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Adopte un Créatif : Interview avec Corentin Kimenau de Nebuleuses et Cacao

Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Corentin derrière la chaîne ‘Nébuleuses et Cacao’.

Pour ce nouveau numéro, nous quittons la thématique du cinéma et des jeux vidéo pour nous recentrer sur le monde en compagnie de l’astrophotographe Corentin et de sa chaine documentaire naturaliste et poétique ‘Nébuleuses et Cacao’. Une rencontre pleine de poésie et d’émerveillement.

Ça sert à quoi de partager les choses si on ne le fait pas pour transmettre ?

Bonjour, Corentin, merci de participer à notre chronique « Adopte un créatif ». Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours ?

Corentin : Je m’appelle Corentin Kimenau et je suis un réalisateur et photographe passionné qui essaie tant bien que mal d’insuffler dans chacune de mes réalisations, une poésie visuelle et narrative pour inviter mon spectateur au mouvement et à l’émerveillement. Je filme la nature, le ciel, les hommes et essaie de poser des mots sur les émotions rencontrées en essayant au maximum de payer la dette que j’ai envers le monde, cette dette qui fait que je suis vivant.

Mon parcours scolaire n’est pas vraiment brillant, après le lycée, j’ai fait une école de montage vidéo sur 2 ans qui m’a permis d’intégrer une boite de production en tant que monteur/cadreur pour payer mon école et mon loyer, puis m’expérimenter au travail de l’image évidemment. J’y ai trouvé une équipe incroyable avec qui j’ai appris à grandir et qui m’a toujours soutenu moralement dans mes projets personnels.

J’aime la technique, c’est essentiel pour moi de comprendre mes outils pour décupler ma créativité et connaître mes limites. Mais cette technique n’est rien si elle n’est pas au service de quelque chose, d’une histoire, d’une cause ou de la beauté par exemple.

J’ai créé ma chaîne YouTube en décembre 2008, elle totalise depuis 260 vidéos. Ça fait vieux (rires). J’ai commencé à m’intéresser à la vidéo et la photo à l’âge de 13 ans. J’y postais à l’époque mes tout premiers courts-métrages, mes premiers tests d’effets spéciaux ridicules et mes premiers essais de motion design. Un beau foutoir (rires), mais un grenier magnifique de vieux objets qui m’ont permis de pouvoir faire des vidéos dont je suis fier aujourd’hui.

J’ai remis cette chaîne à 0 en 2018, mes vieilles vidéos ne sont plus publics (rires). J’ai eu 10 ans pour apprendre à raconter des choses et à filmer le monde. Cette chaine (NebuleusesetCacao) est désormais dédiée à des vidéos plus travaillées, dans lesquelles j’essaie de trouver le juste milieu entre poésie, informations et divertissements.

Une de mes vidéos ‘L’endroit exact de la Solitude‘ a été primée au Festival Frames d’Avignon favorisant l’émergence créative sur YouTube en gagnant le prix du Jury. C’est une belle récompense je trouve ! En plus le soir là Fred de C’est pas Sorcier m’a payé une bière, dans le genre badass.

Quelle est ta toute première expérience avec internet ?

Corentin : Les wizz de MSN ! C’était incroyable de pouvoir rester en contact avec ses copains sans avoir à payer 10cts par sms, de pouvoirs faire des conversations webcam pixel alors qu’on s’était vu toute la journée (rires), c’était beaucoup plus drôle que de faire ses devoirs.

Les jeux vidéo aussi, Counter-Strike Source notamment, a été un grand axe de découverte du potentiel d’internet pour moi, j’y ai découvert l’E-sport et son sérieux, ça peut paraître paradoxal pour un type qui adore les grands espaces et l’extérieur, mais ça a été vraiment formateur pour l’adolescent attardé que j’étais. J’y faisais beaucoup de ‘frag-movie’ des montages où je mettais en scène les meilleures performances des joueurs d’une équipe par exemple, c’était la première fois que je gagnais un peu d’argent en faisant ça sur internet et j’ai compris à cette époque que la vidéo pouvait être quelque chose de sérieux, même si elle prenait place sur internet et traitait de jeux vidéo. Tu apprends aussi à gérer des communautés de gamer, à gérer des sites internet pour rassembler le monde, vraiment ça m’a donné envie de faire tellement de choses en voyant le potentiel d’internet que je suis déçu à chaque fois qu’on rabaisse les jeux vidéo à leur seul soi-disant pouvoir de créer des tueurs en série.

