Enfin du temps libre à dépenser. Pour recharger les batteries rien ne vaut que les fortes émotions. Programmes : remise à niveau et en tête des plus méchants et des plus terrifiants films d’horreurs.
Je mate les classiques. L’exorciste version 1973, Shining avec ce bon Jack. Je passe ensuite aux films asiatiques Ring, Dark Water, The Grudge, Camp 731. Et vas y que je me farcis toutes les sagas horrifiques : les Aliens, les Saw, les Scream, les Hallowen, les Hannibal Lecter, Jason.
Brrr ! Je ne me sens déjà plus très bien. Pas grave, rien ne vaut qu’un peu de comique atroce avec Braindead…. J’ai pas mangé pendant deux jours. Vive la taille fine. J’ai pu aller à la plage…. Sans pouvoir me baigner car vous l’avez bien entendu deviné…. Je suis passée par la case « Les dents de la mer » ! T_T
Pour me redonner goût à la nage en eau profonde, je plonge tête la première dans les films de Zombie. Les Romero y passe, la Saga Of the dead et les nanars qui vont avec, plus les 28 plus tard et enfin l’un de mes favoris John Carpenter ! Et c’est parti avec Christine, The Thing, Fog, tout en passant par leurs remakes, sequels, spin off. Et puis pour terminer, un soupçon de Wes Craven avec mon baptême cinématographique sur l’univers de Freddy Krueger. Cet espèce d’horrible croque mitaine m’était inconnu. Voilà peut être la créature la plus vicieuse jamais crée pour faire peur, car qu’y a-t-il de plus effrayant qu’être la victime réelle de son cauchemar. Après la pleine lune, après le noir, après les objets contondants livrés avec leurs tueurs, le mauvais rêve est désormais le lieu de prédilection d’un tueur fou ! Pire… L’enfoiré cherche à sortir des rêves pour venir dans notre réalité. Honnêtement si cela pouvait se produire, ce serait un véritable cauchemar. Je plains le mec à qui ça arriverait. C’est sûr !
Est-ce que j’étais prête à affronter l’ultime tueur en série capable d’accomplir ses crimes sans que personnes ne puissent l’arrêter.
Je fus face a un dilemme…. Devais-je détruire ce qui me restait de ma raison ? Anéantir la dernière barrière psychologique qui me permet de trouver le repos et la sécurité. Ne dit on pas que rêver permet d’exorciser nos peurs ? Dois-je vraiment contaminer ce privilège inconscient en prenant le risque de tomber dans un grave traumatisme paranoïaque de névrosé.
Je m’en fous ! Je me mis à regarder tous les Freddy… Tous…
Verdict.
Rien…. Chers amis cinéphile, vous avez surement connu ce phénomène. Après m’être gorgée de film, on commence à trouver une certaine forme de saturation se manifestant par des sensations de lassitude, pire on n’est plus surpris, on devine même comment le film va se terminer. Pire, la violence, le sang, la peur deviennent banales on ne ressent plus rien ! On est imperméable. Dans ce cas là, vous savez ce que cela veut dire : Non vous n’êtes pas devenu un tueur psychopathe. Vous n’êtes qu’un pauvre cinéphile grisé par les ressorts scénaristiques de films d’horreur ! C’est l’overdose ! Dans ce cas, cessez cette activité et passez à autre chose. C’est ainsi qu’après avoir vu la première fois Les Griffes de la Nuit, j’ai décidé d’arrêter les films d’horreurs pour un temps….
Moi qui avais peur d’affronter les griffes de Freddy, je me rendis compte que ces griffes me sont passées à côté, je trouvais le film nul, tout juste sauvé par son idée de départ.
Trop de film d’horreur tue le film d’horreur. Moi qui redoutais de subir une vraie frayeur suivie de séquelles traumatisantes…. Je fus déçue.
Morte de fatigue, je tombais dans un profond sommeil aux vertus réparatrices après une semaine de nuit blanche dans la quête d’un hobbie antidépresseur.
J’étais en train de rêver, ce n’était pas très compliqué à deviner. Mon lit n’était plus mon petit lit douillet. En guise de matelas, j’étais couchée sur un grillage et ma couverture était devenue de la paille. Autour de moi, les murs de ma chambre étaient trempés d’eau qui filait en de nombreuses fissures d’infiltration. Il y avait des traces de rouille et des petits rats grignotaient mes affaires. Des tuyaux et barres de fer longeaient ma chambre pour se perdre au bout d’un long couloir. C’est pas vrai ! J’avais vraiment pas de chance ! Voilà que j’entendais résonner dans la pièce la musique de Freddy. Puis mes oreilles perçues le bruit horrible des griffes de Freddy frottant un des tuyaux à sa portée. Mes dents grincèrent à ce bruit de craie sur un tableau noir. Mes pauvres oreilles. J’apercevais la silhouette noire de Freddy, avançant vers moi en frictionnant ses doigts manucurés aux faux ongles mortels. Il sortir de la pénombre. Je vis son horrible visage. Souriant de toutes ses dents, exposant toutes ses chairs boursouflés à l’air.
