‘Trap’, le nouveau film de M. Night Shyamalan, est un thriller décevant malgré la performance d’un Josh Hartnett investi.
Un retour attendu avec ‘Trap’
M. Night Shyamalan revient au cinéma avec ‘Trap‘, un thriller mettant en scène Josh Hartnett dans le rôle d’un tueur en série. La bande-annonce et la campagne promotionnelle du dernier né de Shyamalan donnent le ton avec des accroches comme ‘30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur en série. S’échappera-t-il ?‘ et une bande-annonce nous promettant un huis clos dans une salle de concert, avec un jeu du chat et de la souris entre un tueur en série et la police, et possiblement un twist, comme on l’espère à chaque fois avec Shyamalan.
‘Trap‘ c’est l’histoire d’un serial killer, surnommé Le Boucher (The Butcher) par la presse, qui accompagne sa fille au concert de la popstar du moment, Lady Raven. Très rapidement, il réalise que tout ce concert est une mise en scène organisée par le FBI. En effet, les autorités ont bouclé le complexe afin d’appréhender le tueur en série, dont ils ignorent le visage, avec l’aide d’une profileur.
Un concept prometteur… mais un film décevant
Si les premières minutes du film semblent respecter ce que la campagne promotionnelle nous promettait, on assiste rapidement à un enchaînement de situations les plus ridicules les unes que les autres jusqu’à ce que le long-métrage embarque le spectateur en dehors de la salle de concert pour d’autres situations les plus aberrantes les unes que les autres avec des pseudos twists qui n’en sont pas. C’est tellement téléphoné que ça en est ridicule.
Arrêtons-nous sur le ‘twist’ que l’on attend à chacun des films Shyamalan. Dès ses débuts, le réalisateur nous a habitués à jouer avec nous, le spectateur, un peu comme quand Hideo Kojima joue avec les joueurs pour mieux les trahir. C’est cette sensation que l’on espère retrouver dans chacun des films de M. Night Shyamalan. On se souvient tous du tour de force qu’était Sixième Sens à sa sortie, avec Bruce Willis, ou encore des films comme Incassable. Après des années d’errance, Shyamalan est revenu avec les sympathiques ‘Old‘ et ‘Knock at the Cabin‘.
C’est pourquoi on frémissait d’impatience à la découverte de ‘Trap‘. Si ces dernières années, M. Night Shyamalan ne nous a pas proposé de twist majeur, qui nourrissent nos conversations, les deux derniers films cités ont au moins le mérite d’être efficaces. Le twist ne fait pas forcément un bon film, Shyamalan rejette d’ailleurs cette idée d’être un réalisateur à twist… mais ce n’est plus un réalisateur avec des propositions percutantes.
Josh Hartnett, l’unique atout
Certains critiques, pardon, influenceurs / influenceuses apprentis cosmocats, évoquent un film beaucoup plus profond qu’il n’y paraît, avec des thématiques comme ‘protéger sa famille’… Il n’y a pas à voir au-delà, car il n’effleure même pas cette thématique. Si vous recherchez cette thématique de protection de la famille et de contrôle sur son ‘passager noir’, regardez ‘Mr. Brooks‘. Un film de 2007 avec Kevin Costner et Demi Moore, qui a été très mal accueilli, mais qui a le mérite de faire le job sur ces thématiques. Évoquer le ‘passager noir’ dans cette critique n’est pas anodin, cela permet de rebondir sur ‘Dexter‘… ‘Trap‘ égale en psychologie de comptoir et twists fumeux les pires saisons de la série de Showtime.
Le film de M. Night Shyamalan a pour seul atout la présence de Josh Hartnett en tête d’affiche, un acteur que l’on aimerait voir plus souvent dans des premiers rôles. Il excelle dans ‘Trap‘, mais le film ne le mérite clairement pas. Le projet ressemble davantage à une vitrine pour ladite popstar, Lady Raven, incarnée par nul autre que la fille de M. Night Shyamalan.
Il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur le nouveau film de M. Night Shyamalan. La prestation de Josh Hartnett vaut la peine d’être vue… et peut-être vous réceptionnerez mieux que nous la proposition. Mais une fois de plus, avec les années, les succès de M. Night Shyamalan ressemblent davantage à des accidents de parcours, tant le réalisateur a une carrière plus que déséquilibrée.