Présente-nous ton univers :

Corentin : Nébuleuses et Cacao, c’est le nom de ma chaine YouTube et du projet qui en découle, et vraisemblablement, pas celui d’un salon de thé. J’ai eu l’idée en mélangeant un chocolat chaud un jour, et en voyant la mousse de lait tourner au fond de ma tasse. La nébuleuse du Cacao. J’ai gardé l’idée parce qu’elle est jolie, se rapporte à l’enfance et à l’innocence puis parce que j’aime beaucoup les nébuleuses et le cacao. J’en parlais en introduction, mais c’est un projet que je partage sous forme de vidéos ou photographie et qui a pour but de ‘démocratiser l’émerveillement’. C’est une cause à laquelle je tiens énormément, car elle a le mérite d’inviter à l’éveil. Regarder le monde, l’écouter et le ressentir, c’est des choses trop oublié aujourd’hui. Et je ne pars pas d’un constat avec la vocation de vouloir changer le monde et de le façonner en fonction de mon point de vue. C’est juste que moi-même, j’ai oublié de regarder pendant un moment de ma vie, d’écouter ou de ressentir ce monde qui m’entoure. Heureusement j’y suis revenu, j’ai grandi avec des ‘montreurs’ mes parents, mes grands-parents, qui passaient leurs temps à me montrer les choses du doigt et à me sensibiliser aux choses qui m’entouraient. J’ai juste envie de montrer les choses du doigt moi aussi, la photo, la vidéo ça vient juste appuyer mon envie de partage, parce que ce sont des supports formidables pour sensibiliser.

Qu’est-ce qui t’a donné ta vocation ?

Corentin : Les contes et les légendes. C’est merveilleux d’entendre ces histoires qui sortent quelqu’un d’un quotidien en lui parlant d’autre chose que de lui-même. La nature, c’est merveilleux aussi d’observer et ressentir un truc qui soit capable de sortir quelqu’un d’un quotidien qui ne tourne qu’autour de lui-même. Le cinéma, c’est merveilleux d’avoir l’occasion de vivre une vie qui n’est pas la nôtre quelques instants et là encore de nous défaire de nous même.

La beauté d’un premier voyage en train, j’étais parti avec mon tout premier appareil photo jetable, j’avais 12 ans. Mes premières photos, mon premier rapport à la plastique des choses. J’étais tout pourri en dessin fallait bien que je trouve d’autres alternatives. C’était incroyable de pouvoir créer du souvenir, d’immortaliser des instants et de les figer en les matérialisant grâce à de la lumière et une pellicule. Je photographiais mes copains et j’immortalisai nos amitiés.

Quelle a été la réaction de tes proches ?

Corentin : Ce n’est jamais facile d’être mauvais à l’école et de persuader tes proches que tu crois en ton avenir, que celui-ci ne passera pas par les compétences que tu dois acquérir pour obtenir le bac et que tu sauras t’épanouir dans la vie en faisant quelque chose qui te plait, quelque chose de sain alors que tes profs disent le contraire. Mes proches ont fini par me faire confiance en voyant que j’étais 1er de ma classe de montage vidéo après le bac alors que j’ai toujours été très mauvais en classe au collège et au lycée. À partir de là, c’est un cercle vertueux, tu prouves qu’on peut te faire confiance et te laisser gérer ta vie, on t’encourage, ça te motive, etc. Mais c’est vraiment important de ne jamais baisser les bras et d’oser tester et travailler pour prouver que tu peux faire ce que tu veux.

On dit souvent que les proches s’inquiètent pour ton bien. Mais si tu leur prouves que tu as réussi à être bien malgré ce qu’il pensait de ton parcours, ils vont finir par accepter l’idée que c’était peut-être une bonne chose pour toi et t’encourager à continuer. Mais tu es le 1er à devoir faire l’effort.

