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[CRITIQUE] Wolves de David Hayter

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Wolves est un film canado-américain sorti en 2014, écrit et réalisé par David Hayter, avec Lucas Till (X-Men : First Class), Stephen McHattie et Jason Momoa (Game of Thrones, Conan 3D).

Le film nous raconte l’histoire de Cayden Richards (incarné par Lucas Till) un lycéen bien sous tous rapports, auréolé de réussite et de popularité. Un soir, après un match de football, le jeune quater-back se transforme en loup-garou et provoque malgré lui un double homicide. Un drame le contraignant à prendre la fuite. Après une longue errance, il fait finalement la rencontre de Wild Joe (John Pyper-Ferguson) un autre lycanthrope qui le met sur la piste d’une mystérieuse ville: Lupine Ridge. A cet endroit sévit une importante communauté de loup-garous, dirigés par le cruel Connor Saughlter (Jason Momoa).

Le principal défaut du film est là, sous vos yeux. Le scénario. Un comble quand l’on sait que le réalisateur n’est autre que David Hayter, scénariste de profession, à l’œuvre sur X-Men 1 et 2, et Watchmen. Le réalisateur nous livre ici un film dénué de toutes surprises, ou des péripéties plus clichés les unes que les autres s’enchaînent jusqu’au dénouement final.

La construction du long métrage en trois actes est extrêmement basique et ne présente pas une once d’originalité. Même le twist final semble avoir été bricolé à la dernière minute. Tragiquement, le scénario écrit par Hayter fait également l’impasse sur le développement des personnages et leurs psychologie. Au début du film par exemple, se déroule un drame familial sensé bouleverser Cayden.

Pourtant, les répercutions sur le jeune homme sont quasi nulles. Tuer ses parents ? La routine ! Les dialogues fades et prévisibles, n’aident vraiment pas à donner une consistance aux protagonistes. Et pourquoi ne pas avoir cherché à développer la mythologie autour des lycanthropes ? Car le fait que les personnages soient des loups-garous n’apporte au final rien à l’histoire. David Hayter livre un scénario qui manque cruellement de fond et d’émotions. C’est la plus grosse déception de ce film, et ce n’est pas une question de budget.

Concernant la réalisation en elle même, c’est plutôt une bonne surprise. Globalement la mise en scène du réalisateur est convaincante, malgré un coté téléfilm bien présent (le format 1:85 renforce naturellement cet aspect). On a la sensation de voir une série B, mais avec un réalisateur qui à le bon goût de ne pas en faire trop vis à vis de son budget. Nous avons particulièrement apprécié la scène de la rencontre avec Wild Joe, bien filmé et présentant une ambiance sympa.

Les acteurs sont d’ailleurs plus ou moins bons. Si Lucas Till nous délivre un jeu d’acteur mono-expressif façon Twilight, Stephen McHattie est déjà nettement plus impliqué dans son rôle de mentor. Quand à Jason Momoa, qui incarne le principal antagoniste, il se contente de faire du Khal Drogo et de montrer les crocs. Difficile de lui en vouloir. Le casting féminin semble surtout là pour attirer le chaland. « Wolves : it’s Twillight without abstinence » comme l’annonçait Hayter sur l’affiche teaser du film…

Tout de même, on a bien aimé le fait que les scènes d’actions soient fluides et clairement filmés, évitant l’effet «camera qui tremble» présent sur de nombreux long métrages. De plus, il n’y a quasiment pas de trucages numériques dans le film, et hormis un timelapse raté, ils s’en sortent bien (la régénération des personnages…).De quoi éviter les affres de l’image de synthèse à bas coûts. La production a judicieusement préféré se concentrer sur le maquillage des protagonistes. Et si le rendu en lui même est plutôt haut de gamme, le design des visages l’est beaucoup moins. Lucas Till ainsi transformé ressemble d’ailleurs beaucoup au Fauve de X-Men : First Class. En moins bleu. Forcément.

Pour finir l’aspect sonore est correct sans transcender, nous n’avons pas été choqué par des effets sonores trop exotiques. La musique du film, composé essentiellement de rock, est hyper générique et manque de personnalité.

Tourné avec un budget relativement modeste, David Hayter nous livre avec Wolves un film inégal, handicapé par un scénario peu inspiré et bourrés de clichés. On en attendait beaucoup plus, compte tenu de la carrière du scénariste hollywoodien.

Image et son : 4/5

Tourné à la caméra numérique Arriflex Alexa, le film avait tout pour proposer une image nette et précise en format Blu-ray. Et c’est heureusement le cas, le transfert réalisé par l’éditeur est en effet très bon. On appréciera la photographie globale de Wolves, mettant en valeur les contrastes (La scène du match de foot, l’affrontement final contre Connor…) sublimant les couleurs vives avec brio. Les scènes de nuit ne souffrent pas de problèmes de compressions et les noirs sont définis et profonds.

Quand au son, même si est conseillé de voir le film en VOST, il est important de préciser que cette version française contient une piste en Français DTS-HD Master Audio 5.1. On ne compte pas les blu-ray qui pour la piste française, nous livrent encore du DTS mi-débit… La piste VO quand à elle (évidement en DTS HD MA 5.1) est exemplaire et ne souffre d’aucuns défauts particuliers. Ce blu-ray contient pour finir une piste pour les malentendants et pour les gens équipés de casque son 3D.

Interactivité et bonus : 3/5

On appréciera le menu du blu-ray, qui, sans être une œuvre d’originalité, à le mérite de ne pas reprendre une interface d’accueil générique (comme le fait la Warner par exemple). Il donne envie de lancer le film et met tout de suite dans l’ambiance. Simplement efficace. Concernant les bonus, pas grand-chose à se mettre sous la dent : Deux bandes-annonces (sans rapport avec le film) : The November Man et Joker.

Mais aussi et surtout, un making-of du film. Ce dernier est d’ailleurs vraiment bon. D’une durée de 30 minutes, la vidéo revient sur les différents aspects de la production (maquillages, lieux de tournage, scènes d’actions…) entrecoupé d’interviews du réalisateur et des acteurs. On constate d’ailleurs que le réalisateur ne manque pas de charisme. Il y expose sa vision du projet : faire un film sur le passage à l’age adulte, hors des clichés… Quel dommage de constater que les intentions initiales étaient bonnes !

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