Un siècle après les meurtres de Whitechapel, la justice britannique pourrait officiellement nommer le tueur Jack l’Éventreur. Des preuves ADN relancent l’affaire.
L’énigme de Jack l’Éventreur fascine depuis plus d’un siècle. Ce tueur en série a assassiné au moins cinq femmes en 1888 à Londres. Les victimes, appelées les ‘Cinq Canoniques’, incluent Mary Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddowes et Mary Jane Kelly.
Depuis les meurtres, de nombreux suspects ont été évoqués, parmi lesquels des personnages aussi divers que le médecin Francis Tumblety, l’artiste Walter Sickert, ou encore l’avocat Montague Druitt. Des théories ont même impliqué des membres de la famille royale, notamment le prince Albert Victor. Mais malgré les enquêtes et les spéculations, aucun de ces suspects n’a pu être formellement relié aux crimes. Cependant, un nom revient avec insistance : Aaron Kosminski, un immigré polonais, coiffeur de son état, qui a été interné dans un asile psychiatrique après les crimes.
Récemment, des analyses ADN ont ravivé les débats sur sa culpabilité, apportant un nouvel éclairage sur cette vieille affaire. Cette découverte a poussé les descendants des victimes à réclamer une nouvelle enquête judiciaire.
Une demande officielle de réouverture d’enquête
Le mois derniers, le Daily Mail a révélé que les proches de Catherine Eddowes veulent une nouvelle inquisition judiciaire, appelée inquest en droit britannique. Cette procédure, menée par un coroner, vise à examiner les circonstances d’un décès afin d’en établir officiellement la cause et les responsabilités.
Ils s’appuient sur des tests ADN effectués sur un shawl ensanglanté, retrouvé sur la scène du crime en 1888. Ce tissu, acheté aux enchères en 2007 par Russell Edwards, porterait les traces génétiques de la victime et de Kosminski. Karen Miller, descendante d’Eddowes, estime que la justice doit intervenir.
‘Nous avons la preuve, maintenant nous avons besoin de cet inquest pour nommer légalement le tueur.‘ L’avocat Tim Sampson, qui soutient cette demande, considère que ‘ce refus de rouvrir une enquête envoie un mauvais signal sur les violences faites aux femmes‘.
Si l’Attorney General accepte cette requête, un juge de la Haute Cour examinera l’affaire.
Des résultats ADN qui ravivent les spéculations
Dans un autre article du Sun, il est rapporté que Russell Edwards, à l’origine des analyses, a obtenu une correspondance génétique ‘à 100 %’ entre Kosminski et un descendant vivant. ‘C’est difficile de décrire l’émotion que j’ai ressentie en voyant ce résultat indiscutable‘, a-t-il confié. Ce témoignage renforce la conviction des familles des victimes que la justice doit enfin reconnaître la vérité.
Russell Edwards a embauché une équipe juridique pour obtenir une reconnaissance officielle des faits. L’affaire ne se limite pas à un simple test ADN. Le chercheur affirme avoir découvert des liens entre Kosminski et les Francs-maçons, suggérant que cette organisation aurait pu protéger le suspect en l’internant plutôt qu’en le traduisant en justice.
Une révélation qui divise la communauté scientifique
E! Online a évoqué les critiques émises par plusieurs experts en génétique. L’étude initiale publiée en 2019 dans le Journal of Forensic Sciences présentait un schéma au lieu des séquences génétiques précises, empêchant une analyse indépendante. Le scientifique Walther Parson a affirmé que ‘le lecteur ne peut pas juger du résultat sans ces données essentielles‘. Son confrère Hansi Weissensteiner a ajouté que l’ADN mitochondrial utilisé ne permet que d’exclure un suspect, pas d’identifier formellement un coupable.
La pression monte pour qu’un tribunal tranche enfin cette affaire. Si l’Attorney General valide l’inquest, la Haute Cour pourrait inscrire définitivement le nom d’Aaron Kosminski comme celui de Jack l’Éventreur. Cependant, sans consensus scientifique, le mystère risque de perdurer encore longtemps.
Jack l’Éventreur dans la culture populaire
L’identité mystérieuse de Jack l’Éventreur et la nature macabre de ses crimes ont inspiré de nombreuses œuvres littéraires, cinématographiques et télévisuelles. Parmi les adaptations, citons le film ‘From Hell‘ (2001), avec Johnny Depp, qui explore une théorie conspirationniste autour des meurtres de Whitechapel.
La série télévisée ‘Sliders : Les Mondes parallèles‘ a également abordé ce mythe. Dans l’épisode 13 de la saison 3, intitulé ‘Un monde de stress‘ (‘Murder Most Foul‘), les protagonistes se retrouvent dans un univers où le Professeur Arturo est hypnotisé pour incarner un détective nommé Reginald Doyle, rappelant Sherlock Holmes, enquêtant sur des meurtres similaires à ceux de Jack l’Éventreur. Dans les jeux Metal Gear, le personnage Raiden, de son vrai nom Jack, a été surnommé ‘Jack the Ripper’ en raison de sa grande efficacité et de sa brutalité en tant qu’enfant soldat sous la tutelle de Solidus Snake.
Jack l’Éventreur est fréquemment évoqué dans des romans, bandes dessinées, jeux vidéo et pièces de théâtre.