Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de l’équipe derrière la chaîne MonsieurBobine.
Le ciné-club de M. Bobine est une émission sur le cinéma, réalisée entièrement en animation. A travers des analyses critiques et passionnées, M. Bobine revient sur la conception, la réception et l’héritage des films qui ont marqué l’histoire du cinéma, mais aussi, à l’occasion d’épisodes spéciaux, sur la carrière de cinéastes majeurs du septième Art.
Bonjour Monsieur Bobine, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Julien Pavageau : Initialement, le Ciné-club de M. Bobine était un programme court que je réalisais pour la chaîne de télévision locale dans laquelle j’étais infographiste. C’était une petite pastille vidéo qui servait à boucher les trous dans la grille de diffusion entre deux grosses émissions. Les contraintes étaient les suivantes : mes vidéos ne devaient pas dépasser trois minutes et je devais réaliser un épisode par semaine.
En 2010, la chaîne a malheureusement mis la clef sous la porte et j’ai donc repris la série à mon compte et avec l’aide précieuse de Cyril Rolland qui m’a donc écrit les épisodes consacrés à Jurassic Park et au 13e Guerrier.
Nous avions réalisé ces vidéos pour la jeune chaîne de Voxmakers – qui a refait parler d’elle récemment – mais on ne se sentait pas tellement en phase avec cette communauté du coup on a mis nos projets en pause. Et puis il faut le dire, entre le boulot et la vie de famille, on n’avait pas que ça à foutre… Il faudra attendre 2014 pour que l’on s’y remette avec un épisode consacré à Apocalypto de Mel Gibson.
C’est également l’année où l’on a créé la chaîne YouTube du Ciné-club de M. Bobine. Mais c’est en en mai 2015 que la chaîne démarre vraiment. Complètement galvanisé par l’un des moments les plus fous de notre vie de cinéphile, le Ciné-club de M. Bobine consacré à Mad Max Fury Road est écrit et réalisé en moins d’une semaine et pour l’occasion, la chaîne de FilmsActus se propose de diffuser cet épisode pour booster un peu notre audience.
Depuis, notre chaîne poursuit son petit bonhomme de chemin, et de nouvelles plumes sont venues étoffer notre équipe. Il y a Aurélien Noyer, Lucas Mario et Yoan Orszulik qui forment le noyau dur de l’équipe avec Cyril et moi, ainsi que des amis qui nous proposent un texte de temps en temps, comme Antoine Verley. On a également reçu l’aide précieuse de Pierre Delorme qui nous a aidés à monter la chaîne ainsi que celle de Sébastien Le Gallo qui m’a dépanné sur le montage de quelques vidéos.
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Julien Pavageau : Aujourd’hui, une recherche sur Google est aussi commune que de se décrotter le nez, mais à l’époque ou j’ai découvert internet grâce à un CD d’AOL qui proposait 2h de connexion gratuite à 56k par jour, j’ai été sidéré quand j’ai compris qu’un moteur de recherche -probablement Lycos – était capable de répondre à n’importe laquelle de mes requêtes. Pour un cinéphile dont la principale source d’information est dans les magazines spécialisés, c’est un outil qui donne instantanément le vertige.
Cyril Rolland : En ce qui me concerne, j’ai découvert les bienfaits et les abominations d’internet en l’an de grâce 2000, alors que j’étais étudiant. A l’époque, je passais de longues – et très coûteuses – heures sur les chats Caramail à parler cinéma avec des inconnus complets. Un jour, je me suis retrouvé à discuter en privé avec un français expatrié aux États-Unis qui disait travailler dans le monde de l’animation. Il s’agissait en fait de Eric ‘Bibo’ Bergeron, le réalisateur de ‘La route d’Eldorado‘, puis plus tard de ‘Gang de requins‘ et ‘Un monstre à Paris‘. Au comble de l’excitation, je lui ai demandé s’il y avait moyen de me faire entrer en stage à DreamWorks Animation. Il a dit non.
