Après les premiers avis dithyrambiques de Joker, un autre fait du passage de Joker à la Mostra de Venise 2019 vaut la peine d’être mentionné. Joaquin Phoenix a rendu un hommage à l’acteur Heath Ledger.
Heath Ledger était l’un des comédiens les plus appréciés de sa génération. Sa carrière a été marquée par son rôle d’Ennis del Mar dans Le Secret de Brokeback Mountain et celui du Joker dans The Dark Knight. Pour The Dark Knight (2008) de Christopher Nolan, Heath Ledger a eu la lourde tâche de succéder à Jack Nicholson, qui a interprété Joker dans le Batman (1989) de Tim Burton.
Dans le film de Nolan, Heath Ledger propose une interprétation totalement différente que celle de Jack Nicholson. Beaucoup ont essayé de savoir quelle était la meilleure. En réalité, il n’y en pas, car nous avons deux incroyables prestations de ‘deux clowns’ qui n’ont rien en commun. Tout le monde s’accorde à dire que le Joker (Heath Ledger) vole la vedette à Batman (Christian Bale).
De The Dark Knight à Joker
Heath Ledger s’est totalement investi dans le rôle au point qu »il est devenu le Joker’. Pour préparer le rôle, il s’est isolé, il a rédigé plusieurs carnets avec des notes etc. on connait cette histoire, son implication fut totale. L’acteur est décédé plusieurs mois avant la sortie de The Dark Knight. Il obtient pour son rôle du Joker et à titre posthume, trois récompenses : un Golden Globe, un BAFTA et un Oscar (en tant que meilleur acteur dans un second rôle).
Le Joker d’Heath Ledger a marqué les esprits. Le comédien est aussi un ami proche de Joaquin Phoenix. Ce n’est pas donc surprenant que – lors de la conférence de presse du film à la Mostra de Venise 2019 – l’acteur ait interrogé sur le Joker de son ami. Phoenix a répondu :
‘Le Joker de Heath est inaccessible à tous. J’honorerai sa mémoire. Sur le plateau, c’était comme s’il était à côté de moi. Je t’aime Heath, mon ami et mon frère. Tu me manques.’
L’acteur est également revenu sur la préparation du rôle. Il a expliqué que c’était sans doute à ce jour le rôle plus difficile de sa carrière. Au sujet du rire du personnage Joaquin Phoenix indique : ‘Ce n’était pas facile de trouver le rire maléfique parfait (…) Je n’ai jamais eu un personnage comme celui-ci, aussi difficile, en constante évolution‘.
Auparavant, l’acteur avait refusé tous les rôles en lien avec la bande-dessinée. Quand il a accepté celui du Joker, la préparation à de suite commencé. Il a suivi un régime strict, abandonnant toute vie sociale pendant des mois, afin de ne pas tomber dans la tentation. Son personnage, Arthur Fleck (Joker), est affecté par un dysfonctionnement cérébral qui entraîne des rires pathologiques, des troubles mentaux. Souvent, les personnes atteintes de cette maladie, perdent beaucoup de poids.
Parmi les défis les plus difficiles, trouver le bon rire : ‘Je n’étais pas sûr que je le trouverais. Todd avait décrit le rire comme quelque chose de douloureux, c’était le Joker qui essayait d’émerger. Nous avons tous une idée du rire du Joker, nous avons dû inventer le nôtre, quelque chose de nouveau qui n’était pas ridicule. J’ai fait écouter plusieurs versions à Todd.‘ confie Joaquin Phoenix.
Todd Philips ajoute ‘Nous en avons développé au moins trois et chaque rire correspond à des moments différents. Le rire final est une pure joie.‘
Phoenix à nouveau évoqué la difficulté de saisir son personnage : ‘J’ai travaillé dans les mois précédents le tournage, puis du premier au dernier jour de tournage, en essayant de découvrir de nouvelles facettes de sa personnalité, mais le personnage était en constante évolution. Dès que j’ai découvert quelque chose, j’ai pris du recul, mais je voulais qu’il reste un mystère.‘
Le réalisateur ajoute : ‘Nous avons travaillé ensemble sur tous les détails et les discussions n’ont jamais cessé, jusqu’à ce que le film soit terminé et nous avons souvent pensé que nous voulions retourner quelques scènes parce que, avec le temps, nous connaissions mieux la personnalité d’Arthur‘.
Pour conclure sur la personnalité du personnage, Joaquin Phoenix explique : ‘Pour comprendre qui il était et le définir, j’ai lu en particulier un livre sur les assassins politiques que j’ai trouvé intéressant, et qui décompose les différents types de personnalités qui font ce genre de choses. Je voulais la liberté de créer quelque chose qui n’était pas identifiable. C’est un personnage fictif, et je ne voulais pas qu’un psychiatre puisse identifier le genre de personne qu’il était « , poursuit Phoenix. « Nous avons commencé à lui parler des médicaments et des problèmes qu’il pourrait avoir, mais[je pensais] qu’il ne fallait pas s’aventurer là-dedans. Nous voulons avoir l’espace pour créer ce que nous voulons. Tout au long du tournage, chaque jour, nous avons eu l’impression de découvrir de nouveaux aspects du personnage et des nuances de sa personnalité, jusqu’au tout dernier jour.‘
Enfin, pour les pas de danse et les mouvements du Joker, l’acteur s’est inspiré de Ray Bolger dans ‘The Old Soft Shoe‘.
Arthur, qui se consacre à prendre soin de sa mère malade, cherche toutes les figures paternelles qu’il n’a jamais eues, du riche homme d’affaires Thomas Wayne à l’animateur de télévision Murray Franklin. Pris dans une existence cyclique au bord du précipice de la réalité et de la folie, une mauvaise décision entraîne une réaction en chaîne d’événements qui s’intensifient et finissent par être mortels.
Réalisé par Todd Philips qui signe également le scénario avec Scott Silver, Joker est prévu pour le 9 octobre 2019 dans les salles avec Joaquin Phoenix (Arthur Fleck), Douglas Hodge (Alfred Pennyworth), Dante Pereira-Olson (Bruce Wayne), Zazie Beetz (une mère célibataire), Robert De Niro, Bill Camp, Frances Conroy (la mère du Joker), Brett Cullen (Thomas Wayne), Glenn Fleshler, Douglas Hodge, Marc Maron, Josh Pais et Shea Whigham.
Todd Philips officie également à la production aux côtés de Bradley Cooper.