussé Linda Hamilton à revenir : ‘Je pense que si vous connaissiez Linda, vous verriez que ce n’est pas une femme qui peut être convaincue de tout. Je pense qu’elle croyait que c’était le bon moment pour revenir pour de nombreuses raisons. Je pense que le retour de Jim était l’une d’entre elles. Je pense qu’elle a aimé l’histoire initiale que nous lui avons présentée sur ce que ce serait.
Mais je pense, vraiment, la chose la plus importante est qu’elle pensait qu’il serait intéressant de voir ce qui était arrivé à son personnage dans les années qui ont suivi quand elle a fait ce grand pas à la fin du deuxième film. Comment cela s’est-il passé, et cela s’est-il passé d’une façon intéressante pour son personnage ? Ce n’est pas quelqu’un qui veut que ce soit une promenade facile. Elle ne voulait pas que Sarah suive un chemin facile. Elle aime que ce soit sombre et intéressant.‘
Tim Miller ajoute au sujet de l’évolution du personnage de Sarah Connor dans le film : ‘Je l’ai toujours considéré comme un examen des conséquences des choix qu’elle fait. Et ce film a un aspect de voyage dans le temps, bien sûr, mais nous avons tous fait face au même problème où vous prenez des décisions dans votre vie qui auront de grandes conséquences dans l’avenir selon la voie que vous choisissez et les décisions que vous prenez, et parfois vous devez prendre ces décisions sans une compréhension complète des implications de ces décisions. Et c’est quelque chose à laquelle tout le monde peut s’identifier, et souvent, comme nous en avons tous fait l’expérience, j’en suis sûr, ces décisions ne fonctionnent pas toujours bien. Je pense donc que ce film raconte l’histoire de Sarah en train d’examiner les implications de ces décisions.‘
‘Et c’est presque comme si Jim l’avait préparé pour une suite, même si vous n’aviez pas l’impression d’attendre une suite à la fin de Terminator 2. Quand Sarah dit : ‘Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais pour la première fois, je l’affronte avec espoir.’ Il s’avère qu’elle avait tort. Mais j’ai l’impression qu’il faut qu’il y ait une explication parce qu’elle a dit : ‘J’ai fait des conneries ici et je ne sais pas ce qui va se passer ensuite.’ C’est là que nous entrons en jeu et que nous disons : ‘Voilà ce qui se passe ensuite.‘
Nos confrères interrogent ensuite le réalisateur sur le retour d’Edward Furlong. Rappelons au passage que l’acteur n’était pas prévu dans le film, la production est allée chercher l’acteur après une interview de Tim Miller qui a dérapé et dans laquelle il disait ‘Si les fans de Terminator n’aime pas Dark Fate c’est qu’ils sont misogynes’.
Fandango demande : ‘Eddie Furlong est aussi de retour dans le rôle de John Connor. Qu’est-ce qu’il a pensé quand tu es allé le voir et que tu l’as lancé en revenant ?‘
Miller répond : ‘Je pense que le rôle d’Eddie est intéressant et je ne peux pas vraiment en parler.‘
Fandango insiste ‘D’accord, mais il est dans le film, non ?‘
Miller répond : ‘Oui. Eddie est dedans. Oui.‘
Ils évoquent ensuite le rôle d’Arnold Schwarzenegger dans Dark Fate. Arnold joue-t-il un méchant ou un bon T-800 ? La réponse de Tim Miller va dans le sens des fuites d’il y a plusieurs mois. L’introduction de Dark Fate débuterait juste après T2, un T-800 viendrait tuer John Connor, et ce T-800 vivrait parmi les humains avant d’aider Sarah par la suite :
