Le syndrome Fanboy lors des conférences. Retour sur les émotions de la geekette Fanboy/girl.
Ah l’E3 est passé mais je n’oublierais jamais le cru 2010 non pas en nouveauté, mais riche en d’émotion, en promesses et en innovations lors de cet évènement.
Ça m’est tombé dessus sans que je m’en aperçoive. Il a juste fallu ouvrir mon cher associé PC pour que les news me rappellent le grand évènement. Quoi ? Ça va commencer là, maintenant !? Tout de suite ! Mais je ne suis pas prête, enfin, je veux dire, je n’ai fais aucune préparation psychologique, je sors d’une rude journée qui m’a mis les nerfs à vifs et à fleur de peau.
Je le dis tout de suite, j’adore l’E3 et ce qui en découle, je suis fébrile et curieuse de savoir ce que seront nos prochains jeux et consoles. Mais mon impatience elle est assez forte pour que je finisse par regarder une conférence dans un anglais incompréhensible autant par l’accent soooo ricain avec beaucoup de blabla, pour souffrir ensuite de l’étrange malédiction de la baisse de débit à cause d’une surchauffe des réseaux et serveurs dû par un taux anormal de connexions.
Non ce n’est pas ça le problème, le problème… C’est moi. Parce que…. Oh et puis zut ! Je regarde la conférence Microsoft. Faut que je me dépêche, ça vient de commencer.
J’avais raté le début, mais avant de comprendre ce qui se passe sur scène que je vois apparaître Dieu Kojima. A sa vue, je commence à me mettre dans un véritable état d’excitation, j’en ai des bouffées de chaleur. Avant de reprendre mon souffle et de baisser ma température interne, le trailer de MGS Rising est diffusé avec le très beau blond au charme électrique de Raiden. C’est si…beau… C’est si nouveau, c’est…. C’est si jouissif !
Bref, ça tranche, ça taillade, ça tue, en un mot ça déchire tellement de bonheur que j’en tombe évanouie.
Pour un premier contact, ce fut une véritable saillie qui m’a tant pris pas surprise que même la démo de Gears of War 3 n’a pas pu me ramener à l’état de conscience, malgré le boucan des grosses performances procurées par le jeu à d’autres geeks de ma connaissance au cœur trop fragile.
Et oui, cher lecteur/ice, ce genre de situation et de comportements ne vous sont certainement pas nouveaux. Si cela vous est donc familier alors vous connaissez la réaction du fanboy de base face aux conférences videoludiques. Le fanboy est tout simplement un fan qui a une hypersensibilité sur n’importe quels choses et évènements inédits qui se présentent devant lui créant en son for intérieur des réactions quelques peu excessives et ostentatoires.
Bon je me referais demain, car là, j’étais assommée jusqu’au lendemain.
Il fallait que je me tienne prête émotionnellement parlant à l’arrivée non pas de une, mais de deux conférences dans la même journée, et à la suite s’il vous plait !
Arrive l’heure tant attendue. Sincèrement, je crois que je suis parée pour ne pas perdre ma dignité de jeune fille. Je suis transportée de joie avant même que cela ne commence. Je ne garde pas la tête froide longtemps, déjà Link de The Legend of Zelda apparaît avec une présentation de Shigeru Miyamoto. Mon cœur de gameuse bat la chamade, je m’enivre de la présentation et des paroles dîtes par Miyamoto. Oui, je sais, il y a un traducteur anglais, mais comme je suis à un stade assez important du syndrome Fanboyite issu de la souche Nintendo. Je développe un amour aveugle et inconditionnel à écouter un japonais parler dans sa langue natale (surtout si c’est un game designer) et ce, même si je ne comprends pas un traître mot d’une traître phrase. Pour vous dire que ma fiévreuse soudaine passion linguistique pour la langue japonaise est devenue si importante que n’importe quelle personne qui aurait possédé des caractéristiques physiques asiatiques se serait présentée à moi, elle se trouverait aussitôt enlacée dans mes bras sans oublier d’être couverte de baisers. Je n’oublierais surtout pas de lui dire à quel point la nature, dans sa grande bonté, a eu l’idée aussi géniale que fertile de créer le Japon, les japonais, Nintendo, Miyamoto et ses jeux.