‘Je suis coach de vie aussi, je fais des conférences et des PDF pour apprendre à vivre du bonheur en 10 étapes si ça t’intéresse.’ (c’est totalement faux)

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Corentin : Jean Michel Bertrand, réalisateur du film la Vallée des Loups que j’ai trouvé d’une puissance incroyable. Ce type veut juste faire des films pour montrer les choses. Je trouve ça sain et d’un altruisme incroyable. Vouloir offrir au monde un film pour faire rêver et éveiller à autre chose qu’à soi. Travailler en petite équipe, dans le respect de la nature et sans prendre le spectateur pour un idiot en lui donnant l’occasion de respirer et de laisser son esprit vagabonder dans les grands espaces qu’il filme avec ses camarades, c’est quelque chose qui me touche sincèrement.

Marie Amiguet, réalisatrice tout aussi passionnante que Jean Michel Bertrand avec qui elle travaille régulièrement. La qualité visuelle de ses documentaires animaliers et le storytelling qu’elle arrive à mettre en place au montage m’inspirent énormément et j’ai tellement de choses à apprendre de ce genre de personne, qui m’impressionne par ses compétences technique et naturaliste d’une part, mais qui est aussi capable de prendre parti en dénonçant sans donner de leçon. Je trouve ça formidable.

Sylvain Tesson pour sa qualité d’écriture, sa lucidité sur les choses et le monde qui l’entoure. Sa capacité à poser des mots sur des émotions et à sortir de sa zone de confort pour documenter le travail de Vincent Munier en Himalaya à la recherche de la panthère des
neiges par exemple.

Fred Pellerin pour ses contes et sa poésie. Gael Faye pour ses textes et sa poésie.

Et évidemment Antoine de St-Exupery pour son humanisme et son Petit Prince qui est clairement devenu mon livre de chevet et dont je pourrais parler des heures.

Jordan Mortz aussi.

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Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?

Corentin : J’avais 14 ans peut être, on se filmait avec mes cousins et mes amis à l’aide de mon tout premier Caméscope, à carte SD déjà, oui je ne suis pas si vieux, puis je rajoutais des effets spéciaux sur nos vidéos à l’aide d’un logiciel éclaté que j’avais trouvé sur internet, c’était mes premières expériences de créations visuelles, à côté de ça on s’enregistrait avec un mp3 et on inventait des histoires, des interviews ou d’autres conneries, on essayait de s’amuser avec le potentiel des outils qu’on avait et je dois dire que c’était fabuleux. Mais j’ai ce regret de ne jamais avoir documenté ma vie d’enfant, des sorties vélo et de mes copains. Je ne tournais que dans le but de créer et inventer, pas pour capter une réalité et en faire un souvenir.

Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?

Corentin : Ma première vraie réalisation, dans le sens où j’ai eu ce déclic de me dire ‘ça y est, tu l’as fait’ c’est le film ‘Où sont passées les Lucioles‘ qui est disponible sur ma chaîne YouTube avec le titre ‘Pollution lumineuse/Une lumière allumée, clin d’œil à l’obscurité‘.

C’est quelque chose d’arriver au bout de 3 ans de travail puis d’être content d’avoir tenu bon pour arriver jusqu’à lâcher la bête. Mais c’est tellement agréable de construire petit à petit une idée puis de lui donner la vie sous forme de film. C’est vraiment un média fantastique, on fait de l’image, on fait du son, on peut montrer et transmettre tellement de choses, ça a été une école pour moi, je me suis promis de ne jamais me filmer dans ma chambre à réciter des articles que j’aurais lu à droite et à gauche dans le but de les recracher comme un prof, j’adore apprendre, mais je déteste qu’on me fasse la leçon.

Je n’ai pas assez de charisme pour faire rire ou pleurer en étant face Cam, alors j’accompagne tout ça de musique, de belles images que j’ai réussi à capter puis d’un peu de poésie. Parce que c’est ma pédagogie, démocratiser l’émerveillement, je pense qu’on arrive à faire passer plus de choses en faisant rêver.