Présente-nous ton univers :
Julien Pavageau : Le nom du Ciné-club de M. Bobine vient tout droit de mon manque abyssal d’imagination quand j’ai eu l’opportunité de bosser sur une pastille cinéma pour la chaîne qui m’employait en tant qu’infographiste. A l’époque, je souhaitais proposer une chronique filmée comme Yannick Dahan et ses Opérations Frissons, mais j’ai bien vite compris que j’étais plus à l’aise derrière un clavier d’ordinateur que devant une caméra, et c’est pourquoi je suis parti sur une émission animée avec une petite Bobine pour assurer la présentation à ma place.
Du reste, je suis né au début des années 80 et j’ai vraiment squatté les fauteuils des salles de cinéma à partir des années 90, du coup, j’ai bouffé pas mal de films américains ce cette période et ça se reflète sur notre chaîne. Cependant, j’avais la chance d’habiter près de Nantes, une ville relativement bien lotie question cinéphilie à l’époque. Ainsi, avec mon camarade Cyril Rolland, nous pouvions découvrir des rétrospective de films asiatiques ou de films français de la grande époque à feu l’Apollo par exemple, ou encore aller voir des séries Z à l’Absurde Séance au Katorza.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
L’équipe de M. Bobine : Ce qui a relancé la chaîne en 2015 : le dieu V8 ! SHINY AND CHROME!
Quelle a été la réaction de tes proches ?
L’équipe de M. Bobine : Globalement, nos proches ne sont pas vraiment intéressés par le cinéma et encore moins par Youtube. Donc mis à part nos compagnes respectives qui supportent qu’on passe du temps à bosser sur les textes et les vidéos, la chaîne n’a pas d’impact significatif sur nos proches.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
L’équipe de M. Bobine : Dès qu’on parle d’essais vidéo sur le cinéma, c’est difficile de ne pas évoquer les incontournables comme Tony Zhou de feu Every Frame a Painting, Lindsay Ellis ou même le Nerdwriter. À côté de ça, pas mal d’entre nous ont été biberonnés aux articles de Mad Movies écrits par ce qui est depuis devenu la team Capture Mag : Rafik Djoumi, Stéphane Moïssakis, Arnaud Bordas, Julien Dupuy, Yannick Dahan. En plus de ça, on peut également citer des auteurs comme David Foster Wallace, Pacôme Thiellement ou encore Ian McDonald.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Julien Pavageau : Le Ciné-club de M. Bobine est une émission réalisée en animation, il n’y a donc pas de tournage, juste un gars qui pianote derrière son écran. En revanche, il m’a fallu énormément de temps pour réussir à poser convenablement ma voix, et j’ai beaucoup de mal à me réécouter dans les tout premiers épisodes de M. Bobine. Je trouve ça vraiment affreux.
Cyril Rolland : À l’entrée au lycée, j’ai intégré une seconde option cinéma audiovisuel dans un lycée assez prestigieux de Nantes où paraît-il serait né le mouvement surréaliste. Très vite, j’ai compris que ma prédilection pour le cinéma de genre allait me valoir d’être considéré comme l’idiot de service par mes camarades et mes professeurs. J’ai donc dissimulé autant que possible mes goûts personnels et me suis forcé à rentrer dans le moule très ‘Cahiers du cinéma’ des lieux. Ce qui m’a conduit à réaliser en fin de première année un court-métrage en noir et blanc sobrement intitulé ‘La Paresse‘. Pas très fier du résultat, je n’ai jamais pensé à en faire une copie perso et je n’ai jamais eu l’occasion de revoir ce premier essai filmique, ce qui n’est peut-être pas plus mal pour mon amour-propre.
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Julien Pavageau : Comme je le disais, il n’y a pas de tournage pour les vidéos de M. Bobine. Néanmoins, j’ai pris énormément de plaisir à faire le montage des explosions dans les films de Michael Bay sur l’Ouverture 1812 de Tchaikovsky. En revanche, les moments les plus difficiles, c’est quand je suis contraint de revoir un film que je n’aime pas pour les besoins d’un épisode, par exemple celui- sur Watchmen ou encore celui sur Star Wars 7 dont la découverte en salle fut particulièrement pénible. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle nous préférons parler des films que l’on aime, ça donne des vidéos beaucoup plus agréables à réaliser.
