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Terminator : Dark Fate – James Cameron déconnecté en défendant l’indéfendable

En défendant Terminator : Dark Fate, James Cameron montre qu’il est déconnecté de l’évolution de la franchise et de son public.

Il n’y a rien de mal à vieillir, on gagne en maturité et en sagesse, même si cela s’accompagne parfois de quelques cheveux en moins. Là où cela devient problématique, c’est lorsque l’on n’est plus en phase avec le monde actuel. Vous savez, ces fameux ‘c’était mieux avant’ ou encore ‘on ne peut plus rien dire’, et ceux qui sont dans un déni complet de la réalité. Tout cela pour dire que James Cameron est désormais tout simplement vieux, et sa dernière sortie sur Terminator : Dark Fate en témoigne.

Lors d’une interview avec Empire Magazine, James Cameron a abordé l’échec de ‘Dark Fate’, le sixième opus responsable du déclin de la franchise. Le réalisateur maintient que ce film est le troisième meilleur de la saga, après les deux premiers opus.

Personnellement, je pense que c’est aussi bien que tout ce que nous avons fait à l’époque. […] Nous avons atteint notre objectif », a déclaré Cameron. « Nous avons fait une suite légitime à un film où les gens qui allaient au cinéma à l’époque où il est sorti sont tous morts, retraités, infirmes ou atteints de démence. C’était un échec. Il n’y avait rien dans le film pour un nouveau public […] Notre problème n’était pas que le film ne fonctionnait pas. Le problème, c’est que les gens ne sont pas venus. Je l’ai dit plusieurs fois au [réalisateur] Tim Miller. J’ai dit : ‘J’ai torpillé ce film avant même que nous ayons écrit un mot ou tourné un pied de pellicule’‘.

Celui qui vient de rejoindre le conseil d’administration de Stability AI semble une nouvelle fois déconnecté de la réalité en affirmant que le public cible du film est soit décédé, soit retraité, soit atteint de démence. En réalité, les enfants des années 80 et 90, biberonnés à la pop culture, constituent aujourd’hui la base de fans la plus importante de la franchise. Terminator : Dark Fate n’a pas fonctionné pour une raison simple : son écriture, son casting et, dans une certaine mesure, sa direction. Nous y reviendrons plus bas.

Cameron a également exprimé son mécontentement quant à certaines décisions prises durant la production du film : ‘J’ai eu l’impression que beaucoup de chemins ont été empruntés qui n’étaient pas nécessaires », a déclaré Cameron. « Je suis moi-même monteur et j’ai donc donné des notes à la fois générales et très spécifiques. J’ai poursuivi ce processus jusqu’à il y a environ deux mois et demi, lorsque nous avons verrouillé l’image… J’ai été très impliqué dans l’écriture et j’ai été très impliqué dans le montage du film. Et pour moi, le découpage est vraiment une extension de l’écriture.

Terminator : Dark Fate : Un naufrage annoncé et des tensions créatives

Initialement, il y a The Terminator (1984) de James Cameron, un chef-d’œuvre d’épouvante qui a remporté le Grand Prix du Festival du film fantastique d’Avoriaz en 1985. Le film a une suite en 1991, ‘Terminator 2 : Le Jugement Dernier‘, qui redéfinit à jamais le concept de blockbuster américain et qui, plus de 30 ans après, surpasse encore de nombreux blockbusters actuels. James Cameron se détache de la franchise dont les droits passent de mains en mains, jusqu’à ce qu’il en récupère une partie en 2019.

En 2003, ‘Terminator 3: Le Soulèvement des Machines‘ de Jonathan Mostow laisse les fans mitigés, mais surprend avec sa fin nihiliste, audacieuse pour l’époque. En 2009, ‘Terminator Renaissance‘ de McG, bien que imparfait, s’inscrit dans la continuité des trois précédents et propose de nouvelles idées pour le lore de la saga. Par la suite, les droits de la franchise passent entre les mains de Paramount et de Skydance avec David et Megan Ellison, les producteurs qui feront beaucoup de mal à la saga.

Annoncés comme le premier opus d’une nouvelle trilogie avec le potentiel de lancer des séries dérivées, ‘Terminator Genisys‘ (2015) et ‘Terminator : Dark Fate‘ (2019) enterrent pour de bon le Terminator. Durant la promotion de ‘Terminator : Dark Fate‘, nous apprenons qu’il y a eu de nombreuses tensions entre le réalisateur Tim Miller et James Cameron, qui envoyait chaque matin de nouvelles notes pour le scénario. Il y a eu notamment de nombreux différends créatifs durant la post-production entre Tim Miller et James Cameron, qui a imposé ses choix.

On oublie souvent que derrière les deux premiers ‘Terminator’, ce n’est pas uniquement James Cameron. Une équipe composée de William Wisher Jr., George Costello, Adam Greenberg (photographie), Stan Winston et Brad Fiedel pour la musique, et d’autres, a grandement contribué au succès des deux premiers films. Sans une équipe technique de luxe, on n’arrive à rien. ‘Terminator’ a définitivement perdu ses fans avec ce dernier film qui, dès son annonce comme suite directe au second opus, en ignorant Terminator 3 & 4.

L’erreur de la production a été de surestimer l’impact d’un film Terminator et du « retour » de James Cameron. À la sortie de ‘Dark Fate’, hormis les fans et les nostalgiques du cinéma d’action des années 80 et 90, le public se désintéressait de la saga ‘Terminator’. Dès l’annonce du projet et de sa tournure, la production s’est mis à dos ceux pour qui ‘Terminator’ signifiait encore quelque chose. Cela s’est ressenti au box-office : le démarrage en France est le pire de la saga, avec moins de 450 000 spectateurs en première semaine, contre près de 667 000 pour ‘Genisys’.

‘Dark Fate’ était un naufrage annoncé avant même sa sortie. Mais aujourd’hui, James Cameron veut encore nous faire croire que nous n’avons pas compris le film. Aujourd’hui, ‘Renaissance’ reste la meilleure proposition de suite à T3 avec en parallèle la série ‘Les Chroniques de Sarah Connor‘ de 2009. Composée de deux saisons, la série se place comme une suite alternative au second film de James Cameron et est également l’une des meilleures propositions de suite à la franchise.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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