Mais c’est aussi ma pire expérience de réalisation, quand tu as un gros projet personnel comme ça, tu as le temps de douter du sens de tout ça. Ma journée type c’était de travailler la journée à mon job, puis d’enchainer sur une nuit de dérush, de montage d’écriture ou de réécriture. Les weekends je partais faire mes images, parfois j’écrivais, parfois je recommençais à 0. Pour réaliser ça j’avais besoin d’argent, ce que je gagnais la journée je l’investissais dans mon projet, puis j’ai essayé d’obtenir des subventions, mais là encore j’ai dû passer des étapes, créer et faire mes preuves avant d’accéder à ça, échouer dans des festivals et douter encore et encore. Mais j’en tire d’énormes bénéfices donc au final je suis vraiment vraiment content d’avoir eu à faire face à tout ça.

Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?

Corentin : La plus intéressante est : ’ISS : L’endroit exact de la Solitude‘. Car elle est facile à regarder et qu’elle permet au spectateur de comprendre en quelques minutes à quel point on est ridicule dans cet Univers. Dans cette vidéo je photographie la Station Spatiale Internationale qui passe devant la Lune et le Soleil. Je l’ai d’abord fait pour le challenge technique, mais aussi pour le potentiel incroyable qu’à cette image de l’objet le plus évolué de notre civilisation devant l’immensité de notre soleil. Je trouve ça incroyable de voir la taille ridicule de ce truc devant notre étoile, et dire qu’il y a des gens là-haut.

Celle qui me tient le plus à cœur est la dernière ‘Pollution lumineuse/Une lumière allumée, clin d’œil à l’obscurité‘ ou son vrai nom ‘Où sont passées les Lucioles‘. Pour les souvenirs d’enfance qu’elle me rappelle et pour le temps que j’ai passé à la réaliser.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?

Corentin : De le faire. De ne pas hésiter, que ce soit sous forme de dessins, de musique, de blog, de texte, de photographie ou de vidéo par exemple. Tu peux tout apprendre sur internet. Moi ma passion c’est la vidéo, la photographie, mais si ta passion c’est la boulangerie parles-en. Parles-en pour le petit gars qui tombera sur ton blog, sur tes photos ou tes vidéos puis qui se dira, putain, c’est ça que je veux faire. Ça sert à quoi de partager les choses si on ne le fait pas pour transmettre ? PARTAGER. C’est important de bien comprendre ce mot. On partage pour montrer aux autres qu’on fait ça et se mettre en avant ? Ou on partage pour inviter les autres à se découvrir une passion au travers de la nôtre ? Mais de ne pas hésiter dans un premier temps à vérifier que ça leur plait.

Moi je crée des vidéos comme des prières à moi-même. Pour me persuader que c’est ça que je veux faire, qu’il ne faut pas que je lâche et que je dois continuer parce que c’est quelque chose qui me fait du bien. Je les partage ensuite via YouTube comme des bouteilles à la mer, des ‘lettres ouvertes à l’infini’ (nom de ma série documentaire sur YouTube), dans le seul but qu’elles atteignent au moins une personne et qu’il ou elle se dise, j’ai envie de faire ça.

J’ai envie de filmer le monde, de le raconter en le montrant du doigt, de le filmer, le photographier, le dessiner ou l’enregistrer. C’est là que mon projet prend son sens. Premièrement parce que ça me plait de faire ça et que j’en ai besoin, deuxièmement pour le glandu qui ira comme moi en foret la nuit photographier telle ou telle chose dans le froid et découvrir qu’il adore ça.

Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10 ans, lequel serait-ce ?

Corentin : Enlève cet appareil dentaire il te sert à rien. Tu vas te péter la mâchoire dans 10 ans. Mais tu l’auras mérité.

Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?

Corentin : Les mêmes films, mais avec une équipe. Des gens talentueux avec qui j’ai envie de travailler et que je pourrais payer correctement. Si je bosse seul pour l’instant c’est parce que j’investis tout l’argent que j’ai dans mes vidéos et leur production. Je ne me paie pas, et je refuse de payer des gens à un prix ridicule c’est pourquoi je travaille seul. Puis j’ai moins de pression aussi. Mais ça irait tellement plus vite si je n’avais pas besoin de travailler à côté pour financer un truc qui ne rapporte rien.