Aurélien : Et Buckaroo Banzaï ? *trollface*
Julien : Il arrive effectivement qu’on ne soit pas tout à fait d’accord sur un film dans l’équipe, et j’ai également du mal avec Buckaroo Banzaï… Mais beaucoup moins qu’avec Star Wars 7 ou Watchmen !
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Julien Pavageau : Chaque auteur aura sa vidéo favorite je pense. La mienne, c’est celle sur Shin Godzilla. J’ai traversé une crise de 6 mois pendant laquelle j’étais obsédé par ce film au point de revoir chronologiquement tous les films de la franchise Godzilla. L’écriture puis la réalisation de cet épisode fut une véritable catharsis et j’ai enfin arrêté de casser les pieds de mon entourage avec cette franchise, notamment ceux de ma femme qui n’en pouvait plus de Godzilla.
Aurélien Noyer : Je dirais celles sur Gravity et Roma. D’abord, parce que, pour le moment, ce sont le premier et le dernier texte que j’ai écrit pour le Ciné-Club, même si à l’époque j’avais fini un texte sur le Géant de Fer qui avait été fini avant celui sur Gravity et donc la vidéo avait été montée et publiée avant celle sur Gravity.
Ensuite parce que Alfonso Cuaron est pour moi le plus grand réalisateur en activité. C’est quelqu’un qui fait des films en apparence très simples, tant sur le plan visuel que narratif, mais qui révèlent une incroyable profondeur dès qu’on creuse un peu.
Lucas Mario : C’est toujours un plaisir de voir un texte mis en image par les soins de Julien. Ses idées de montage et d’illustration sont toujours pertinentes, et donnent une toute nouvelle dimension à l’article d’origine. Je dirais donc l’épisode sur Conan le Barbare rien que pour la magnifique conclusion sur les fesses de Schwarzenneger, avec une transition sonore entre la voix off de Conan et la BO de Terminator.
Cyril Rolland : Perso, je vais voter pour l’épisode consacré au Hobbit. Déjà parce qu’il a battu – pour des raisons inexpliquées – tous les records de la chaîne et permis de lui donner de la visibilité. Mais aussi parce que j’ai vraiment eu le sentiment pendant l’écriture de gravir une montagne, tant le sujet me paraissait vaste. A un moment, j’ai même proposé à Julien d’en tirer une trilogie d’épisodes, avant de me rétracter devant sa mine déconfite ! Alors que j’approchais du but, la youtubeuse américaine Lindsay Ellis a sorti une série de vidéos très complètes sur le même thème, pour lesquelles elle était carrément allé en Nouvelle-Zélande interviewer des membres de l’équipe du Hobbit !
Après une période de profonde déprime, j’ai décidé de revoir entièrement ma copie, et au final je pense que ça a été plutôt bénéfique à l’épisode.
Yoan Orszulik : Comme le disait Lucas, il faut vraiment féliciter Julien qui fait toujours de l’excellent travail au montage. Pour ce qui est du choix de l’épisode, sans hésiter celui sur House. C’est un film qui me tient particulièrement à coeur depuis que je l’ai découvert il y a cinq ans. À ce jour il n’est jamais sorti chez nous en DVD/Blu-Ray, alors qu’il a bénéficié d’éditions soignées à l’étranger.
Je souhaite vraiment que cette erreur soit réparée, y compris pour le reste de l’oeuvre de Nobuhiko Ôbayashi. C’est un cinéaste méconnu en occident alors qu’il est très important pour de nombreux réalisateurs japonais actuels. Je me suis dit qu’un Monsieur Bobine sur House, serait une bonne occasion pour le faire découvrir en dehors d’un cercle restreint. Cet épisode a également était le premier que j’ai écrit avec Aurélien Gouriou-Vales, un grand féru de cinéma asiatique, avec lequel je collabore régulièrement quand il s’agit d’aborder cette thématique qui nous passionne.