A ce stade, vous devinez que je suis tombée du côté obscure du fanboy. Tout mon être est possédé par la puissance de la conférence Nintendo.
Comment pouvais je prévoir que ma joie venait juste de commencer, car je vous le dis si vous n’êtes toujours pas au courant, bande d’hérétiques, qu’il y a eu une déferlante de jeux présentés. Tous les ingrédients qui contribuent à la quête du Graal du gameur forgeant son bonheur dans l’écoute des annonces comme un elfe cherche la Triforce et les éléments pour façonner son épée.
Du Mario, du rétro, du nouvô ! Quel ravissement ! Quel plaisir ! Je suis au 7ème ciel du fanboy gameur. Certes, j’ai des sensations de déjà vu, mais la formule marche et ne dit on pas que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs confitures. Les jeux vont et viennent encerclés d’un tourbillon de journalistes internautes fanboys en pleine félicité. J’entends certains qui poussent des cris. Je tente de me retenir, mais je ne peux m’empêcher de gémir avec délectation. C’est dur ! Chaque jeu est un divin transport ! Nintendo sait qu’il a déjà gagné car je sais que je ne pourrais pas résister à la suite… ni à m’y attendre.
Je dois vous avouez que je suis, depuis le début de la conférence, caressée sans cesse par ce doux mot de 3D. Il est asséné par surprise, parfois vicieusement au cours d’une phrase, il joue avec moi, il me teste. Ce mot aime voir la réaction qu’il procure à son audience. Il faut dire que ce mot est emprunt d’une certaine sensualité accentuée par la promesse qu’il n’y aura pas de lunette à la clé.
Ô oui Nintendo, je suis ton esclave. J’achèterais tous tes jeux Wii, maintenant j’attends ta récompense.
Récompense moi de tout mon amour maladif de fanboyiste aigüe. J’atteins un état d’excitation jamais connu auparavant. Je sens qu’elle arrive. Je la sens bien : la 3DS ! Je hurle de joie ! Je suis au pic de la fièvre ! Et je ne peux plus me contenir, la foule non plus d’ailleurs, face au déferlement du nombre de jeux de la portable, je pousse un cri de jouissance devant un aussi beau catalogue. Rectification, je pousse plusieurs cris ! Mon petit cœur palpite, mes yeux deviennent vitreux je ne pouvais pas être satisfait plusieurs fois en un espace temps si court. Promis Nintendo…. Plus rien ne peux m’impressionner dorénavant. Avec toi, j’ai tout vu, j’ai tout vécu, et de plus, j’ai réussi à ne pas défaillir malgré toute ta maestria déroulée. Il faudra trouver autre chose pour que tu viennes à bout de moi.
Aussitôt ces mots prononcés, une centaine de 3DS apparaissent sur la scène, prêtes à l’emploi. Je plonge tête la première dans le Nirvana… en passant par la case évanouissement, ne gagnez pas 200 000 euros. Nintendo triomphe donc de moi mais je ne lui en veut pas ! J’ai tant apprécié être sa groupie admiratrice que j’ai un peu honte de moi. Oui, car après autant d’émotion, il ne me restait plus d’énergie pour Sony.
Le résultat est donc sans appel, la conférence de Sony ne m’a procuré aucune voluptés. Un seul délice fut consommé en la présence d’une voix artificielle sadique et douce, mais ce tressaillement n’est pas assez fort pour que j’atteigne une certaine plénitude.
Oui ça y est, ma fièvre est retombée, mon esprit est redevenu clair mais bien trop tard. Quand le démon du fanboy s’empare de toi, on est si transporté par l’euphorie qu’on ne se reconnaît plus. C’est comme si on se réveille après une soirée bien arrosée. Car quand on garde une certaine distance de tous ceci, on se rend compte à quel point ces conférences peuvent être ridicules, présentant des univers et personnages factices ou machines comme des stars qui ont droit à des entrées en scène fabuleuses en travelling et à leur place sur des podiums noyés de lumière derrière des sons de Rock and Roll et de musique techno. C’est presque saugrenu, mais que voulez vous, c’est le show et si cela n’existait pas… on ne passerait pas un aussi si bon moment. Alors oui, je ne vais rien faire pour me débarrasser de ce syndrome fanboy pour l’année prochaine car je l’avoue… qu’est ce que je m’amuse ! ^^