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Dinosaur Hunters : La culture du mashup a son blockbuster

Après des mois de travail, le réalisateur Antonio Maria Da Silva dévoile Dinosaur Hunters, le premier long métrage mashup avec une narration classique de type ‘blockbuster d’aventure américain’, rien que ça.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, arrêtons-nous un instant sur Antonio Maria Da Silva dit AMDS Films. Antonio est un réalisateur français passionné par la Pop Culture et qui, depuis les années 2000, fait les beaux jours du web francophone avec ses mashups. Vous vous souvenez de ces vidéos mettant en scène Terminator Vs RoboCop que l’on partageait sur les forums cinéma ? C’est Antonio Maria Da Silva.

Le réalisateur, maitre incontesté du mashup, partage ses créations sur sa chaîne Youtube qui sont également relayées par les médias américains spécialisés dans le cinéma. À chaque mashup, nous sommes en face d’un tour de force. À chacune de ses créations, le cinéaste place la barre toujours plus haute. Comme j’ai l’habitude de le dire, Antonio Maria Da Silva c’est aussi un conteur, il raconte de nouvelles histoires avec ce qui existe déjà. Citons Hell’s Club et ses suites qui réunissaient les personnages iconiques du septième art sur un même dance floor, The Carrie Mirror, The Psycho Mirror, Pulp Fiction, Heat à la sauce Sergio Leone, son hommage aux escaliers du Cuirassé Potemkine et son hommage au film de Chris Marker, La Jetée ou encore son chef d’œuvre Shining The Overlook Hotel, qui élevait le mashup au rang d’œuvre d’art. Avec Legends Rocky Balboa Vs Jake Lamotta, il mettait en scène Sylvester Stallone – Rocky Balboa – face à Robert De Niro – Jake Lamotta – un face à face entre les deux boxeurs iconiques pour nous raconter une histoire inédite de Rocky.

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Bruce Willis dans Dinosaur Hunters.

Dinosaur Hunters : Un hommage aux dinosaures des années 80 / 90

Il existe une île où tous les dinosaures herbivores vivent en harmonie. Tout au long de l’année des scientifiques peuvent s’y rendre afin de les étudier et même vivre avec eux. Depuis quelques temps un nombre inhabituel de dinosaures disparaissent, la communauté scientifique, le dr Robert Campbell (Sean Connery) entre autre essaient de comprendre ce qui se passe. les scientifiques disparaissent les uns après les autres, le dr Robert Campbell disparait à son tour, deux jours après une équipe de mercenaires (Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Bruce Willis, Dolph Lungren, Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris, Wesley Snipes, Nicolas Cage et le petit nouveau Dwayne Johnson) est envoyée à la recherche des scientifiques. Dinosaur Hunters compte plusieurs caméos, mais aussi des dialogues totalement inédits.

Dinosaur Hunters est un titre à double sens. En effet, Antonio Maria Da Silva souhaitait confronter des dinosaures aux ‘dinosaures’ des films d’action et de faire un gros blockbuster ludique, avec un petit message écolo derrière tout en faisant un hommage à cette génération des années 80 / 90.

Le réalisateur a commencé à travailler sur Dinosaur Hunters en 2017. Après plusieurs mois de pause, il s’est remis pleinement sur le projet en 2019. L’année dernière, il me confiait que le film devait initialement avoisiner les 60 minutes avant d’atteindre les 120 minutes cette année : ‘Le film dure deux heures pile. La durée a doublé en un an, car j’y ai vu un potentiel d’un grand film d’aventure et la durée s’est imposée d’elle-même.

S’il existe quelques longs-métrages mashups d’art et d’essai, Dinosaur Hunters est le premier long-métrage mashup avec une narration classique de type ‘blockbuster d’aventure américain’. Le plus grand défi pour le réalisateur était de donner l’impression de voir un film ‘normal’. En effet, à l’inverse d’un film traditionnel un scénario de mashup se construit durant le montage. Pour celui-ci, Antonio Maria Da Silva s’est occupé du scénario et a travaillé en duo pour les 52 pages de dialogues inédits et originaux qui parsèment le film.

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Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Chuck Norris et Sylvester Stallone dans Dinosaur Hunters.

Dinosaur Hunters : Un long métrage mashup narratif

Depuis la sortie du premier Hell’s Club en 2015, l’idée d’un mashup narratif au format long-métrage trottée dans l’esprit du réalisateur. Il me confie qu’il a ‘toujours voulu réaliser des mashups narratifs, mais je n’avais pas encore l’expérience et les capacités pour les réaliser. Je ne sais pas si vous souvenez de mon exemple de la boite de pandore, et bien maintenant j’en explore les moindres recoins, le déclencheur de tout ça a été Hell’s Club.

Qui dit dialogues, dit doublage. Le réalisateur confie à Eklecty-City que le film a bénéficié d’acteurs de doublage américains pour les dialogues. Concernant l’absence d’un doublage en français, il ajoute : ‘Je devais faire une version Française et au dernier moment les doubleurs Français m’ont lâché. Il a fallu réagir vite et travailler plus vite que prévu sur la version anglaise, heureusement avec l’aide inestimable de Alain Zind – le deuxième dialoguiste – nous avons pu finir avant l’avant première du 5 septembre au MashUp Film Festival.

