Lors de notre précédent numéro de Dailymotion Le Talent au Quotidien, Christophe Thockler nous proposait de partir à la rencontre du réalisateur et Motionmaker Quentin Dumas. C’est donc tout naturellement qu’Eklecty-City.fr et Dailymotion sont allés s’entretenir avec Quentin Dumas, un passionné du 7eme art qui a tourné “un remake” de Pulp Fiction au collège…
Bonjour Quentin, dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité présente toi en quelques mots et rappelle-nous ton parcours? (formation, les gens avec qui tu as été amené à travailler)
Quentin : Bonjour ! Avant tout, merci de m’accorder cette entrevue, c’est très flatteur. Je suis réalisateur / monteur freelance. C’est à dire que je travaille pour qui a besoin de mes services ou bien pour mes propres projets, essentiellement sur la région Lyonnaise ou je vis.
J’ai travaillé avec divers groupes musicaux originaire de Lyon. Par exemple, j’ai été monteur sur le premier clip des Welling Walrus, co-réalisateur pour PORN – The Band et réalisateur du dernier clip de Liptstick. J’ai aussi réalisé un court-métrage de mon propre chef et en ce moment je suis le réalisateur de L’Incontournable l’émission. C’est un contenu web vidéo tiré d’un magazine culturel Lyonnais mettant l’accent sur les talents de la région. Vous pouvez y retrouver des interviews et des reportages sur des sujets variés.
Je suis totalement autodidacte. J’en retire d’ailleurs une petite fierté. C’est toujours sympathique lorsqu’un collaborateur demande quelle école on a faite que de répondre : « aucune ». Tout ce que je sais viens de mes expérimentations ou de conseils glanés autours de moi ou sur le net.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Quentin : Je ne saurais dire pourquoi mais j’ai toujours été fasciné par le pouvoir des images. Ces dernières déchaînent l’imagination et donne vie à des univers grandioses. Quand j’étais petit je voulais être peintre puis dessinateur de bande dessinée. J’ai même pris des cours de dessins. Mais j’étais trop nul…
La révélation date de 1993 lorsque mes grand-parents m’emmenèrent voir Jurassic Park au cinéma. A l’époque j’étais à fond dans les dinosaures alors imaginez un peu la claque. Je me suis vite intéressé à la façon dont avait été crée le film. Ce n’était pas facile de trouver des infos sans internet mais je voulais à tout pris comprendre quels étaient ces trucages qui n’ont aujourd’hui pas pris une ride (je vous met au défis de re-regarder le film et de me dire le contraire). Le mal était fait, j’étais convaincu par la force de la vidéo qui arrivait à rendre si réaliste les fantasmes les plus fous.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Quentin : J’ai la chance d’avoir des parents très compréhensifs qui m’ont toujours encouragés à faire ce qui me plaît dans la vie. Du coup maintenant ce sont souvent les premiers spectateurs de mes vidéos. Ils subissent le crash test des premières versions. Ce qui est génial, c’est qu’ils me donnent toujours leur avis avec un oeil critique sans jamais se laissé aller au simple « c’est bien ». Du coup je revois ma copie en fonction de leurs impressions. C’est très pratique.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Quentin : Houla ! Vaste question… J’en ai énormément, je suis très « pop-culture ». Je lis des comics, des mangas, des livres, je joue aux jeux vidéos je vais voir des expos, des films… Bref je pense que toute ces sources de cultures influences forcément mes vidéos d’une manières ou d’une autre.
Par contre, si l’on se focalise sur le cinéma je peux peut être un peu plus cibler. Les maîtres incontestable étant pour moi Léone, Hitchcock et Kubrick. J’aime aussi beaucoup le cinéma de Lynch, Cronenberg ou plus récemment Richard Kelly. Ils arrivent à donner à leurs films une atmosphère onirique qui semble ne pas être en phase avec la réalité. C’est une très grande qualité pour moi.