J’ai des gens de mon entourage qui m’ont proposé de l’aide gratuitement pour mes projets, une illustration par ci, un effet spécial ici, un mixage son par là ou ‘vient on t’aide à porter ton matos pour ton plan de coucher de soleil’, tout ça, c’est du temps que des gens offre à mon projet, je trouve ça incroyable et je suis clairement gêné de ne pas pouvoir les payer convenablement. Mais on fait des vidéos sur YouTube, peut être qu’on arrivera à nous prendre au sérieux un jour. (Mais faut dire que le CNC fait déjà beaucoup pour légitimer le sérieux des créateurs comme moi.) En attendant, je leur offre un tirage d’une de mes photos. Donc c’est ça, avec un gros budget, je me paie une équipe talentueuse, et même un stand de crêpes au catering des tournages (rires).

Nous faisons appel à ton esprit créatif. À toi de nous proposer quelque chose et de commenter.

Corentin-Nébuleuses-et-Cacao

Corentin : C’était mon premier voyage en train.
Mon premier autoportrait.
Un travelling long et lent, au milieu des chemins.
Le mouvement comme baiser.
C’était il y a 12 ans. Ma première série photographique.
J’avais 12 ans et tout semblait magnifique.
Sublimer le lait, s’enivrer du beau,
Pas facile à 12 ans d’y poser des mots.
Découverte d’un langage,
Quand la pellicule parle à ma place,
J’avais besoin de l’image,
Pour me trouver une place.

Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?

Corentin : C’est un fondement de société, c’est important de partager des références, et de pouvoir en discuter. Ça créer des groupes sociaux aussi. Rien qu’à voir la Japan Expo par exemple, les gens se rencontrent autour de valeurs et références communes et je trouve ça formidable. D’autant plus qu’internet a permis de faire connaître les pops cultures étrangères et c’est encore plus passionnant.

Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?

Corentin : Toy Story et le travail du studio Pixar en général, le Géant de Fer ou le Roi et l’Oiseau. Toute l’œuvre de Buster Keaton et celle de Louis de Funès.

Niveau Série : Rick et Morty, Kaamelott et les Looney Tunes.

Niveau Artiste : Banksy, Space Invader et le secret de leurs identités.

Niveau musique : Supertramp, Boston, America, toute cette veine de rock des années 70-80 je jure que par ça sans déconner.

Niveau Jeu : Les Legos, Pokémon, Zelda, God of War ou Bro Force ce jeu est tellement drôle.

Et quelles sont tes attentes ?

Corentin : La suite de Rick et Morty, celle de Stranger Things. Le retour de Stromae. Le retour de Benh Zeitlin et son film Wendy.

Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?

Corentin : j’ai 3 autres grosses vidéos en cours de montage. Ça sort encore cette année. 4 vidéos en une année, ça n’arrivera pas tous les jours aha. J’en ferais d’autres petites entre temps surement, pas de panique. J’ai quelques diffusion de mon film documentaire en cours de négociations mais j’ai aucune certitude sur les dates vu le climat actuelle…

À quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?

Corentin : Val So Classic, Valentine Jongen, elle parle de musique, d’opéra et le fait avec talent, sa série ‘Prélude’ que j’ai pu découvrir au festival Frames d’Avignon où elle a remporté le prix de la vulgarisation est un subtil mélange de divertissement et d’informations, c’est propre, drôle et mega intéressant! Elle vulgarise l’opéra au travers de la Pop Culture, ça t’intéressera assurément ! J’aime l’ambition de ses projets et son talent pour les réaliser ! Puis c’est une manière beaucoup plus actuelle de traiter de la musique classique, j’ai beaucoup de rancoeur en repensant à mes années collège et lycée où les cours de musique avait des odeurs épouvantable de poussières.

Quand on te parle avec passion, qu’on le fait de manière ludique, les choses passent tout de suite mieux et développent ta curiosité. Et ça c’est le principe même d’une belle vulgarisation d’après moi, ce que maîtrise parfaitement Valentine.

Creativa, Guillaume Corre, il est prof, et quand il a le temps il fait des vidéos essais où il traite de musique, de sociologie, mais c’est souvent beaucoup plus diversifié que ces 2 seuls mots. Sa série ‘Cogito’ est incroyable, je suis particulièrement sensible à la qualité de narration et de montage de ses épisodes, ce mec n’a pas suivi d’étude de montage ou de cinéma, pourtant il arrive à raconter et faire des vidéos où il prend le temps sans qu’on s’ennuie. J’ai rencontré bon nombre de types qui n’ont jamais réussi à faire ça, même après des années d’études. Quand tu as le truc, et que tu sais t’imprégner de la culture d’internet et l’utiliser pour apprendre et transmettre, bah tu as tout pour faire de belles vidéos.

