Il est toujours réjouissant de voir des films japonais arriver en France. Cette fois-ci, c’est le dernier film de Ryo Takebayashi qui illumine nos salles obscures. Une comédie aussi horrifiante qu’attachante !
Bis repetita !
Voici un peu de contexte sur le récit de Comme un lundi :
‘Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que Yoshikawa et ses collègues endurent ! En plus des tracas habituels, ils sont piégés dans une boucle temporelle qui recommence chaque lundi. Entre deux rendez-vous clients, réussiront-ils à trouver la sortie ?’
Le film est un huis clos où tout recommence. Cela semble simple, mais le récit gagne en complexité au fur et à mesure. Nous suivons Yoshikawa, une salarywoman exemplaire pour qui le travail est sa vie, ou plus précisément sa carrière.
Elle aspire à quitter l’agence de publicité où elle travaille pour rejoindre une grande entreprise et suivre les traces d’une éminente businesswoman, au détriment de ses collègues qu’elle juge insignifiants et de sa vie amoureuse reléguée au second plan.
Tout est bouleversé par une boucle temporelle qui les contraint à revivre la même semaine indéfiniment. Deux collègues tentent de la convaincre de cette réalité, mais elle refuse de les croire, les prenant pour fous.
Cependant, ils parviennent à lui faire mémoriser le bruit d’un pigeon tapant contre la fenêtre. Chaque lundi, ce pigeon se cogne sur la vitre, réveillant Yoshikawa. Lorsqu’elle s’éveille et réalise que ses collègues avaient raison, l’intrigue prend son envol.
Le mystère de la boucle temporelle se dévoile durant votre séance, avec une résolution à la fois surprenante et touchante. Le film, un drame humain teinté de comédie et de mélancolie, vous attachera sûrement à l’un des protagonistes.
On assiste à une rédemption de la part de Yoshikawa, qui comprend et réalise ce dont elle a réellement besoin. Cette boucle temporelle est une aubaine pour elle, l’aidant à percevoir qu’elle était prisonnière d’une routine destructrice.
Comme un lundi est une réussite, magnifiée par un casting investi qui navigue entre comédie, drame et absurdité. Le film dépeint également le monde du travail au Japon et questionne l’obsession occidentale pour l’émancipation des personnages de leur addiction au travail. Les thèmes temporels, bien que difficiles à maîtriser, sont exécutés avec brio. La trajectoire de Yoshikawa est parfaitement articulée et il est gratifiant de la voir évoluer positivement.
Ici, il n’y a aucune fioriture de mise en scène, tout est brillamment calculé et aucune place à la fantaisie. Tout sert le propos et le suivi de cette quête du temps. Il en devient presque frustrant par moment de ne pas les voir trouver la cause et c’est là toute la beauté, c’est que le réalisateur et son long-métrage réussissent à nous faire ressentir des émotions fortes et différentes durant toute la projection.
Comme un lundi est un excellent film qui résonnera avec chacun à divers niveaux. Entre le travailleur acharné, celui qui se noie dans le travail pour ignorer ses problèmes personnels, ou les jeunes cherchant à trouver leur place, Ryo Takebayashi a su trouver l’équilibre dans ce qui est parfois une dynamique précaire en entreprise.