Enfin mes exemples sont Peter Jackson, Sam Raimi et Quentin Tarantino ce sont des as de la débrouille qui ont appris ce qu’ils savent en s’inspirant de leurs aînés. Regardez-ou ils sont aujourd’hui. J’aime aussi le coté bricolé que l’on retrouve dans les premiers films de Jackson et Raimi, ce sont de minuscules budgets qui on vu le jour grâce à cette faculté à tirer partis de très peu de moyen. C’est quelque chose que j’essaie de reproduire aujourd’hui en bricolant mes vidéos de la même façon tout en essayant de leur donner le rendu le plus professionnel possible.
Je suis aussi un grand fan de Jean-Pierre Mocky, regardez ses making-of, vous comprendrez.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Quentin : Je dirais que ma première véritable expérience de tournage remonte à une quinzaine d’année. Alors que j’étais encore au collège j’avais réquisitionné le camescope familial et je faisais déjà des petits films en stop-motions avec mes figurines Batman et Dragon Ball Z.
Quand à la fin de l’année scolaire mes professeurs ont soumis l’idée de faire un projet artistique communs j’ai sauté sur l’occasion et déclarant vouloir réaliser un film. A ma grande surprise mes camarades et professeurs furent enthousiastes et j’écrivis en toute vitesse un petit scénario que je tournais pendant les week-end avec des élèves de ma classe. Déjà, la débrouille fut le maître mot. Je montais sur cassette VHS en utilisant deux magnétoscope, l’un pour la lecture, l’autre pour enregistrer. Comme je n’avais pas d’ordinateur je faisais mon générique à la main avant de filmer les cartons un par un pour les titrages. Le film fut ensuite diffusé dans le gymnase aux élèves de ma promotion.
Avec le recul, je ne comprend toujours pas comment cela fut possible. Les professeurs n’avaient contrôlés aucune étape de la conception, ils durent être très surpris de voir sur l’écran des gamins de 14 -15 ans singeant les personnages de Pulp Fiction à grand renfort de « Fuck » et autres insultes corsées. Le scénario en lui-même était aussi particulièrement graveleux mais je n’eus jamais d’autres réflexions que des félicitations pour avoir mené le projet à terme.
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Quentin : Mes meilleurs moments de réalisations je pense les vivres en ce moment. Avec un amis nous nous sommes lancés dans la création d’un petit podcast consacré au cinéma. Pour la première fois je me retrouve (en plus d’être à la barre de la réalisation) devant la caméra.
C’est extrêmement déstabilisant mais c’est aussi très plaisant. Bon, je conviens volontiers que je suis loin d’être le meilleur des acteurs mais j’espère faire des progrès.
Le pire ? Je ne sais pas, je pense que l’on à tous vécu des collaborations qui ont mal tournées et ce fut le cas pour moi sur un projet l’année dernière. Mais ce n’est pas très drôle d’en parler du coup je vais plutôt faire état d’un tournage particulièrement froid en plein mois de janvier. L’acteur principal qui est aussi un de mes amis m’a maudit. A un moment du tournage il est venus me voir pour me dire : « Tu sais, si ce n’était pas toi, je me serais déjà barré »
Je le remercie encore une fois d’être resté présent.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Quentin : Certainement FUBAR car c’est mon premier court-métrage présentable (les autres étant plus des expérimentations pas très réussi). Il a été fait un peu à l’arrache. Le projet s’est monté et tourné très vite. On a filmé pendant deux jours sans aucun budget alors que le film est censé se passer dans un futur post-apocalyptique. Du coup, je me suis surtout concentré sur l’atmosphère du film et j’en ai fait quelque chose de très contemplatif. Je suis content qu’il sorte un peu du cadre social que l’on peut voir dans de nombreux autres courts-métrages. Le montage fut très long. Il était difficile de trouver le ton juste entre le rythme et le coté contemplatif. Je pense qu’il s’agit d’un film assez atypique même s’il est certainement pleins de défauts.
