Les fans d’Interstella 5555 et de Daft Punk expriment leur déception face à la nouvelle édition du film, remastérisée par IA.
L’annonce de la réédition d’Interstella 5555: The Story of the Secret Star System de Daft Punk pour une seule soirée en salle, le 12 décembre 2024, a généré une vague de réactions déchaînées sur les réseaux sociaux. Ce film culte, né de la collaboration entre le groupe français Daft Punk, l’artiste Leiji Matsumoto et le réalisateur Kazuhisa Takenouchi, combine des thèmes de science-fiction, d’animation japonaise et de musique électronique tirée de l’album ‘Discovery‘. Cependant, cette nouvelle version a laissé un goût amer à de nombreux fans, qui dénoncent l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la remastérisation.
D’un Chef-d’œuvre à un remaster raté
‘Interstella 5555‘ est un joyau d’animation et de musique qui raconte l’histoire d’un groupe d’extraterrestres enlevés, transformés en stars sur Terre et en quête de leur liberté. Réalisé en 2003 par Kazuhisa Takenouchi et le studio Toei Animation, ce long métrage sans dialogues repose entièrement sur la musique de l’album ‘Discovery‘ de Daft Punk. La version originale, en 2D traditionnelle, est toujours appréciée pour son charme et ses graphismes soignés, supervisés par Leiji Matsumoto, créateur d’Albator‘.
Pourtant, l’annonce de la projection de cette nouvelle version 4K en décembre a engendré de vives critiques. La raison principale ? L’utilisation de l’IA pour le ‘remastering’. Pour beaucoup, cette technologie est loin de restituer la finesse et l’authenticité de l’œuvre originale, entraînant une déception qui vire au mécontentement collectif.
Une pluie de critiques sur les réseaux sociaux
Le terme ‘remastering’ accolé à cette réédition a été perçu comme une insulte par une grande partie de la communauté des fans. Pour HD-Numérique, c’est une atteinte à la qualité artistique. ‘Remastered : un mot qui a perdu tout son sens‘ suivie de l’avertissement : ‘Demain, si nous n’y prenons pas garde, le mot ‘remasterisé’ signifiera ‘dégradé par un algorithme mal entraîné. Ces remasterisations à base d’IA détruisent plus qu’elles n’améliorent. Et ce nouvel exemple avec Daft Punk nous le rappelle avec force ! Réglementations et transparence : il serait temps…‘
#Remastered : un mot qui a perdu tout son sens. Demain, si nous n'y prenons pas garde, le mot "remasterisé" signifiera "dégradé par un algorithme mal entraîné".
Ces "remasterisations" à base d'#IA détruisent plus qu'elles n'améliorent. Et ce nouvel exemple avec… https://t.co/770aMe8BPY pic.twitter.com/2RL82aCm0y— HD-Numérique (@hdnumerique) October 31, 2024
HD-Numérique n’est pas la seule voix à s’élever. De son côté, Thomas, aka Gorkab, s’indigne également : ‘Ce qui reste des Daft Punk (ou leur marketing surtout) fait de l’upscale IA DÉGUEULASSE sur leur chef-d’œuvre d’animation avec Leiji Matsumoto : ‘Interstella 5555.‘ Pour lui, la promesse de qualité d’un remaster a été trahie par un simple upscaling numérique qui dénature l’œuvre d’origine.
Et voilà que ce qui reste des Daft Punk (ou leur marketing surtout) fait de l'upscale IA DÉGUEULASSE sur leur chef d’œuvre d'animation avec Leiji Matsumoto : Interstella 5555.
Déjà que le Blu-ray entrelacé c'était pas glorieux, mais alors là bordel de merde https://t.co/kxIPoWoQHB
— Thomas Martin (@Gorkab) October 30, 2024
Même Michael, un auteur ayant consacré un chapitre de son guide sur le cinéma d’animation à ce film, exprime sa frustration. Il souligne l’importance de ‘Interstella 5555‘ pour les fans de Daft Punk et d’animation japonaise : ‘J’ai rêvé de voir ce film sur grand écran, mais cet upscale ne m’inspire pas du tout confiance.‘
Love this film (and album) and we dedicated a chapter of our Anime Movie Guide to it. Have dreamed of watching / screening it on the big screen but… That upscale doesn't inspire much confidence. https://t.co/2DLU5XUkJP
— Michael Leader (@MichaelJLeader) October 30, 2024
Le message est clair : les améliorations visuelles promises par l’IA semblent, dans ce cas, desservir davantage l’œuvre qu’elles ne l’enrichissent. Ce bad buzz illustre un problème de fond dans le monde de l’audiovisuel. Si l’IA permet d’atteindre une résolution 4K, elle s’accompagne également de limites, notamment en matière de textures et de détails. Dans ce cas précis, le remastering algorithmique a détruit l’aspect esthétique soigneusement élaboré par Leiji Matsumoto et l’équipe de Toei Animation.
Face aux critiques croissantes, certains appellent à plus de transparence dans l’usage de l’intelligence artificielle pour les remastérisations. Il est clairement urgent d’ouvrir un débat sur la protection des œuvres visuelles originales et sur l’importance d’une réglementation stricte pour les techniques d’amélioration numérique par IA.