« Dis, Père Castor, tu nous raconte une histoire ?
– Nan, j’en ai marre de ces conneries, je vais à un concert de hardcore pour me changer les idées.
– C’est quoi le hardcore ?
– Demandez à Uriamu de vous expliquer le punk. »
Quand on dit « punk », on pense tout de suite à des types défoncés avec des crêtes crades en train de sauter partout (danse appelé « pogo »).
C’est pas faux, mais incomplet.
Le mouvement commence aux Etats-Unis, au début des années 70. L’Amérique se réapproprie le rock, après la vague mod britannique (The Who, Rolling Stones…); alors que les groupes comme Pink Floyd et Led Zeppelin explosent, une certaine contestation musicale (et sociale) se forme pour revenir à un son plus intuitif et plus sauvage, pour contrer l’influence grandissante du psychédélisme flower-power hippie, ainsi que le rock progressif avec ses solos de guitare qui semblaient interminables.
Cela débute avec ce que les spécialistes qualifie de « proto-punk ». En pleine récession économique, les grandes villes mondiales ne demandent qu’à s’embraser, la jeunesse à se révolter de ce qu’on leur propose. MC5, les Stooges (Iggy Pop), Patti Smith, les New York Dolls, Velvet Underground, se font une joie de crier plutôt que de chanter, de faire du bruit plutôt que de jouer. Le message se doit d’être percutant, allié avec une agressivité intentionnelle. Les chansons se doivent d’être courtes (plus de 3 minutes, c’est trop), très rythmées, avec un son plutôt basique. Un rock de non-initiés, totalement urbain, est né.
Mais les réels parents du punk restent les Ramones, élevant la musique rock au plus primaire. Jeans déchirés, blousons en cuir, aspect négligé, la base de l’uniforme vient d’eux également.
L’essor du punk au niveau mondial vient principalement, bien sûr, d’Angleterre. Malcolm McLaren revient en ’75 à Londres après avoir été le manager des New York Dolls. Il cherche à recréer cette scène révoltante et révoltée. Ce sera les Sex Pistols qui s’en chargeront. The Damned, The Clash, suivront peu de temps après après la dissolution du groupe London SS dont certains membres en faisait partie. Les nanas ne sont pas en reste, avec les formations Siouxsie and the Banshees et X-Ray Spex, dont les leaders sont des femmes, et le groupe The Slits (littéralement « les Fentes »), dont l’intégralité des membres sont féminins. L’aspect sulfureux de l’ensemble, son mépris pour le monde, présente le très nihiliste « No Future » comme slogan.
Le 1er décembre 1976, un incident achève le tableau : sur Thames Today, une émission télévisée londonienne de début de soirée, le guitariste des Sex Pistols Steve Jones insulte Grundy en direct à la télévision, ce qui lance une controverse médiatisée. Deux jours plus tard, les Sex Pistols, les Clash, les Damned, et les Heartbreakers entament le Anarchy Tour, une série de concerts à travers le Royaume-Uni, dont beaucoup seront annulés en raison de la réputation du punk. Et Sid Vicious n’était pas même encore le bassiste des Sex Pistols…
La seconde vague arrive. Alors que d’innombrables groupes et musiciens commencent à s’inspirer du punk, la scène californienne se lance, en tête de proue The Runaways (n’en déplaise aux filles, ce groupe est foutrement commercial, comme les Sex Pistols). Le « surf punk » et le punk hardcore s’affrontent, guerre due aux différences sociales et géographiques. En 1981, le hardcore prend le dessus sur la scène d’Hollywood, aussi bien au nord qu’au sud de la Californie; Black Flag était considéré à l’époque comme LE groupe hardcore de l’époque. Il fallait compter également sur d’autres groupes tels que Bad Religion, Circle Jerks, The Dead Kennedys et Crucifix.
Le punk de la première heure s’essouffle en 1979. L’icône Sid Vicious meurt d’une overdose, alors qu’un an plus tôt les Sex Pistols se séparaient, et les Clash sortent l’un des meilleurs albums rock de tous les temps (je dirais le meilleur), London Calling, qui commence à s’éloigner musicalement du punk-rock.
Et la new wave côtoit celui-ci, et ne fait pas peur aux producteurs. Depeche Mode, Duran Duran, The Police, Joy Division, Pere Ubu, New Order, The Cure, U2… la liste des grands groupes des années 80 qui ont été influencé semble infinie !
et là! t’aurai pu caler nippercreep! une feinte , une pareade, je touche, j’escarmouche!!
[…] Il y a deux semaines, nous nous étions arrêtés aux débuts des années 80. Suite au regain musical suscité par le mouvement punk, arrive à maturité ce qu’on appellera la new wave; au début, new wave et punk-rock sont des termes qui désignent la même chose. A l’aide de nouveaux instruments (synthétiseurs et boîtes à rythme), l’électro-pop prend son envol : Depeche Mode, Gary Numan , The Cure (periode post-Pornography), Yazoo et Erasure (formé par Vince Clarke, ex-Depeche Mode), Alphaville, Soft Cell, New Order (formé par les ex-Joy Division après le suicide du chanteur Ian Curtis), Frankie Goes to Hollywood, Tears for Fears, The Buggles, Klaus Nomi, a-ha, Modern Talking, Dead Or Alive, Eurythmics, Simple Minds, Talk Talk… […]