As-tu beaucoup de retours des personnes qui te suivent ?

Corentin : Vraiment. Je suis toujours surpris du temps que mettent certaines personnes pour regarder mes vidéos puis prendre le temps de formuler ensuite un commentaire pour me l’envoyer, ils me disent ce qui leur a plu, en quoi ça leurs faits du bien ce que je peux créer et c’est un levier formidable de motivation. J’ai toujours espoir que mes vidéos déclenchent un mouvement chez mon spectateur, qu’à la fin du visionnage il se sentira animé par une profonde envie de réaliser quelque chose. De filmer le monde, de le raconter, d’agir en faveur d’une idée que j’ai pu avancer dans mes vidéos et le fait de lire ces commentaires longs et rédigés avec soin vraiment ça donne du sens à mon projet et j’en suis énormément reconnaissant. J’essaie vraiment de répondre à tout le monde, mais c’est long de traiter chaque message avec le respect qu’il mérite.

Tes abonné(e)s te soufflent des idées parfois ?

Corentin : Mes films et vidéos naissent en générale d’une envie que j’ai de parler d’un sujet. Mes abonné(e)s n’hésitent pas à me demander de parler de tel ou tel sujet et je trouve ça chouette, mais à l’heure actuelle je préfère créer pour traiter un sujet que j’ai envie d’aborder. Ça ne m’empêche pas de considérer chaque message et j’essaie parfois de les intégrer dans mes créations si c’est possible, c’est important de montrer qu’on s’intéresse à sa communauté, j’ai la chance d’avoir su trouver des personnes qui aiment mon travail et qui s’en nourrissent.

Que voudrais-tu dire à tous tes abonné(e)s et aux prochains ?

Corentin : Remercier ceux qui sont présents et qui suivent attentivement ce que je peux partager au travers de mes films ou de mes photos, remercier ceux qui viennent me rencontrer quand je suis en diffusion ou déplacement quelque part. Je suis loin d’être une star et ça me va très bien, j’ai un rapport très humain avec ma communauté et c’est ce qui fait la force de leur engagement, j’ai déjà rencontré un jeune garçon qui était assez déboussolé de me rencontrer parce qu’il avait vu mes vidéos et voulait juste prendre une photo avec moi, c’était déstabilisant, j’ai préféré discuter avec lui, de lui, de vidéo, d’astronomie et le motiver à oser raconter ce qu’il avait en tête, pour lui montrer que c’était une erreur de me starifier sans vraiment me connaitre. Je pense qu’une belle discussion vaut mieux qu’un simple selfie. Parfois ça suffit à faire naître des vocations.

Aux prochains je souhaite la bienvenue. Je les remercie de passer par ici et d’apprécier mon travail au point de s’abonner pour ne rien rater. Je suis lent. J’ai espoir que mes créations se consomment différemment que le zapping YouTube constant. Je suis loin des tendances et j’aime prendre mon temps.

Si vous n’osez pas regarder une de mes vidéos à cause de sa longueur, pas d’inquiétude. Elle restera là, elle n’a pas de date limite de consommation, elles ont pour vocation d’éviter le quart d’heure de gloire pour être sûres de ne pas tomber dans l’oubli d’ici 2 jours. Si vous y revenez dans 3 ans tant mieux, mes vidéos seront là pour vous au moment où vous en ressentirez le besoin.

Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?

Corentin : Comment fais-tu pour voler dans ton intro ?

Avec un cric de voiture. Et ce n’est même pas des conneries.

Encore une fois merci Corentin d’avoir participé à Adopte un Créatif.

Corentin : Merci à toi et covfefe. C’était intéressant de répondre à tes questions, à bientôt !

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Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Corentin de s’être prêté au jeu d’une interview.

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Thomas
Thomas
Rédacteur en chef et chroniqueur anti-protocolaire. Enfant des années 80's / 90’s biberonné à la Pop Culture.

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