‘Je pense qu’il joue ces deux rôles dans ce film. Selon le moment où vous entrez dans le film, il pourrait être les deux, c’est pourquoi je pense que c’est vraiment intéressant. Et les gens aiment tellement Arnold qu’ils sont tellement heureux quand il se montre, héros ou méchant. Ils adorent le voir à l’écran, ce qui était assez choquant pour nous parce que vous construisez des scènes d’une certaine façon et que vous pensez, dans votre cœur secret de petit cinéaste arrogant, que vous manipulez le public pour qu’il sente d’une façon ou d’une autre. Mais parfois le public a son propre agenda et avec Arnold Schwarzenegger, c’est presque toujours ‘Holy f**k, c’est Arnold. Yay !’ C’est un peu fou.‘
Fandongo revient ensuite sur Terminator 2 et le grand bond que propose le film en matière de technologie. Ils demandent au réalisateur s’il faut s’attendre à ce type d’exploit avec ‘Dark Fate’. Miller répond que non, les films Marvel s’en chargent déjà (il a vraiment dit ça) :
‘C’est difficile de dire que nous avons innové quand on le compare à des films comme Avengers : Endgame ou Infinity War, ou toutes les grandes choses que vous pourriez trouver dans un blockbuster de nos jours. Mais je dirai simplement que je sais que les racines de Terminator sont dans le découpage des effets visuels, mais aussi très pratique, et j’ai essayé d’adhérer à cette philosophie. Nous avons beaucoup d’effets pratiques où nous sommes sur place où nous faisons de vraies choses avec les acteurs dans des lieux réels. Mais je n’ai pas peur de la technologie numérique, et nous en avons beaucoup parce que je savais que l’action devait être grande et que nous n’avons pas hésité à le faire, et cela exige une certaine compréhension et un certain confort avec les VFX sur une plus grande échelle pour raconter une histoire plus grande. Je pense que, contrairement aux deux premiers films, qui sont des films d’action fantastiques, l’échelle de cette action est un peu plus grande que ces deux-là.‘
Concernant le personnage de Mackenzie Davis, un cyborg humain hybride, il confie : ‘Eh bien, il y a toujours cette trinité dans les films Terminator de Jim, où il y a la proie, le protecteur et le chasseur. Donc, si vous voulez accomplir cette trinité, Kyle Reese était le protecteur dans le premier film de Terminator et Sarah et le T-800 ont en quelque sorte rempli ce rôle dans le second. Nous savions que nous voulions la même chose. Nous voulions que quelqu’un revienne du futur pour nous dire comment c’était et ce qui s’était passé là-bas et pour revenir protéger Dani (Natalia Reyes) de la menace qui vient du futur. Et donc, nous avons lancé beaucoup de choses différentes, mais Grace était ce personnage que Joe Abercrombie a proposé et c’est comme ‘et si, dans le futur, ils utilisaient la technologie volée de la Légion (Ndlr : le nouveau Skynet) pour améliorer ces humains afin qu’ils deviennent des combattants mécaniques, et ils sont en quelque sorte les troupes de première ligne et ils peuvent tenir tête à la Légion ? Pas pour longtemps, mais assez pour laisser les autres s’échapper’. Ce sont en quelque sorte les troupes de choc, ou j’aime à les considérer comme l’espoir désespéré parce qu’elles meurent tôt et rapidement. Ils sont forts, rapides et vicieux, mais personne ne peut s’opposer aux forces de la Légion pour longtemps, juste assez longtemps, espérons-le, pour sauver tous les autres.