Une autre vidéo qui me tiens à cœur s’intitule 35mm.
Il s’agit d’un hommage au cinéma argentique et à sa fameuse pellicule 35mm inventée par Thomas Edison. Vous ne le savez peut être pas, mais aujourd’hui les projections 35mm sont très rares remplacées par celles en numériques 2 et 4k. Avec un ami projectionniste, nous avons « volés » quelques images des derniers projecteurs argentique en fonction avant que ceux-ci ne soit mis au rebut. C’est un peu ma façon de dire au revoir à ce format de projection qui aura tout de même tenus plus de 100ans.
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Quentin : Comme dit plus haut, en ce moment je travaille sur un projet de podcast vidéo. Vous devez sans doute vous dire qu’entre les clips, les courts ou les reportages je ne trouve pas mon cheval de bataille mais j’aime me diversifier et ne pas m’enfermer dans un style ou un format. Pour revenir au podcast, il se présente sous la forme de pastille de 3 à 5 min, chacune présentant un film oublié ou méconnus du cinéma. Pour le moment nous avons 7 ou 8 vidéos, on essaye d’en faire une toute les deux trois semaine. Vous pouvez suivre tout ça sur notre Blog : InstantCritique. Il y a aussi des articles et même des podcasts audio ou nous pouvons nous exprimer plus longuement sur des sujets d’actualité.
En projet, j’aimerais bien me lancer dans un second court-métrage. J’ai les idées et je sais ou je veux aller mais je n’en suis encore qu’au stade du scénario. Ce sera quelque chose de très différent de FUBAR. Très loufoque.
Quelles vidéos affectionnes-tu sur Dailymotion ? A quel autre Motionmaker souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Quentin : J’apprécie beaucoup Dailymotion pour sa communauté très axés jeux vidéos. On peut y retrouver de nombreux testeurs très pointus et très talentueux. Hooper, Bibi300, le Joueur du Grenier, Hedge et bien d’autres encore. J’aime beaucoup jouer aux jeux vidéos mais je n’ai pas énormément de temps pour les essayer alors je m’en remet beaucoup à leurs avis.
J’admire beaucoup François et sa websérie le Visiteur du Futur. Il a su créer un univers très riche avec très peu de moyen. Mais je crois qu’il est déjà passé par ces colonnes.
Moins connu Guillaume Pierret le réalisateur de Surrender, Julien Mokrani à qui l’on doit les courts-métrages Batman : Ashes to Ashes et Welcome to Oxford ou le clippeur Hadrien Genest serait certainement très intéressant à lire.
Sans oublier Nicolas Mazière le créateur du personnage de Luciano avec qui il m’arrive de discuter via le net. Je vous recommande de jeter un œil à sa vidéo Learn to be a Jedi tout simplement hilarante.
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
Quentin : Je ne sais pas si j’ai vraiment des fans, je ne pense pas. Mais si c’est le cas et à tout les futurs je leurs dis qu’ils ne faut pas hésiter à venir me parler sur les réseaux sociaux. Je suis très touché par les gens qui aiment ce que je fais et c’est la moindre des choses de leur accorder un peu de mon temps. Quelque fois l’on me demande comment j’ai fais tel ou tel chose dans une de mes vidéos et je répond avec plaisir.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Quentin : Je pense avoir définitivement été trop long… alors pour faire simple et imiter Christophe mon prédécesseur, je dirais : Thé ou Café ?
Et je répondrais bien entendu thé !! Voilà une vraie boisson qui accompagnera les nuits de montage et de dérushage des réalisateurs avec élégance et sobriété. A l’anglaise en somme, n’en déplaise à certain.
J’espère ne pas avoir été trop ennuyeux. Merci encore pour cette interview et à très bientôt.
To Infinity and Behind.
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Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr et Dailymotion, qui remercient Quentin Dumas de s’être prêté au jeu d’une interview.