– Viens, viens jouer avec Freddy, grogna t il à mon endroit ou un vilain épi de blé, provenant de la paille, me piquait les fesses.
– Bon déjà tu vas la fermer un peu, lui rétorquais je en ôtant l’intrus de ma culotte, l’épi de blé, pas Freddy…. Suivez un peu !
Le monstre émis un rugissement de surprise.
– Oui, c’est bien à toi que je parle, pomme avariée ! A toi et à ta sale gueule qui me dérangez à 4 heures du mat ! Heure à laquelle, normalement, je quitte mon placard chéri pour rejoindre mon amant de lit qui ne souhaite qu’une chose en ce monde : que je dorme 8 heures consécutives entre ses couvertures moelleuses. Pour une fois que j’étais d’accord pour l’exaucé, il faut que tu rentres en scène.
– Ggrrrh Grrrr, Freddy… arrive ! susurra t il.
– Ah oui ! Parlons-en de ton arrivée. Tu crois franchement que tu va me faire peur. Je tiens à te dire que niveau vestimentaire t’as un goût déplorable de toilette publics en plein mois de juillet, et en plus… t’as un vrai chapeau de merde !
Ni une ni deux, Freddy vu rouge et me sauta dessus. Je lâchai un cri et bascula en arrière droite comme un i, bras le long du corps, sous le poids de la surprise et du psychopathe. Son visage était en face du mien et me touchait presque. Fier et sûr de sa victoire sur la pauvre victime qui est votre chère servitrice, il se mit à ricaner de plaisir ne manquant pas d’aiguiser ses doigts de métal griffus. Je vais lui apprendre, moi, a violer mon espace vitale de son haleine de souffre !
Avant même qu’il m’écorche, je lui fais un chat bite douloureux à lui défaire ses boulettes et si j’avais eu sa carotte, j’aurais pu dire qu’elle aurait été cuite, puis lui assène un magnifique coup de boule digne d’une finale France-Italie contre Materazzi Freddy. De ce simple coup de tête à la force surhumaine, Freddy fut expédié droit dans le mur si fort qu’il le perfora. Il s’en dégagea en roulant des yeux de fou et éructa :
– Comment est ce possible !
– De nos jours les filles ont toutes des notions d’arts martiaux, tocard ! Mais chapeau, si je puis dire même si le tiens est moche, tu m’as pris de court avec ton attaque fulgurante. D’habitude, t’as toujours un mot foireux à dire avant de te laisser tomber sur ta victime.
– Assez ! Je vais te tuer, dit il en brandissant sa main armée.
– Erreur ! Tu as manqué de me tuer ! Au lieu de cela tu as préféré jouer le poseur en perdant les précieuses secondes qui t’aurais permis de me réduire en fine tranche.
– Raaagh ! C’est vrai que je suis un poseur, mais j’ai mes raisons. Je suis dans ton rêve… ton esprit, tu ne peux donc pas échapper à Freddy. J’ai tout mon temps pour jouer avec….. mais c’est quoi ce bordel. Pourquoi tu….. ?
Je me mis à le regarder bêtement avec un grand sourire. Il me regarda méduser par un tel comportement si peu orthodoxe pour une victime.
– Tu viens de dire le mot magique. Face de charbon ! « Jouer » tu as déclenché : TON PIRE CAUCHEMAR ! Vois tu, t’as vraiment pas eu de chance de tomber sur moi car je suis une geekette, et j’ai passé tant d’heure à voir des geekeries que j’ai hérité d’une imagination assez débordante. En plus de ça, tu as rencontré une joueuse hardcore et sais tu quelle est la particularité des joueurs comme des joueuses ? lâchais-je en me mirant les ongles.
La réponse de Freddy ne se fit pas attendre, il sauta (de nouveau) en hurlant au dessus de moi pour me trancher la gorge. Le pauvre fou…. Avant même qu’il arrive à m’atteindre, un éclair orange fluo traversa la pièce et le frappa pour disparaître aussitôt. Enfin, c’est ce que lui avait cru voir. Or s’il avait été à ma place, il aurait compris que c’était quelques choses de pire qu’un simple éclair orange fluo.
– Qu’est ce que c’est ? dit Freddy en se redressant.
