Aujourd’hui, Terrifier 2 arrive enfin dans nos salles obscures et voici la critique du film. Distribué par ESC avec la collaboration de Shadowz dans une centaine de salles et interdit aux moins de 16 ans, le troisième long-métrage de Damien Leone est une belle claque, saupoudré du charme et des ingrédients du cinéma d’horreur des années 80 et 90. Pour les aficionados du genre et surtout du slasher.
Les origines de Terrifier
Damien Leone, artisan en effets spéciaux, a débuté sa carrière avec deux courts-métrages, réalisés respectivement en 2008 et 2011, dont le dernier était Terrifier et dans lequel on retrouvait pour la première fois le tueur sanguinaire et cynique, Art the clown.
Personnage clownesque à la fois grotesque et sadique au look blanc et noir, avec un goût bien prononcé pour l’ultra-violence, Leone va développer encore plus l’univers de son tueur dans All Hallows’ Eve avec des moyens limités.
C’est ainsi qu’en 2016, il en fait un long-métrage. Doté d’un budget ridicule de 35000 dollars, le réalisateur réussit à se faire remarquer. Art the clown – joué par un autre acteur cette fois-ci, à savoir David Howard Thornton – est encore plus magnifié, dans son background et dans ses œuvres chirurgicales aux meurtres bien sadiques – une femme suspendue et attachée, se fait cisailler sans censure est d’une imagerie sale et macabre.
Malgré son faible budget, le film arrive à se distinguer par une photographie aux teintes rouges et bleues, une mise en scène et un montage plus que corrects. Une série B maline.
Les fondations sont posées. Le doute plane toujours sur les intentions d’Art the clown, de ses véritables origines.
La performance géniale de David Howard Thornton
Si Terrifier 2 est une réussite globale, il le tient incontestablement à l’acteur David Howard Thornton dans le rôle d’Art The Clown.
A chacune de ses apparitions, il se renouvelle. C’est surtout dans le mime et le non verbal que David Howard Thornton excelle vraiment. Son langage corporel, son maniérisme, son humour noir et macabre, la façon dont il victimise et punit ses proies, les poussent à bout, jouent avec elles, est à la fois choquante et très malsaine; L’interprète s’en donne à cœur joie.
Un véritable crash-test
D’une durée presque hallucinante pour le genre (un slasher de 2H18, c’est du jamais vu), Terrifier 2 est une sacrée expérience.
Si on peut reprocher que le second opus dure une heure de plus que son prédécesseur, ce n’est pas rien. Contrairement au premier volet, on se consacre davantage aux personnages, nouveaux pour la plupart, comme avec Sienna, jouée par l’actrice Lauren Lavera, voire même ce personnage horrifique et mystique qu’est « the little pale girl », fille à l’apparence dégradée, mortifère comme Art. Ces deux derniers se font un malin plaisir de balader leurs victimes.
De nouvelles pistes sont établies, et elles nous interrogent encore plus. Qui est véritablement Art the Clown ? D’où vient-il ? Pourquoi a t-il un penchant dans l’ultra-violence ? Quels liens a t-il avec les protagonistes ? A t-il un lien quelconque avec la famille de Sienna ?
Dans cette suite, le spectacle est au rendez-vous, et quel festival !
Les meurtres sont d’une violence inouïe; Tout y passe: démembrements, énucléations, têtes explosées, attaque faciale avec de l’acide et bien pire encore. Art the clown va très loin dans la mise en abyme de ses actes funestes. Et c’est quelque chose d’assez stupéfiant pour notre époque, puisque Terrifier 2 n’a subi aucune censure, et est passé sous silence. Tout est montré.
De l’horreur pure avec beaucoup de gore, du grotesque, et un zeste de fantastique, dont une scène qui n’est pas loin de rappeler un certain Freddy Krueger. La photographie comme le premier arbore les teintes rouges et bleues cette fois-ci plus poussées – du giallo assumé – la mise en scène, le découpage et le montage sont efficaces.
Certains penseront que Terrifier 2 aurait pu être plus court d’une vingtaine de minutes par exemple, Damien Leone ne l’a pas fait par hasard. Le final cut est amplement justifié, sachant que Terrifier 3 a été officialisé, et qu’il ne compte pas en rester là.
Sorti aux États-Unis en octobre dernier durant Halloween, Il a fait sensation. Rappelons avant tout, que Terrifier 2 n’a coûté que 250000 dollars, et a rapporté plus de 12 millions de dollars, ce qui est colossal. On se demande avec si peu de moyens, comment ce réalisateur a t-il pu nous pondre un tel film, sachant que ce dernier se diversifie dans ses lieux, du début à la fin, dans l’imagerie de ses scènes de meurtres, du développement du lore qu’entoure Art, ou encore sur la durée de son long-métrage.
Par ailleurs, il faut rajouter que Damien Leone a fait un boulot monstrueux : il est presque sur tous les fronts: réalisateur, scénariste, monteur, co-producteur, sound designer, et concepteur des effets spéciaux de son long-métrage.
Des reproches, des défauts, on peut lui en faire, et il en a; l’absence d’un thème horrifique culte par exemple – en dépit d’une bande-originale aux sonorités soignées – comme pour Halloween, Vendredi 13 ou encore les griffes de la nuit.
Néanmoins, et si l’on compare avec les productions actuelles du cinéma horrifique depuis quelques années, le film sort des sentiers battus. Une expérience malaisante, fun, sadique, drôle et terriblement efficace. Art the clown est définitivement le nouvel icône du cinéma d’horreur moderne. Terrifier 2 est quelque chose que l’on ne voit plus vraiment au cinéma, c’est devenu trop rare de nos jours. Rien que pour ça, on peut dire merci à Damien d’avoir proposé un un tel film d’horreur pour les fans du genre.
Conclusion
Une suite grandiloquente, écrasant le premier du nom, avec des idées, de l’humour noir, des scènes réussies, des personnages attachants, et un plaisir visuel du début à la fin. Le meilleur slasher depuis pas mal d’années.
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