Le Cinéma deviendrait il un art mineur ? Question provocante et qui ouvrira sans nul doute un débat sur le terme mais j’attire votre intérêt sur cette question provocante pour souligner un fait. Est-ce que l’industrie cinématographique est dépassée ?
Une question que je me suis récemment posée en voyant ces derniers temps libres des séries.
Plus le temps passe, plus je me rends compte que j’apprécie et admire de plus en de plus d’autres formes d’histoire et de narration qu’un long métrage ne peut développer :
Si vous lisez cette phrase c’est que vous avez eu la curiosité de lire la suite, en plus de ma gratitude, vous gagnez ma franchise qui m’oblige désormais à vous avouez que le terme « dépassé » employé plus haut est incorrecte et ne visait qu’à choquer. Le bon terme est « surpassé » car il est évident que le cinéma reste et restera une forme de narration, une manière de raconter une histoire.
Je dis bien une forme car il y en a bien d’autres moyens et méthodes de raconter des histoires qui utilisent des structures bien plus complexes et profondes que celle qu’on peut trouver dans un film. D’où mon interrogation, savoir si un film n’est pas une forme de narration qui limite l’histoire et son développement.
– Un livre est il supérieur à un film ? On ne cesse de compter le nombre de fois où un film adapté d’un livre reçoit LA critique marronnier qui est la suivante : « c’est moins bien que le bouquin ! » ou bien encore « le bouquin est meilleur » ou encore « Je préfère le livre ». Même si le film est de bonne facture, l’œuvre cinématographique ne peut pas et ne doit pas être une copie conforme du livre, ce n’est pas le même genre de narration. Un livre regorge de figure de style, d’anecdotes, de multiples pensées anodines parfois qui constitue un background pour les personnages et/ou l’univers. On passe du temps sur un livre, cela s’apprécie bien que l’exercice de concentration et de tranquillité est dur à trouver dans notre époque du « vivre vite » qui commet de vrais ravages sur les gens qui n’ont plus le temps de s’impliquer à 100% dans leurs projets, s’éparpillant trop, voulant en faire trop partout et tout le temps. Bref ne prenant pas le temps de prendre son temps !
– Une série est elle supérieur à un film ? Voilà un très sérieux concurrent ! La série (oublions sa nationalité) s’inspire des genres cinématographiques, les réalisateurs de séries n’ont plus peur d’utiliser les mêmes plans que ceux attribués avant pour cinéma. La qualité de réalisation a connu un véritable essor grâce à l’arrivée des grand écrans où de belles images sont désormais requises, et que dire dans le futur des futurs écrans 3D si ces derniers s’universalisent ! Une série peut développer une saison comptant jusqu’à 24 épisodes. L’univers comme les personnages peuvent ainsi largement s’installer pour être ensuite développés suivant l’évolution de l’histoire. Que de bonheur de voir une série comme 24 proposer un concept d’une journée sur 24 heures. Le cinéma certes serait capable de recréer le même concept mais sa durée s’en verrait hautement diminuée, limitée à 4 heures maximum non stop ! Faut tenir ! Sinon on tombe dans le traditionnel 1h 30 de film.
– Un jeu vidéo est il supérieur à un film ? Voilà un autre débat qui en fera certainement appel à un autre bien connu qui est de savoir si le jeu vidéo peut être qualifié comme art, mais laissons cela de côté. Force est de constater aujourd’hui que l’industrie vidéo ludique dépassement largement en chiffre d’affaire le cinéma mais ce point de vue économique ne constitue pas un argument sur la qualité de la narration. Là où le film créer des spectateurs, observateurs et témoins passifs de l’action ; le jeux vidéo lui, créer des joueurs qui sont spectateurs parfois (surtout quand on ne joue pas à un MGS ^^) mais acteur très souvent et même obligatoirement, sans exception. Que ce soit au niveau du scénario des effets spéciaux, de la musique, des doublages le jeu vidéos a tout d’un film interactif ! La narration est donc abordée d’une manière complètement différente et de façon plus riche avec le joueur. Le gameplay fait même parfois partie de la narration, l’équipement est une clé du scénario sans lui il est impossible d’avancer dans l’histoire. Ce sont des détails qui ne peuvent parfois être adapté au cinéma. Si mes propos restent obscurs je vais vous donner quelques exemples :
Comment rendre le jeu Shadow of The Colossus en film en intégrant la notion de temps, d’espace, de recherche des colosses qui varient selon la manière de jouer avec un héros quasi muet dans une langue inconnue.
Final Fantasy, pas besoin de long discours l’exemple existe déjà : jouer au jeu FF7 et regarder Advent Children. Et pourtant le film a été fait par Square Enix mais il n’y a pas photo, impossible de retranscrire l’émotion que les joueurs chanceux comme moi ont découvert lors de leur première partie.
Le cas Metal Gear Solid et son histoire inadaptable. Pareil que les FF, il faut absolument tout revoir pour adapter cette histoire colossale au cinéma.
Autant d’exemple qui montre que le cinéma ne peut rendre pleinement l’expérience d’un jeu et sa narration particulière.
Heavy Rain, prototype même du film interactif qui se trouve pour le coup inadaptable pour un vrai film puisque le concept même de faire ses propres choix se retrouve annihiler. Et VOUS que feriez vous dans cette situation ! Quels seront vos choix ! Faites les et le scénario changera ainsi que le sort de vos personnages. Presque un film interactif, tout comme L.A Noire. Des jeux qui n’avaient rien inventés, car il y avait déjà leur ancêtre de la Sega Mega-CD.
Le film ne disparaîtra pas, il restera toujours une méthode comme une autre de raconter une histoire, mais on comprend mieux pourquoi d’autres formes de médias nous détourne de lui vers d’autres manières de raconter une histoire et de la faire vivre.