Antonio Maria Da Silva affirme que Dinosaur Hunters est l’un des plus grands défis créatifs de sa vie, celui qui l’a fait énormément douté. Le projet a nécessité 6 mois entiers de travail étalés sur deux années : ‘A l’approche de l’avant-première au MashUp Film Festival, je travaillais environ 18 heures par jour sur les deux derniers mois.‘ Un travail récompensé par les nombreux retours positifs des spectateurs : ‘Les retours ont été fabuleux, je voyais des étoiles dans les yeux des spectateurs , cette avant première m’a rassuré sur le film et mon travail.

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Jean-Claude Van Damme dans Dinosaur Hunters.

Et la suite ?

Maintenant que Dinosaur Hunters est entre les mains du public, Antonio Maria Da Silva a d’ores et déjà de nouvelles idées. Je lui ai demandé s’il allait revenir à un format plus classique ou s’il a définitivement adopté le format ‘long’. Il répond :

À part Hell’s Club 3, si je le fais un jour, je ne pense pas revenir au format court. C’est tellement stimulant de raconter une histoire sur 1H30 et plus.‘ Le réalisateur ajoute qu’il développe trois idées : ‘un projet sans titre avec Alien, Predator, RoboCop et Terminator. Qui sera très différent de Dinosaur Hunters. Le deuxième s’intitule Time Project – The Era of Boogeymen, une histoire de voyage dans le temps avec Michael, Jason et les autres et The Overlook Hotel version long métrage.

En parallèle, Antonio Maria Da Silva prépare son premier film d’animation et finalise un long-métrage, Blood Dust qui devrait prendre rapidement le chemin des festivals.

C’est le moment de découvrir le mashup Dinosaur Hunters qui va réveiller le gamin en vous, celui qui rêvait devant le meuble à VHS. C’est probablement la vidéo youtube ciné de cette décennie qui interroge la condition des héros des 80’s 90’s. Une lettre d’amour au cinéma qui botte des culs.

Communiqué :

C’est un rêve cinéphile fou qui a d’abord porté le projet Dinosaur Hunter : proposer un film d’action qui aurait pu exister dans les années 80/90, et réunissant ses plus grandes stars de l’époque. Son créateur, le cinéaste Mashuper Antonio Maria Da Silva (Terminator Vs Robocop, Hell’s Club), a tenté un voyage dans le temps, comme pour pallier à l’absence d’une pièce cinématographique manquante qui aurait mérité d’être produite.

 

Dinosaur Hunter est un long-métrage mashup de 2h, format encore inédit pour cette pratique artistique particulière. L’hommage et la dimension commémorative cinéphile sont secondaires, puisque le film a été pensé comme une œuvre de fiction originale, avec récit structuré, dialogues entièrement réécrits, et voix-off. Dinosaur Hunter mène aussi une réflexion autour de l’imaginaire culturel que ces films d’action populaires suscitent, et sur la manière dont ils ont influencé, ou influencent encore, l’industrie cinématographique. C’est aussi, avant tout, un film d’aventure romanesque, dans la plus pure tradition hollywoodienne. Le réalisateur-mashuper a toutefois introduit un thème assez original, celui de l’écologie : comment la présence musclée (et forcée) de l’homme peut entrainer le dérèglement d’un équilibre naturel – questions jamais abordées par le cinéma d’action, puisque ses héros, au contraire, avaient précisément tendance à régler les conflits par la démesure ou la force brute.

 

Les créations d’Antonio Maria Da Silva sont toutes habitées par la question de la survivance des images, c’est-à-dire de la présence d’images passées, au présent. Son œuvre ne se limite pas à un catalogage esthétique d’un cinéma dit populaire et iconique américain, elle cherche davantage à en offrir une nouvelle (ré)écriture. Les récits générés s’inspirent des codes narratifs du cinéma emprunté, pour en proposer une statufication – c’est-à-dire la création d’une sorte de monument audiovisuel à la gloire d’un cinéma parfois délaissé par les théoriciens cinéma.

 

Le travail autour de la parole a été pensé comme prolongement du double projet narratif et mémoriel qui traverse le long-métrage : les répliques creusent une réflexion sur le rayonnement de ces corps du cinéma d’action, qui ont été, en leur temps, la vitrine d’une Amérique triomphante. C’est cette thématique du reflet qui habite l’ensemble du projet Dinosaur Hunter, et qui rejoint finalement une profonde question que le mashup ne cesse de remettre en jeu : comment régénérer des images passées figées dans un éternel présent par une nouvelle mise en écriture, pour que l’image ne s’éteigne pas, et ne cesse jamais son activité.

 

Le cinéma-mashup permet finalement de repenser fondamentalement notre rapport au cinéma et appelle à une évolution dans son processus de création. Si un tel projet de long métrage est possible, par l’action du recyclage d’images existantes et par un considérable travail de recomposition des plans, mouvements, lumières, couleurs et effets spéciaux, alors aucune limite ne pourra retenir les créateurs pour proposer des projets ambitieux, originaux, et surtout dignes de diffusion au cinéma – pour que le cinéma puisse toujours se renouveler, encore et encore.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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