En moyenne, une vidéo te demande combien d’heures de travail ?
Julien Pavageau : Ça dépend de la longueur du texte et du nombre de films cités dans l’épisode, mais en moyenne, en dehors de l’écriture, il faut une semaine de boulot pour réaliser un épisode.
Aurélien Noyer : Pour l’écriture, c’est très variable. Certains épisodes ont été écrits quasiment d’un trait, en quelques heures. D’autres prennent des mois pour structurer les idées et arriver à un texte cohérent.
Cyril Rolland : J’aimerais bien être capable de livrer un texte en quelques heures comme Aurélien, mais à part sur le spectaculaire contre-exemple Mad Max Fury Road, je passe généralement de longues semaines en écriture, à cause de mon emploi du temps très chargé – j’ai deux enfants en bas âge – et de ma fâcheuse tendance à me laisser déborder par mes sujets. Je note quand même que les deux épisodes sur Spielberg que j’ai écrits en 2017 et 2018 ont été sensiblement plus rapides à boucler, parce que je maîtrise plutôt bien le sujet. Du coup, peut-être que je devrais me contenter d’écrire sur tonton Steven…
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
L’équipe de M. Bobine : Vu la taille relativement modeste de notre chaîne, je ne sais pas si on est les mieux placés pour donner ce genre de conseils mais bon… D’une part, faites ce qui vous plaît et ne courez pas derrière les formules à succès. Il y a de bonnes chances que si vous essayez de refaire ce que quelqu’un d’autre a déjà fait en mieux, ça ne marche pas… et vous aurez gaspillé du temps et de l’énergie à faire quelque chose qui ne vous ressemble pas.
D’autre part, soyez exigeants avec vous-même. Adressez-vous des défis. Essayez des choses. N’hésitez pas à laisser tomber les choses qui ne marchent pas, quitte à y revenir plus tard. Le chemin pour arriver à un résultat satisfaisant est parfois long et frustrant mais lorsqu’on y arrive, c’est vraiment exaltant. À partir de là, peu importe si la vidéo fait des milliers de vues ou pas. Évidemment, c’est sympa si elle a du succès mais la satisfaction d’avoir produit quelque chose dont on se sent fier reste toujours là.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10 ans, lequel serait-ce ?
Aurélien Noyer : ‘Vingt-cinq ans plus tard, Jurassic Park est toujours aussi génial.’
Lucas Mario : ‘Non, le Cinquième élément n’est pas le meilleur film du monde…’
Julien Pavageau : ‘Mad Max Fury Road. Tu comprendras en 2015.’
Cyril Rolland : ‘Ne te fie pas à la bande-annonce et à tout ce que tu crois savoir sur Spielberg. Hook en fait c’est pas bien. Genre vraiment pas bien.’
Yoan Orszulik : ‘Tu verras, les Godzilla Japonais sont bien meilleurs que celui de Roland Emmerich.’
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Julien Pavageau : Je le filerai à Stephen Sommers pour qu’il fasse la suite de Van Helsing.
Cyril Rolland : Plutôt ‘Un cri dans l’océan’ non ?
Julien Pavageau : Van Helsing.
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Monsieur Bobine : Voilà à quoi ressemblera la couverture de Telerama lorsqu’on aura pris le contrôle du magazine !
À l’origine, c’est une référence à une couverture datant de la sortie de Jurassic Park qu’on s’était amusé à détourner parce que, pour nous, elle reflète une conception absurde du cinéma. Elle sous-entend que les images de synthèse – puisque ce sont elles, les fameuses ‘nouvelles images’ dont parle la couverture – sont des illusions dangereuses parce qu’elles sont ‘artificielles’, donc mensongères, donc dangereuses… alors que le cinéma est forcément artificiel et mensonger. Rien qu’un procédé aussi simple que le hors-champ est mensonger puisqu’il fait croire au spectateur que ce qu’il ne voit pas contient l’univers du film et non un décor de tournage où s’active l’équipe de production. Et puis, à nos yeux, les images de synthèse ne sont fondamentalement pas différentes d’autres techniques de manipulation de l’image telles qu’elles existent depuis Méliès. Du coup, on assume de se retrouver du côté de ce diable numérique.