Grace vient de cette sorte d’éthique du sacrifice de soi, tout au long du film vous réalisez qui elle est et pourquoi elle a entrepris cette mission et ce qu’elle signifie pour Dani, et je pense que c’est assez incroyable. Ces nouveaux Terminators sont rapides, puissants et mortels. Ils sont entraînés au combat, mais ils sont très rapides. Ils sont durables mais pas invincibles. Et avec les bonnes armes dans le futur, ils pourraient très bien se défendre contre les Terminator, du moins sur une courte période. Mais ici, dans le passé, elle n’a pas d’armes du futur – donc, vraiment, tout ce qu’elle a, c’est son intelligence et ses mains. Mais elle est toujours formidable, et c’est ce qu’on voit. Et Mackenzie Davis (…) est tout simplement fantastique.‘
(Ndlr : le background de Grace est selon-nous un mélange de Florence Langer – dans les comics RoboCops vs Terminator – de Kyler Reese, mais aussi de Marcus dans Terminator Renaissance. Et nous ne serions pas surpris, si Grace a une relation intime avec Dani…)
Au sujet du personnage joué par Gabriel Luna, Rev-9, Tim Miller confie qu’il s’agit d’un mix entre le T-800 et le T-1000 :
‘Eh bien, je pense que vous pouvez voir maintenant où va l’intelligence artificielle et que son but premier, du moins à court terme, est d’être de plus en plus humain. Ainsi, l’idée d’une IA avancée qui n’était pas au moins capable de faire semblant d’être humaine de manière tout à fait efficace ne m’a pas semblé plausible. La première chose que vous remarquerez, c’est que Gabe n’est pas une machine froide qui a une personnalité limitée comme Arnold. C’est un personnage à part entière. Il est plus humain qu’humain, et s’il est plus facile de charmer pour franchir un obstacle que de le tuer, de le poignarder ou de le briser, il le fera. Et il a ce pouvoir. Ensuite, vous voulez un Terminator mortel et capable, mais pas au point que nos héros n’aient aucune chance de se battre contre lui. Vous voulez avoir des limites et vous ne voulez pas qu’il ait des armes à plasma, ou des armes qui explosent comme une bombe nucléaire, ce qui veut dire que le film sera terminé rapidement. Nous avons donc créé ce qui suit : le meilleur des terminator T-800 avec l’endosquelette solide et le meilleur des terminator T-1000, c’est-à-dire une peau de métal liquide, et nous l’avons combiné en un seul qui vous offre une tonne et demie de nouvelles possibilités d’action, mais qui leur donne aussi de nouvelles capacités en matière de chasse. C’est beaucoup plus facile de diviser et de conquérir dans bien des cas, et c’est un peu ce que nous faisons dans de nombreuses scènes d’action, juste pour montrer à quel point il peut être efficace en se séparant. Il est plus fort ensemble, mais il y a une certaine valeur stratégique à pouvoir se séparer et combattre séparément. Et ils ont chacun aussi leur petite personnalité.‘
Le réalisateur aborde ensuite l’aspect émotionnel du film. L’émotion à toujours était au cœur des deux films originaux :
‘Oh, je pense que c’est extrêmement émouvant, et je n’invente rien quand je vous dis que j’ai encore regardé la fin ce matin parce que je montrais quelqu’un, et j’ai pleuré. Je pleure encore presque à chaque fois. C’est très puissant à la fin et je pense que c’est un témoignage de l’histoire, mais aussi de ce que les acteurs y ont apporté. Ils sont tous fantastiques. Nous n’avons pas de mauvaises performances. Ces acteurs l’ont vraiment apporté, et ça passe à l’écran, et tu as beaucoup de compassion et tu y crois, et tu te soucies d’eux quand tout commence à exploser.‘
Enfin, vous le savez Terminator Dark Fate est vendu comme un Terminator 3 dans lequel Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger passent le flambeau à une nouvelle génération. Ce Terminator serait aussi le premier opus d’une nouvelle trilogie. Si le film vient conclure l’histoire des Connor, il laisse une porte ouverte pour d’autres nouvelles histoires.
‘Je pense que oui. Si vous regardez Terminator 2 d’un angle légèrement différent, cela a ouvert beaucoup d’intrigues parce que Sarah dit : ‘Je ne sais pas ce qui se passe ensuite.’ Je pense qu’il est exagéré de dire que nous essayions d’établir une nouvelle trilogie et c’est ce que nous avons entrepris de faire. (…) Nous ouvrons certainement beaucoup de portes, mais je n’ai pas l’impression que le film se termine de manière insatisfaisante, à moins que vous pensiez que Terminator 2 s’est terminé de manière insatisfaisante.‘
Réalisé par Tim Miller, d’après un scénario de Billy Ray (The Hunger Games) basé sur une histoire de James Cameron, Tim Miller et David Ellison, Terminator Dark Fate est attendu dans nos salles pour le 23 octobre avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton (Sarah Connor), Mackenzie Davis (Grace), Natalia Reyes (Dani Ramos), Gabriel Luna (Un Terminator), Diego Boneta, Edward Furlong (John Connor CGI Cameo) et Jude Collie (John Connor jeune, doublure).
Perso y’a rien qui me choque dans les propos de Tim Miller, le scénario qui avait fuité me semble tout à fait cohérent avec les deux premiers films de James Cameron