Pablo Larraín a été prolifique durant la fin d’année 2016 et l’est toujours en ce début de l’an de grâce 2017. En plus de Neruda, le réalisateur americano-chilien signe un autre film : Jackie. Retraçant une infime partie de l’une des premières dames de Etats-Unis les plus connues et distinguées.
La mort de JFK
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. John Fitzgerald Kennedy part en tournée dans toute l’Amérique du Nord en vue de se faire réélire en 1964. Son assassinat à Dallas en 1963 secoua la terre entière, laissant ainsi la présidence à Lyndon Johnson.
L’autre question est de savoir comment Jacqueline Kennedy a vécue cela ? Son point de vue ? Son ressentie ? La perte de son mari ?
Pablo Larraín nous montre une première dame à la fois naïve, mièvre et surtout forte malgré les apparences. Le contexte politique tendu de l’époque : guerre du Viêt Nam, guerre froide, la baie des cochons a ébranlé l’Amérique et le reste du monde. Malgré cela, la fierté de la famille Kennedy fut éloquente.
Un biopic intéressant ?
Jackie fait partie de ces œuvres fictives figées dans une partie de notre Histoire. Le film mélange images d’archives et fiction. Les deux sont mélangées pour ne former qu’une seule et même réalité : celle que nous avons apprise ou que certains ont pu vivre en direct.
L’œuvre est intégralement portée par Natalie Portman. Elle ne joue pas un rôle, elle est, elle incarne Jacqueline Kennedy. Une très grande prestation nous est donnée durant 1h42.
Ce biopic retranscrit l’avant assassinat où Jackie entreprend l’aménagement de la Maison-Blanche. Cela nous permet de voir des images d’archives retravaillées avec Natalie Portman. Le meurtre du 35ème président est montré avec la première dame tenant son mari mort à ses côtés. Elle demeure avec lui jusqu’à l’enterrement de ce dernier où Jacqueline a mis les bouchées doubles pour que la cérémonie d’enterrement rivalise avec celle d’Abraham Lincoln lui aussi assassiné durant son mandat présidentiel, 5 jours après la fin de la guerre de sécession.
Un jeu d’acteur monstrueux et réellement impressionnant. Le biopic se veut neutre et intimiste. Nous vivant tous les événements de l’intérieur : la peur de Jackie, l’empressement de Johnson pour la présidence, le rôle de Bobby Kennedy (mort lui aussi en 1968).
Le film s’arrête aux funérailles et ne va pas plus loin.
Il n’explique pas la jeunesse de Jackie ni même l’après, son mariage avec le riche grec Onassis (dont il brisa le cœur de la belle chanteuse Maria Callas).
Si cette période de l’histoire vous intéresse alors Jackie suscitera fort probablement votre intérêt. Cela reste une période de l’Histoire passionnante que l’on ne peut ignorer.
Une réalisation soignée ?
Pablo Larraín offre une réalisation léchée et une mise en scène aux petits oignons. Toute l’attention est focalisée sur Natalie Portman et sa prestation. Nous voyons ainsi le contexte de l’Amérique avec un œil non pas frais mais ancien, avec les marques des années 60.
Nous ressentons la douleur de la perte à la fois du mari mais aussi du président, de cet homme incarnant l’état en ces temps difficiles. Certes le film est loin d’être marquant mais il fait le travail. On n’en ressort aucunement grandi par la réalisation ni par la photographie. Le film est terne, avec un grain ancien de l’image pour immerger le spectateur dans ces temps anciens.
Pour conclure ?
Si la question est : Faut-il aller voir ce film ? La réponse est : oui !
Jackie n’est certes pas le film de l’année, mais il est clairement bien partie pour se faire une petite place dans la cour des grands films. Il a tout de même de sérieux concurrents devant lui, mais cela prouve tout de même une chose : Natalie Portman demeure une très grande actrice et prouve aux yeux du monde entier qu’elle est et restera une talentueuse.
Chapeaux madame.
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