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
L’équipe de M. Bobine : Houlà… vaste question ! Si on devait donner ce qui est, pour nous, la caractéristique principale de la culture populaire, c’est sa capacité à stimuler l’imaginaire et la réflexion. Évidemment, c’est une définition très vague et subjective. Mais elle évite de tomber dans des définitions a priori, comme celles qui opposent culture populaire et culture académique, ou encore culture populaire et culture de masse. Ce genre de dichotomie est pertinent pour décrire des réalités sociologiques, économiques et politiques.
Par exemple, on peut faire une distinction entre la culture académique à fort capital culturel – pour reprendre le concept de Pierre Bourdieu – et la culture populaire à faible capital culture. De la même façon, on peut pointer les différences entre l’émergence organique des œuvres de la culture populaire, issues de l’esprit d’un artiste ou d’une tradition, et la production à la chaîne des œuvres de la culture de masse où chaque aspect est calibré en amont pour plaire au plus grand nombre.
Mais dans les deux cas, ce genre de distinction a tendance à compartimentaliser les œuvres et à les définir non pas par ce qu’elles sont mais par la façon dont elles sont produites ou dont elles sont perçues. Ce qu’on cherche à faire avec nos vidéos, c’est justement de dépasser ça. Peu importe l’origine ou la nature d’une œuvre, peu importe même sa qualité. Ce qui nous importe, c’est d’arriver à se l’approprier pour produire un discours pertinent, intéressant, original, neuf, etc. Ça ne veut pas dire de raconter n’importe quoi non plus mais ça ouvre quand même pas mal de perspectives.
Pour nous, c’est ça, la culture populaire. C’est moins un corpus d’œuvres qu’une démarche vis-à-vis des œuvres culturelles.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
L’équipe de M. Bobine : Ça contredit un peu la réponse précédente mais c’est le jeu.
Aurélien Noyer : I’m Not There de Todd Haynes, Promethea d’Alan Moore et JH Williams III, l’album Xaphan de John Zorn et Secret Chiefs 3.
Julien Pavageau : 2001 l’Odyssée de l’Espace, Rork d’Andreas, Dune de Frank Herbert, Fondation et le Cycle des Robots d’Asimov, Mekanïk Destruktïw Kommandöh de Magma et Panzer Dragoon Saga sur Saturn.
Lucas Mario : Du tac au tac : Les Septs Samouraïs. Les Aventure de Spirou et Fantasio de Franquin et Tome et Janry. Le Seigneur des Anneaux de Tolkien et le Disque-Monde de Pratchett. Les Monkey Island. Murder of the Universe de King Gizzard & the Lizard Wizard.
Cyril Rolland : les Épisodes IV et V de Star Wars, Le Seigneur des Anneaux version Tolkien et version Jackson, From Hell d’Alan Moore et Eddie Campbell, Harry Potter de J.K Rowling, Game of Thrones de George R.R. Martin, les trois quart de l’oeuvre de Spielberg et de John Williams. Oh et puis, en série, Buffy contre les vampires tiens !
Yoan Orszulik : Les Sept Samouraïs de Akira Kurosawa, Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, Arzach de Moebius, Berserk de Kentaro Miura, Metal Gear Solid, Street Fighter 2, Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Cowboy Bebop, une partie de l’oeuvre musicale de David Bowie.
Et quelles sont tes attentes ?
Aurélien Noyer : Le nouvel album de Tool qui doit enfin sortir ! Last Night In Soho, le prochain film d’Edgar Wright qui vient d’entrer en tournage. Parasite de Bong Joon-Ho, évidemment. The Irishman de Scorsese et surtout son documentaire sur la Rolling Thunder Review de Bob Dylan (plus que neuf jours à attendre au moment d’écrire ces lignes)… et pour rester dans le thème, le documentaire de Todd Haynes sur le Velvet Underground.