– Désolé mec, laisse-moi te présenter Wolverine ! Et ses griffes… qui sont loin d’être des bagues fantaisies comme les tiennes.
A son nom le mutant sortit du plafond en rugissant, toutes griffes et crocs dents dehors.
– Sorti tout droit de mes souvenirs, modèle enragé, griffes en adamantium et doté d’une force berserkiale.
– On dit bestiale ! hurla Freddy.
– Je t’arrête tout de suite, cher ami de la langue française, dans ce cas là aucune bête connue ne va autant te procurer de souffrance que notre cher invité ici présent. Attaque !
Ordre donné immédiatement exécuté. Vous comprendrez bien que par soucis de ne pas choquer le jeune public je ne peux pas décrire la réalité de la violence de la scène. Il fallait bien que cela finisse. Je fis disparaître Wolverine. A ma plus grande surprise, le psychopathe se révélait plus coriace que je ne le pensais ! Il était certes, tailladé de multiples plaies et coupure à faire peur, mais bien que sa chair était réduite à presque de la pâté, il restait en un seul morceau. Décidément, la folie ça durcit le corps.
– Non c’est impossible, dit il apeuré en se redressant tant bien que mal.
– Et comment que c’est possible, lui rétorquais je, tu ne savais pas que les joueurs avaient le pouvoir de maîtriser leurs rêves. T’as franchement frappé à la mauvaise porte avec moi car je suis passée maître en l’art de la maitriser mes rêvasserie. Alors Freddy…. Tu veux encore jouer une partie avec moi ?
Comprenant enfin sa malheureuse erreur dans le choix de sa victime, l’ignoble Croque Mitaine chercha à prendre la fuite. Il plongea vers le sombre et long couloir d’où il était venu, me laissant seule sur ma paillasse. Malgré qu’une partie de ses muscles étaient sectionnés et pendouillaient hors de ses chairs, il parvenait à s’éloigner hors de ma vue. La douleur, la peur et la honte avaient fait de lui une pauvre bête fuyant la queue entre les pattes, n’écoutant que son instinct de survie. Il s’arrêta pour reprendre son souffle… juste en face de moi, triomphante.
Il hurla.
– Tu ne devrais pas être surpris pourtant. As-tu oublié ce principe universel de la victime en fuite ? Où qu’elle aille, elle est toujours rattrapée par son prédateur…. Niark niark niark, riais je machiavéliquement à en faire trembler de peur ce pauvre Freddy. Tu pensais vraiment que j’allais te laisser filer pour que tu reviennes hanter mes nuits ! Après tout les crimes que tu as commis, pas question de voir de nouvelle victime. Au fait Fred, j’ai cru comprendre que tu étais un ancien brulé. Laisse-moi justement l’honneur de te donner un jugement approprié. N’entends tu pas ce son mélodieux de mécanique et cette odeur d’huile…. ?
Dans un boucan d’enfer, j’avais invoqué le cavalier du Diable, le bourreau et rédempteur : le Ghost Rider entrait en scène tout feu tout flamme. Je peux vous dire que j’étais assez fière de moi, mais ma meilleure récompense fut le cri de fillette poussé par Freddy. Un délice.
– Toi ! Coupable ! entonna le crâne damné en montrant le tueur du doigt.
Le nouveau venu attrapa Freddy Krueger et lui assena son Regard Expiatoire. Je vis Freddy se transformer en torche humaine, il tentait désespérément de s’enfuir de la poigne de motard. Peine perdue. Ignorant les gesticulations de son prisonnier en proie à la plus vive des souffrances, le Ghost Rider se tourna pour me faire face…. Cette fois c’est moi qui étais terrifiée.
– Toi, réveille-toi !!!
– Ah ! Pas besoin de me le dire deux fois !
Je me relevais d’un bond, complètement en sueur, le cœur battant à tout rompre. Cette réaction du motard en flamme n’était pas prévue ! J’ai bien fait de me débarrasser de l’énergumène de Freddy. On n’est jamais trop prudent et je me rendais compte que s’il est possible de maîtriser ses rêves, il est plus compliqué de l’appliquer pour les personnages qu’on invoque, surtout quand ces derniers vous fiche la trouille. Je m’allongeais un peu plus détendue sur mon oreiller moelleux. Décidément même si mon lit est confortable, je suis plus tranquille quand je dors dans mon placard avec mon ordi comme veilleuse. Je ne pensais pas que cette réflexion allait se vérifier ici et maintenant car je me rendis compte qu’il y avait une bosse sous ma couverture !
Je sentais mes jambes prises sous un poids assez lourd. Le poids d’un homme….!?
Mais qu’est ce que j’avais ramené de mon cauchemar en me réveillant !!!!!
To be continued ……
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