Le film Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan arrive avec son premier volet pour donner un coup de pied dans la fourmilière du cinéma français, proposant un film grand public d’une très grande qualité. Un spectacle divertissant qui mérite d’être découvert en salle.
De l’ambition enfin !
La promesse de ce film mise en scène par le réalisateur Martin Bourboulon, celui qui est derrière le film Eiffel qui avait tant fait couler d’encre niveau polémique, est de proposer un spectacle aussi fort qu’un film américain. Mais attention ! Il ne faut pas voir un bête copier-coller d’une formule toute faite à la Marvel, ni une pâle copie d’un blockbuster américain avec en son centre les valeurs de la famille.
L’introduction du film est un préambule au spectacle qui attend le spectateur, une véritable lettre d’intention : Possibilité de filmer aussi bien de large paysage que des environnements à l’espace réduit et obscur, l’utilisation de plan séquence pour donner une sensation d’immersion et de tension dans les combats, authenticité des costumes et maquillage, force musicale (Guillaume Roussel est un élève de Hans Zimmer, l’influence du grand maître s’en ressent sans que ce soit une bête copie). Il faudra passer outre une conclusion très hâtive (l’histoire n’est pas terminée sans sa deuxième partie) avec rarement un montage coupant trop vite le mouvement et une renaissance symbolique du personnage principal qui, si elle est expliquée par déduction, peut faire perdre la suspension de crédibilité d’un certain public méfiant à l’idée de voir une œuvre « américanisé »… Non le film n’est pas « américanisé ».
Tout s’enchaine ! Rien ne déraille !
Niveau technique, rien à dire, c’est prenant, impressionnant, l’action est présente avec des scènes aux ambiances diversifiées, encore une fois bravo à la simple scène d’un Artagnan seul se battant avec un ennemi « invisible », l’atmosphère respire le vrai avec un travail sur l’image opérer pour salir, cela rend parfois une sensation grisâtre mais il se dégage une certaine chaleur indéniable surtout dans les scènes de nuit. Un ton sombre marquant décidément notre époque, mais on y gagne en réalisme paradoxalement.
L’image Épinal du mousquetaire semble en prendre un coup mais c’est pour mieux l’ancrer dans le réel d’une époque révolue. Une beauté de la patine qui s’en ressent à l’image mais aussi sur le facies des acteurices, la saleté est bien restituée tout en évitant de répugner. On sourira de voir encore le bleu nuit si caractéristique des films français mais qui ne dessert pas le film. Le rythme est bon, l’histoire est prenante on s’attache à la galerie de personnage campé par un quatuor d’acteurs de valeur sûr (François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï) et par le trio de personnages féminins en relief (Eva Green, Vicky Krieps et Lyna Khoudri).
Parlons dialogues…
« Quand on parle avec un calibre bien en pogne personne ne conteste plus« , une citation de Michel Audiard qui s’applique aussi au film. Les scénaristes sont bien connus de la profession, il s’agit des touches à tout Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière aussi connu pour le film et la pièce Le Prénom.
Un duo de scénariste de choc qui s’est occupé de mettre à jour l’histoire d’Alexandre Dumas père et de retranscrire une certaine langue française. Mais là où ils ne s’arrêtent pas qu’à restituer une langue française soutenue, ils en apportent aussi un sens de la répartie pouvant prêter à sourire tant le trait d’esprit d’un personnage fait mouche… ou se rate. Le jeu d’acteur sublime les paroles. C’est une très grande réussite qui devrait mettre d’accord les cinéphiles les plus jeunes comme les plus aînés, nostalgique des anciens films français de capes et d’épée au français soutenus.
Conclusion
Si certains sont capable d’aller au cinéma pour confirmer la médiocrité, alors que ces mêmes personnes et d’autres en quête d’un film digne de ce nom, viennent confirmer la qualité de ce film. Un cinéma pour Tous ! Tous au cinéma ! Le film Les Trois Mousquetaires donne envie de voir sa suite et flattera le public français et le film a tous les ingrédients pour plaire même en dehors des frontières… on l’espère ! S’il faut soutenir le cinéma avec du grand divertissement épique : C’est MAINTENANT !
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