Julien Pavageau : Tout pareil, et j’ajoute Avatar 2, évidemment.
Cyril Rolland : Ad Astra de James Gray, le prochain tome de Game of Thrones – ça devrait bien finir par arriver, non ? – la série sur Dracula de Steven Moffat et Mark Gatiss.
Yoan Orszulik : The Irishman de Scorsese, Gemini Man de Ang Lee, Last Night In Soho de Edgar Wright, Les Sorcières de Robert Zemeckis, Mes Moires l’auto bio de Jean-Pierre Dionnet et le tome 41 de Berserk (on ne se refait pas).
Lucas Mario : En plus de ce qui a été cité par mes camarades, j’ajouterai Death Stranding, qui a l’air complétement fou, Primal la nouvelle série de Gendy Tartakovsky et la deuxième incursion de Paul Verhoeven dans le cinéma français, Benedetta. Et puis le film Kaamelott aussi.
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
L’équipe de M. Bobine : On a un gros projet en cours qui nous demande pas mal de boulot, mais on n’a pas le droit d’en parler.
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
L’équipe de M. Bobine : Loïc Adrien de Versus parce qu’on aime beaucoup le principe de confronter deux films à priori très différents. Gorkab de CGM, histoire de savoir à quel moment il a vrillé pour devenir un obsessionnel des images numériques. Vincent Capes de la chaîne Zo Anima parce qu’il est aussi à l’aise pour parler de Chuck Jones et King Hu que de Guy Debord ou Jonas Mekas. Jehros de la chaîne Anima parce qu’il est capable d’évoquer l’animation japonaise dans toute sa diversité, des shonen ultra-connus aux drames intimistes. Amazing Lucy parce que sa vidéo sur Le Redoutable était excellente et c’est dommage qu’elle n’en fasse plus.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
L’équipe de M. Bobine : En général, on a pas mal de réactions positives. On n’a pas forcément beaucoup de commentaires ou de retours sur le contenu lui-même mais ça vient peut-être du fait qu’on fait essentiellement des analyses où la partie ‘critique’ est souvent assez réduite… ce qui laisse finalement peu de place au débat. D’ailleurs, les vidéos où on a eu le plus remarques sur le contenu lui-même, c’est sans doute les deux seules où on se permet d’être relativement critique à l’égard des films, à savoir Le Réveil de la Force et Watchmen.
Tes abonnés te soufflent des idées parfois ?
L’équipe de M. Bobine : Ça arrive assez régulièrement qu’on nous demande si on compte parler de tel ou tel film… et, souvent, ce sont plutôt des films qu’on apprécie aussi. Mais notre critère principal, c’est d’avoir un angle ou une idée à développer. Tant qu’on n’a pas ça, on préfère attendre avant de se lancer. C’est parfois frustrant, parce qu’il y a des films sur lesquels on aimerait faire quelque chose… mais si c’est pour ressortir des idées qui ont déjà été développées par d’autres, ça ne nous intéresse pas.
Que voudrais-tu dire à tous tes abonnés et aux prochains ?
L’équipe de M. Bobine : Qu’on est très content de la communauté qu’on a construit autour du Ciné-club de Monsieur Bobine. On lit évidemment les commentaires sous les vidéos et, même lorsqu’il y a des avis divergents, que ce soit vis-à-vis de nous ou d’autres commentaires, ça ne tourne pas à la foire d’empoigne. On en est d’autant plus content que ça correspond à l’identité que l’on veut pour la chaîne : un endroit où parler de cinéma ne veut pas dire s’engueuler et se lancer dans des polémiques stériles.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
L’équipe de M. Bobine : T’aurais pu nous demander si on voulait boire quelque chose, au moins ! On aurait pris un Picon bière. (Rires)
Encore une fois merci Monsieur Bobine d’avoir participé à Adopte un Créatif.
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Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Julien Pavageau, Cyril Rolland, Aurélien Noyer, Lucas Mario, Yoan Orszulik, aka l’équipe MonsieurBobine de s’être prêtés au jeu d’une interview.