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[CRITIQUE] Final Girl : la promenade bucolique de trop

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Final Girl est le premier film de Tyler Shields, photographe de son état. Et ça se sent. Beaucoup trop.

Final Girl c’est l’histoire d’une petite fille dont les parents ont été tués. Recueillie par un homme, elle sera entraînée jusqu’à l’âge adulte pour devenir la « final girl » : une tueuse de tueurs.

Enfin je crois, car il y a dans le scénario de Final Girl, plus de trous que dans une partie fine du baron De Dorcel.

Le spectateur est donc invité à passer de la petite fille « traumatisée » à la jeune femme qui s’entraîne mollement à étrangler et à marcher pieds-nu sur des cailloux. Pendant ce temps, un quatuor de jeunes rupins n’a rien trouvé de mieux pour se divertir que de chasser des filles dans la forêt. Bref, Final Girl est un mélange malheureux de tout et de rien, quelque part entre Nikita, Les Chasses du comte Zaroff et le film-d’auteur-calibré-Sundance.

Le résultat est un manque d’inspiration flagrant confinant à la vacuité. Cette sensation de vide n’est pas étrangère aux deux personnages principaux (la fille et son coach) sans intérêt. Au bout de 20 minutes d’explication fumeuse, il devient très difficile d’éprouver une quelconque empathie pour ces personnages tièdes et mous comme des flans. Ce qui n’empêche pas le film d’étirer l’exposition des personnages sur plus de 50 minutes.

Ce n’est pas beaucoup mieux du côté du quatuor de chasseurs aristocrates, qui fait office de compilation des traits de caractères les plus courants chez les vilains au cinéma (l’excité, le taiseux, le charmeur…). A chaque plan, les quatre poseurs implorent le « cool » ; chaque image tente de les sublimer, d’en faire des êtres à la fois raffinés et maléfique, superbe et menaçants. Mais malgré tous les efforts fournis pour rendre les personnages cools et intéressants, il ne reste qu’un cabotinage horripilant doublé d’un casting aveugle. Si les acteurs ne semblent pas amateurs pour un sous, ils n’ont clairement pas leur place ici ; tout particulièrement cette héroïne/tueuse, simplement douce et jolie. A chaque fois qu’elle colle une droite à un méchant garçon, son geste est maniéré et précieux. Difficile donc de croire, ne serait-ce qu’un instant, à l’ébauche de scénario que propose Final Girl puisque son personnage principal n’a aucun sens.

Ce désintérêt total pour le fond n’a d’égal que le soin méticuleux porté à la forme. Situé dans des décors inspirés des années 50 américaines, Final Girl flatte l’œil. D’autant que le réalisateur n’est pas avar en matière de stylisation de l’image. Et c’est beau. Très beau. Trop beau ? Le réalisateur s’est laissé dépasser par son amour de la photographie et à tout misé sur l’image. Final Girl ressemble à une excuse pour faire de belles images avec de beaux acteurs. Le spectateur s’en contentera-t-il ?

En ce qui me concerne, Final Girl n’est pas véritablement un film, plutôt une tentative prétentieuse d’appâter le spectateur avec une belle vitrine sans rien derrière.

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Colin
Colin
Chroniqueur graphique névrosé, passionné de cinéma de bourrinage vidéo-ludique et de Russ Meyer.

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